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Les Britanniques dans l'impasse suite au Brexit

Les Britanniques dans l'impasse suite au Brexit
Dans sa ferme du Gloucestershire, au sud-ouest de l'Angleterre, Charles Martell produit le «Single Gloucester cheese», qui s'apparente à la tomme de Savoie, selon une recette de 1931. Ph. AFP

Le Brexit pourrait faire perdre à des dizaines de spécialistes du terroir britanniques leur appellation. Une perspective qui laisse les producteurs dans l'incertitude totale quant à la manière de protéger leurs produits à l'avenir. Pour cause : «le Royaume-Uni ne dispose pas d'un système national de labels comparable à celui qui existe par exemple en France avec l'appellation d'origine contrôlée (AOC) ou l'appellation d'origine protégée (AOP), garantissant le processus de fabrication ou la provenance des produits», précise l’AFP. C'est pourquoi Charles Martell s'est tourné il y a deux décennies vers les autorités européennes. Dans sa ferme du Gloucestershire, au sud-ouest de l'Angleterre, il produit le «Single Gloucester cheese», qui s'apparente à la tomme de Savoie, selon une recette de 1931 : «Certains commençaient à faire le même fromage à l'étranger et je me suis dit : “Dégagez, ce n'est pas votre fromage !”», explique-t-il à l'agence de presse tricolore au milieu de ses vaches à Dymock, dans le comté de Gloucester. Il a alors postulé avec succès pour recevoir le label européen d'appellation d'origine protégée. Celui-ci défend des spécialités locales produites, transformées et élaborées dans une aire géographique déterminée, «en mettant en œuvre le savoir-faire reconnu de producteurs locaux et des ingrédients provenant de la région concernée», selon la définition de Bruxelles.

À noter que le Royaume-Uni compte 77 produits protégés par ce label, de la crème fraîche des Cornouailles au saumon sauvage d'Écosse. Selon les chiffres de la Commission européenne, les produits sous appellation d'origine protégée se vendent 2,3 fois mieux que des produits équivalents ne bénéficiant pas de ce label. Et les producteurs sont en droit de demander des financements à l'Union européenne (UE) pour les promouvoir. À noter que le gouvernement britannique n'a pour l'instant pas annoncé de solution pour remplacer ces labels européens par un mécanisme similaire qui serait propre au Royaume-Uni. Mais «ces produits sont très importants pour cimenter notre réputation de grand pays culinaire et nous allons œuvrer pour qu'ils continuent à être protégés à l'avenir», a déclaré à l'AFP une porte-parole du ministère de l'Agriculture.    

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