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Les émeutes de Bejaïa sont symptomatiques du divorce entre l’État et une partie de la population

Nourries par un sentiment d’abandon, les émeutes qui ont secoué Béjaïa en Kabylie (est d’Alger) au début de l’année sont symptomatiques du divorce entre l’État et une partie de la population, écrit l’hebdomadaire international «Jeune Afrique» dans son numéro paru dimanche.

Les émeutes de Bejaïa sont symptomatiques  du divorce entre l’État et une partie de la population
Les émeutes ont débouché sur l’arrestation de quelque 160 personnes, dont vingt-et-une jugées en comparution immédiate

Ce mouvement de colère aux causes profondes et multiples peut faire tache d’huile dans d’autres régions d’Algérie, met en garde «Jeune Afrique», rappelant qu’à l’origine de ces émeutes, qui ont débouché sur l’arrestation de quelque 160 personnes, dont vingt-et-une jugées en comparution immédiate, un appel à la grève lancé par des commerçants pour protester contre la loi de Finances 2017. Entrée en vigueur le 1er janvier, cette loi de Finances soulève de vives inquiétudes parmi de nombreux Algériens, tant elle met à mal leur pouvoir d’achat, rappelle l’hebdomadaire, faisant en outre observer que chaque fois que la rue gronde, les responsables y voient un complot ourdi de l’étranger. La publication revient également sur les événements qu’avait connus cette région en 2001, notant que seize ans après, les blessures ne sont pas encore cicatrisées.

La méfiance à l’égard de l’État, de ses symboles et de ses représentants ne s’est pas dissipée, car celui-ci, après avoir reconnu sa responsabilité unilatérale dans la répression, s’était engagé à juger les responsables des tueries de 2001, indique «Jeune Afrique», précisant que force est de constater que cette promesse n’a pas été suivie d’effet. Après avoir été délocalisées au début de la protestation pour apaiser la colère des populations, les brigades de gendarmerie, tenues pour principales responsables de la répression lors de ce printemps noir, ont été progressivement réinstallées, fait observer l’auteur de l’article, précisant que la fin de l’impunité n’est pas le seul engagement que les autorités n’ont pas tenu. Les initiatives en faveur du développement socio-économique de la région, l’une des principales revendications, sont demeurées largement en deçà des attentes, explique la publication, notant que les investissements publics n’ont pas accompagné le dynamisme porté par le privé. Au cours des quinze dernières années, les seuls grands investissements publics à Bejaïa furent la construction d’une prison d’une capacité de 1.000 places pour 70,2 millions de dollars et celle d’une immense caserne de gendarmerie, selon «Jeune Afrique». Il n’est donc guère étonnant que le sentiment d’abandon s’exprime régulièrement à travers cette banderole que les marcheurs ressortent à chaque manifestation : «Bejaïa travaille, Alger encaisse et Sétif s’amuse», estime l’hebdomadaire, ajoutant qu’on aurait tort de sous-estimer ces journées de colère qui ont marqué le début de l’année. «Si les actes de violence sont le fait d’une minorité, ils n’en constituent pas moins un avertissement sans frais», conclut-il. 

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