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Les clés d'une croissance inclusive pour le continent

L'Afrique est actuellement une championne de la croissance dans le monde, mais les écarts entre riches et pauvres continuent de se creuser dans plusieurs pays. Pourtant, le continent regorge de ressources qui ne demandent qu'à être transformées pour servir une population de plus en plus nombreuse et donc jeune. D'où l'intérêt de miser sur la libre circulation des personnes et des biens, l'industrialisation de l’économie et sur les nouvelles technologies. Il y va du développement inclusif de l'Afrique.

Les clés d'une croissance inclusive pour le continent
La 5e édition du Forum international Afrique Développement rassemble 1.500 opérateurs économiques venus de 25 pays. Ph.Saouri

Il faut croire dans le potentiel de l’Afrique. C’est en substance l’appel de tous les intervenants lors de l’ouverture de la 5e édition du Forum international Afrique Développement (FIAD), qui a eu lieu hier à Casablanca, autour du thème «Les nouveaux modèles de croissance inclusive en Afrique». Ce potentiel est avant tout humain. Le continent comptera 2,4 milliards d’habitants à l’horizon 2050, dont plus de la moitié en milieu urbain.

Et «malgré une croissance économique de 5% en Afrique, l’écart entre riches et pauvres continue de se creuser», a déclaré d’emblée Roch Marc Christian Kaboré, président du Burkina Faso, pays à l’honneur cette année, et qui a présidé l’ouverture des travaux du Forum. «En 2034, la population active africaine atteindra 1,1 milliard de personnes», a précisé, pour sa part, Mohamed El Kettani, PDG du groupe Attijariwafa bank, organisateur du FIAD. Autant d’opportunités pour la production industrielle à destination de la demande intérieure. «Pourtant, l’industrie ne représente aujourd’hui que 10% du PIB du continent. Il n’est pas logique de disposer de ressources sans les transformer», a déploré Miriem Bensaleh-Chaqroun, présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). «Le secteur privé a pleine conscience de son rôle dans la création d’une Afrique solidaire», a précisé le Président burkinabé. Cependant, il ne peut à lui seul en supporter la charge. «La participation du public et du privé est le réel moteur de la croissance inclusive», a expliqué pour sa part Madeleine Berre, ministre gabonaise du Commerce, des petites et moyennes entreprises, de l'artisanat, du tourisme et du développement des services.

La libre circulation des personnes et des marchandises est un élément clé pour réussir ce pari. «L’Afrique, telle que nous la concevons, est celle où les espaces s’intègrent et se consolident», a déclaré, de son côté, Salaheddine Mezouar, ministre des Affaires étrangères et de la coopération.

La tâche ne s'annonce pas facile au regard des défis, notamment sécuritaires, que présentent certaines zones du continent. Mais la volonté est là. «Nous sommes ici pour vous soutenir de toutes nos forces dans votre quête de croissance africaine», a assuré Siandou Fofana, ministre du Tourisme ivoirien.
Autre opportunité qui s’offre à l’Afrique : celle des technologies. L’Afrique dispose de la plus grande ressource de la planète : le capital humain. Plus de 70% de sa population est âgée de moins de 30 ans. «À l’horizon 2050, l’Afrique comptera un tiers des jeunes de la planète», a fait remarquer Madeleine Berre. Une catégorie d’âge particulièrement habituée aux nouvelles technologies.

«Dans les 10 prochaines années, 60% de la population africaine aura un téléphone mobile et 25% sera connectée», a renchéri la présidente de la CGEM. Autant donc faire un atout des mutations technologiques qui attendent le continent. Ces mutations «constituent une autre opportunité historique majeure pour le continent africain, et peuvent permettre de faire émerger nombre d’activités économiques, tout en renforçant l’inclusion économique et financière des populations africaines», a développé le PDG d'Attijariwafa bank.
Fort des précédentes éditions, le groupe bancaire a encore mis, cette année, les petits plats dans les grands pour confirmer la place incontournable du Forum dans l’agenda des opérateurs économiques et décideurs politiques engagés en Afrique.

«Notre 5e édition rassemble aujourd’hui 1.500 opérateurs économiques venus de 25 pays», s'est réjoui El Kettani. Autre motif de fierté : «le Club Afrique Développement, dont la création a été annoncée l’an dernier, compte aujourd’hui 400 membres actifs», a déclaré Mouna Kadiri, directrice du club. 


Verbatim

Roch Marc Christian Kaboré, Président du Burkina Faso

«Il est temps de concrétiser la zone de libre-échange continentale. Il est temps de mutualiser les efforts pour une réussite collective».

Mohamed El Kettani, président du groupe Attijariwafa bank

«Seule l’inclusion véritable est le garant de la pérennité et de la sécurité de notre continent».

Madeleine Berre, ministre du Commerce, des petites et moyennes entreprises, de l'artisanat, du tourisme et du développement des services du Gabon

«Pour réussir, il faut renoncer aux individualités économiques et privilégier les politiques régionales».

Salaheddine Mezouar, ministre des Affaires

étrangères et de la coopération
«Il ne peut y avoir d’autre croissance en Afrique qu’inclusive».

Miriem Bensaleh-Chaqroun, présidente de la CGEM

«L’Afrique doit démarrer sa propre révolution industrielle. Et les partenariats public-privé sont nécessaires pour
atteindre cet objectif».

Siandou Fofana, ministre du Tourisme ivoirien

«L’Afrique doit être connue pour sa richesse, pas pour sa pauvreté. Car aucun pays africain n’a de raisons d’être pauvre. Nous déployons tous nos efforts pour une Afrique prospère».

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