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Les avocats et les familles des accusés jouent les trouble-fêtes, les magistrats demeurent professionnels et imperturbables

Le représentant du ministère public a sollicité la séparation du cas du prévenu absent des autres accusés en vertu du deuxième paragraphe de l’article 452 du Code de procédure pénale. Ce point a été à l’origine d’une intense agitation au sein de la salle d’audience. D’un côté, les avocats et les familles des victimes étaient pour cette option, alors que les avocats et les familles des accusés l’ont rejetée, exigeant l’examen des cas de l’ensemble des poursuivis dans un seul dossier.

Les avocats et les familles des accusés jouent les trouble-fêtes,  les magistrats demeurent professionnels et imperturbables
L'audience a enregistré une présence massive des familles des victimes.Ph. Kartouch

La Chambre criminelle près l'annexe de la Cour d'appel de Salé a repris aujourd'hui l'examen de l’affaire des accusés dans les évènements tragiques de Gdim Izik. Cette audience, qui a enregistré une présence massive des familles des victimes ainsi que des représentants d’associations des droits de l’Homme, d’ONG et d’organisations indépendantes nationales et internationales, a été légèrement perturbée au début par le comportement d’un des avocats de la défense. De nationalité française, ce dernier s’est permis de remettre à un de ses clients un document en violation de la procédure en vigueur et sans autorisation de la Cour. Le représentant du ministère public a par ailleurs rappelé à l’avocat en question l’impératif d’utiliser la langue arabe dans les plaidoiries devant les tribunaux du Royaume, conformément à la convention conclue dans ce cadre entre le Maroc et la France.

Le procès a aussi été marqué par l’absence d’un prévenu poursuivi en état de liberté provisoire. Il serait hospitalisé dans une clinique, selon les affirmations du procureur général du Roi près la Cour d’appel de Laâyoune. C’est ce qui a amené le représentant du ministère public à solliciter la séparation du cas du mis en cause du dossier des autres accusés en vertu du deuxième paragraphe de l’article 452 du Code de procédure pénale. Selon notre correspondante sur place, ce point a été à l’origine d’une intense agitation au sein de la salle d’audience. D’un côté, les avocats et les familles des victimes étaient pour cette option, alors que les avocats et les familles des accusés l’ont rejetée exigeant l’examen des cas de l’ensemble des poursuivis dans un seul dossier. S’en est suivi un tohu-bohu qui a poussé le président de la Cour à interrompre la séance à plusieurs reprises, afin de calmer les esprits et assurer le bon déroulement du procès. Après une pause d'une heure (de 13 à 14 h), le procès a repris pour environ une heure avant d’être à nouveau interrompu par le président de la Cour afin de calmer les esprits et mettre fin à la confusion causée principalement par les avocats et les familles et amis des accusés.
À l’heure où nous mettions sous presse, notre correspondante nous informait que l’audience était toujours
interrompue.

Pour rappel, la Chambre criminelle près l’annexe de la Cour d’appel de Salé avait entamé le 26 décembre dernier l’examen de cette affaire avant de la reporter au 23 janvier. Elle avait également rejeté la demande de liberté provisoire au profit des accusés, présentée par leur défense. Le tribunal militaire de Rabat avait condamné, le 17 février 2013, à des peines allant de la perpétuité à 20, 25 et 30 ans de prison ferme, les personnes impliquées dans cette affaire et qui étaient poursuivies pour «constitution de bande criminelle», «violence à l’encontre des forces de l’ordre entraînant la mort avec préméditation et complicité». L’affaire remonte au 10 octobre 2010 où des habitants de la ville de Laâyoune avaient dressé à proximité de la ville, dans la région de Gdim Izik, un campement de tentes en vue de défendre des revendications sociales légitimes, liées principalement au logement et à l’emploi. Les autorités marocaines avaient alors initié un dialogue et présenté une série de mesures pour répondre progressivement à ces revendications. Cette initiative n’avait pas abouti au dénouement de la situation sur le terrain. Le démantèlement du camp avait fait 11 morts dans les rangs des forces de l’ordre, dont un élément de la Protection civile, ainsi que 70 blessés parmi les forces de l’ordre et 4 parmi les civils, et d’énormes dégâts matériels dans les établissements publics et les biens privés. 

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