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Sur le plan purement comptable, rien n’est encore joué, malgré le large succès face au Togo 3-1. Un succès que tous les Marocains attendaient après la défaite surprise face à la RD Congo lors du premier match. Au sortir de ce match, les Lions de l’Atlas ont préféré se projeter déjà sur le match de la Côte d’Ivoire prévu le mardi 24 janvier. À la fin de la rencontre, les joueurs n’ont pas cédé au triomphalisme. Ils savent que tout se jouera lors du dernier match mardi. Les hommes d'Hervé Renard, qui remontent à la deuxième place du groupe C, n'auront d'autre choix que de battre la Côte d'Ivoire (3e, 2 points) pour se qualifier haut la main. Dos au mur après avoir encaissé le premier but dès la sixième minute, les Lions de l’Atlas ont pu renverser la vapeur. Aziz Bouhaddouz, d’une belle reprise de tête, à la 14e, a répondu à Dossevi qui avait donné l’avantage au Togo. Romain Saïss donne l'avantage au Maroc à la 21e minute, également de la tête, et Youssef En-Nseyri (72e), d’une belle frappe des 25 mètres, a scellé l’avantage du Maroc.
Le fabuleux destin de Romain Saïss
Exemplaire, Romain Saïss a passé en l’espace de quelques jours de la tristesse à la joie. Le joueur de Wolverhampton, qui a perdu son grand-père avant la rencontre face au Togo, a préféré rester avec le groupe au lieu de rentrer assister aux funérailles. Une patience qui a payé, puisque le joueur a marqué le second but du Maroc qu’il a dédié à son grand-père. «Ces derniers jours (avant le Togo, ndlr), c’était difficile pour moi, a reconnu le défenseur de Wolverhampton. Au lendemain de la défaite face à la RDC, j’apprends que mon grand-père est mort. J’ai reçu l’appui de tout le groupe, joueurs, staff et président de la Fédération. J’ai alors consulté ma famille et j’ai pris la décision de rester.»
Une belle récompense pour un garçon dont la carrière internationale sera à jamais liée au Togo. Si Saïss a démarré sous les couleurs nationales en 2012 face au Togo à Casablanca, il a inscrit vendredi son premier but en sélection face aux Éperviers. La boucle est cependant loin d’être bouclée pour l’ancien angevin. La mi-temps arrive au bon moment, puisque les Togolais, KO debout pendant une demi-heure, recommençaient à retrouver leurs esprits. Même après la pause, un léger flottement de la défense permet à Adebayor de prendre le dessus, mais sans ajuster sa tête. Renard comprend que les Lions sont essoufflés et décide de lancer dans le bain En-Nseyri. Auteur d’un excellent début de saison à Malaga, l’originaire de Fès était perdu de vue depuis plusieurs semaines. Il fait alors taire toutes les critiques, comme un grand. Lancé par El Ahmadi dans la profondeur, En-Nseyri prend ses responsabilités et bombarde Kossi Agassa depuis les 30 mètres, en pleine course. Un but salvateur, mais qui pique davantage Claude Leroy dans son orgueil. Il essaye en conférence de presse de jeter le blâme sur l’arbitre, mais «sans vouloir pleurnicher», a-t-il insisté. Mardi, place à l’un des matchs les plus importants de l’histoire récente de l’équipe nationale, puisque les Lions de l’Atlas affrontent la Côte d’Ivoire pour une place en quart de finale. Encore une fois, les hommes de Renard partiront défavorisés par les pronostics, mais avec 35 millions de cœurs qui battent pour eux.
Déclarations
Mehdi Benatia, capitaine des Lions de l’Atlas
«Cette victoire n’est que le début du chemin»
«Une réponse au scepticisme ? Vous savez, je ne m’occupe pas trop des gens qui sont sceptiques, je pense plutôt aux supporters de l’équipe nationale et je sais que, Al hamdoulilah, ils sont nombreux. C’est pour eux qu’on fait tout ça, c’est pour notre pays qu’on se bat et pour ramener un bon résultat du Gabon, dans des conditions qui ne sont pas du tout faciles. On a du cœur, de l’envie et encore du chemin à parcourir. Le plus dur reste à faire, c'est le match face à la Côte d’Ivoire, la plus forte équipe d’Afrique.
On est capables de les bousculer et de frapper là où il faut. En tout cas, on a l’esprit et l’envie d’aller chercher cette qualification et on fera tout pour y arriver.»
Hervé Renard, entraîneur des Lions de l'Atlas
«Il faut garder à l’esprit les deux premiers matchs»
«C’est une belle victoire et, surtout, elle est méritée pour ces garçons qui donnent tout pour l’équipe nationale du Maroc. On avait besoin de quelqu’un qui sache bien tirer les coups de pied arrêtés et Fayçal Fajr l’a bien fait. On avait besoin de quelqu’un qui puisse apporter du nouveau depuis le banc et En Nseyri l’a remarquablement fait. Maintenant, il ne faut pas non plus jeter ce qu’on a produit comme jeu lors du premier match. De cette manière, on pourra aborder le match face à la Côte d’Ivoire de la meilleure manière. On avait réussi à contenir leurs individualités à Marrakech (le 12 novembre dernier, ndlr), mais on sait pertinemment que ce ne sera pas le même match. À nous d’être très forts et de gagner.»
