Les clubs européens ne sont pas contents de voir leurs joueurs africains rejoindre la CAN en milieu de saison. Dernier épisode en date, la sortie médiatique de l’entraîneur de Naples, Maurizio Sarri, qui a fustigé l’organisation de la CAN en milieu de saison : «Pour moi, c'est une absurdité que la Coupe d'Afrique se joue en janvier (…) nous sommes privés de trois joueurs par la Coupe d'Afrique, ce qui est quelque chose de monstrueux. Si j'étais président de club, j'engagerais toutes les batailles judiciaires nécessaires pour que cela s'arrête». La colère du technicien italien s’explique par le fait que le club napolitain a perdu trois joueurs de son effectif, en l’occurrence le défenseur central sénégalais Kalidou Koulibaly, le latéral gauche algérien Faouzi Ghoulam et le milieu offensif marocain Omar El Kaddouri.
Pour mieux comprendre la colère de Maurizio Sarri, il faut se référer aux chiffres. Car sur l’ensemble des 368 joueurs sélectionnés, 239 (soit 65%) évoluent dans des championnats européens. Ils évoluent principalement en France, en Angleterre, en Espagne, en Allemagne et, à un degré moindre, en Turquie, au Portugal et en Belgique. Certains joueurs sont quasiment des pièces maitresses de leurs clubs, à l’instar de Sadio Mané à Liverpool ou encore Pierre-Emerick Aubameyang, fer de lance de Dortmund. On peut citer aussi Giovanni Sio, qui n’est pas étranger à la bonne forme de l’OGC Nice, et Riyad Mahrez, maître à jouer de Leicester.
La tenue de la CAN en janvier s’explique par le fait que l’Afrique a la particularité d’avoir un climat dont les périodes pluvieuses coïncident avec l’été européen (juin-juillet-août). La CAN peut donc difficilement se jouer en juin ou en juillet, comme la Coupe du monde, l’Euro ou la Copa América. La période de janvier-février reste donc le moment privilégié pour le déroulement de cette compétition.