Ils s’appellent Riyad Mahrez (Algérie), André Ayew (Ghana), Kalidou Koulibaly (Sénégal), Mehdi Benatia (Maroc), Wahbi Khazri (Tunisie), Karl Toko-Ekambi (Cameroun), Yacouba Sylla (Mali), Floyd Ayité (Togo) ou encore Steeve Yago (Burkina Faso). Ils ont la particularité d’être formés en Europe et même d'avoir endossé parfois le maillot des équipes de jeunes des pays d’accueil, mais ils ont écouté l’appel du cœur en optant pour les pays de leurs parents. Des choix que la plupart d’entre eux expliquent par l’appel du cœur. L’international marocain Younès Belhanda, absent de la CAN en raison d’une vilaine blessure, a expliqué son choix à l’équipe : «C’est un choix dû aux parents, qui sont nés au Maroc, où vit la majorité de ma famille.
C’est vrai que j’aurais pu choisir aussi la France. Mais je voulais faire plaisir, puis même moi-même, la chaleur du Maroc là-bas quand on va en sélection, c’est quelque chose !». Un sentiment partagé par l’attaquant RD Congo Cédric Bakambu qui a estimé : «Tu as tes oncles, tes parents, tes cousins, tout le monde est mobilisé derrière toi. J'ai porté le maillot de l'équipe de France, ma famille aussi était fière de moi. Mais là, ce n'est pas la même chose, cela ne s'explique pas. C'est un autre délire, cela ne s’explique pas.» Ces choix ne plaisent forcément pas aux pays européens. Le cas édifiant est la sortie médiatique de l’entraîneur adjoint de l'équipe hollandaise Marco van Basten.
Ce dernier a vivement critiqué le choix d’Oussama Tannane et Hakim Ziyech qui ont opté pour la sélection marocaine plutôt que de revêtir le maillot des Pays-Bas. «Ce sont des choix stupides, ce sont des garçons stupides qui auraient dû avoir un peu de patience», a-t-il souligné. Et d’ajouter : «Ziyech est un grand joueur, mais comment pouvez-vous être suffisamment stupides pour opter pour le Maroc alors que vous êtes sélectionnables en équipe néerlandaise ? Pourquoi ces soi-disant agents ne représentent-ils pas mieux l’intérêt du joueur ? Ils feraient mieux de vendre des gâteaux». Pis encore, l’affaire des quotas révélée en 2011 par «Mediapart» est une réponse à cet exode de talents vers l’Afrique.