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Les boulangers-pâtissiers pourront passer au contrat-programme

Les boulangers-pâtissiers sont probablement au bout de leur peine. La très attendue étude stratégique sur le secteur entamée en 2015 est quasiment bouclée. Une rencontre entre la profession et le département de l’Agriculture est programmée cette semaine pour en valider le contenu. La mouture finale servira de base à l’élaboration du contrat-programme à signer, si tout va bien, au second semestre de cette année.

Les boulangers-pâtissiers pourront passer au contrat-programme
L’étude stratégique a porté sur un échantillon de tous les types de boulangeries existantes sur le marché, aussi bien modernes que traditionnelles.

Les boulangers-pâtissiers entreverraient le bout du tunnel au second semestre de cette année. Selon nos informations, l’étude stratégique devant servir de base à l’élaboration du nouveau contrat-programme sectoriel est pratiquement bouclée. La Fédération nationale de la boulangerie et de la pâtisserie (FNBP) et le département de l’Agriculture doivent se rencontrer cette semaine pour en valider les conclusions et se mettre d'accord sur la mouture finale.

«Si tout va bien, l’étude sera fin prête dans un mois. Nous espérons pouvoir signer le contrat-programme le plus vite possible pour enclencher la transformation stratégique de notre secteur», déclare au «Matin-Éco», El Houssine Azzaz, président de la FNBP.
L’une des nouveautés très attendues par la profession est la mise en place d’un document référentiel pour cadrer les investissements dans le secteur. Concrètement, il s’agira d’un guide pratique pour tout projet d’investissement dans l’activité. La délivrance de l’autorisation d’exercice du métier sera donc conditionnée au respect d’un cahier des charges très strict. L’objectif étant de barrer la route à l’informel. «Ce guide pratique est essentiel pour la profession puisqu’il permettra de mettre de l’ordre dans le secteur à travers un développement rationnel et maîtrisé de l’activité», espère Azzaz.

Rappelons que le département de l’Agriculture avait lancé en 2015 la réalisation de l’étude stratégique du secteur afin de définir la nouvelle feuille de route de développement par le truchement d’un nouveau contrat-programme. Notons que celui pour la période 2011-2015 n’avait jusqu’à la date de son échéance jamais été activé. Sa mise en œuvre figurait en bonne place dans le cahier revendicatif des boulangers qui avaient menacé à plusieurs reprises d’observer une grève générale et d'augmenter le prix du pain. L’étude revêt une dimension nationale. Elle a porté sur un échantillon de tous les types de boulangeries existantes sur le marché aussi bien les modernes que les traditionnelles avec également les différentes déclinaisons de la profession.
À l'instar d'autres activités économiques, le secteur souffre d’une dualité caractérisée par l’existence de deux groupes de boulangeries. Le premier est constitué de boulangeries dites modernes exerçant dans un cadre réglementé, notamment en ce qui concerne les conditions de vente. Leur nombre est estimé à plus de 1.400 unités, se répartissant en boulangeries simples (50%), en boulangeries-pâtisseries (38%) et en boulangerie-pâtisserie-salon de thé (12%). Ce groupe offre plus de 10.000 emplois dont 66% permanents.
Selon un diagnostic effectué en 2008, le nombre des boulangeries modernes s'élevait à 2.447 unités, soit une augmentation de 74% par rapport à 2000. Le second groupe, à la différence du premier, exerce l’activité de panification sans être soumis à une réglementation spécifique. Il est constitué d'environ 1.200 unités, communément appelées boulangeries artisanales.

À travers l’étude en cours, l’État et la corporation entendent déterminer les interférences et les liens avec les autres secteurs à travers l’analyse du circuit d’approvisionnement en intrants et de commercialisation des produits. Le diagnostic comprendra aussi la présentation du système de subvention des farines de blé tendre et la problématique y afférente. Il s’agit notamment des revendications des boulangers concernant le prix de vente du pain fixé à 1,20 DH/unité, qui, selon eux, ne leur permet pas de dégager de marge bénéficiaire, bien que la farine utilisée pour sa fabrication soit subventionnée.
Quant à la partie analyse économique du secteur, elle apportera une estimation sur la rentabilité et la part du pain dans cette dernière. Concrètement, il s’agit d’apprécier la répartition des coûts de fabrication du pain et des autres produits de boulangerie et estimer la rentabilité des différents types de boulangeries afin de proposer des solutions d’amélioration du système. L’étude analysera en outre la rentabilité dégagée du pain de la farine de luxe subventionnée et le comportement économique des opérateurs. 

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