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Les nouvelles ambitions africaines de Sonasid

Le sidérurgiste Sonasid entend capter de nouveaux marchés à l’export, notamment en Afrique de l'Est. Le groupe, qui fournit déjà des pays comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire, balise le terrain pour identifier les opportunités. Un processus qui devrait aboutir à l’expédition de lots de produits ou carrément à des investissements dans des unités industrielles.

Les nouvelles ambitions africaines de Sonasid
Le top management de Sonasid affirme que le contexte sectoriel restera très concurrentiel cette année. Ph. Seddik

Le sidérurgiste marocain Sonasid met le cap sur l'Afrique. Il affirme avoir enclenché tout un processus d’analyse de certains marchés en collaboration avec son partenaire, le groupe Attijariwafa bank. L’objectif étant d’étudier les différentes opportunités offertes par ces marchés. «Nous avons déjà exporté des lots de nos produits vers des pays comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire et nous nous penchons actuellement sur d’autres marchés, notamment en Afrique de l’Est», déclare, au «Matin Eco», Amin Abrak, directeur général de Sonasid, lors de la présentation des résultats annuels du groupe le 30 mars à Casablanca. Concrètement, le groupe dispose de toute une stratégie dédiée au continent. Selon les explications d’Abrak, cette feuille de route consiste à jauger la taille de ces marchés. Sur la base des résultats, le groupe examinera les différentes possibilités : soit expédier tout simplement ses produits Sonasid vers le marché considéré ou carrément s’installer dans le pays à travers une filiale de distribution, voire même une unité de production. «Mais tout dépendra de la taille du marché et de ses perspectives de croissance», précise le patron de Sonasid.

Si le sidérurgiste veut se renforcer à l’export, c’est pour amortir les effets d’un marché national de l'acier très concurrentiel et caractérisé par une surcapacité structurelle. Ces facteurs ont, en effet, lourdement pesé sur les résultats financiers 2016 du groupe. Le sidérurgiste a engrangé un chiffre d’affaires en baisse de 12% à un peu plus de 3 milliards de dirhams et un résultat net déficitaire de 46 millions. «La conjoncture aura été difficile. Mais nous sommes parvenus à améliorer nos performances opérationnelles», commente le DG de la société. Le top management affirme, par ailleurs, que le contexte sectoriel restera très concurrentiel. «Ceci étant, Sonasid poursuivra ses actions de renfort de la compétitivité pour consolider durablement sa rentabilité à travers notamment une excellence industrielle, une maîtrise des coûts et des intrants et l’export», souligne Abrak.
Rappelons que le groupe avait émis un profit warning sur ses résultats 2016. «La baisse des prix se poursuit sur le marché international. Le marché mondial de l’acier continue de souffrir de surcapacités importantes. Les exportations chinoises ont, en effet, cru de 9% au premier semestre 2016, comparé à la même période de 2015. Ce qui a conduit à des prix de vente en net retrait de 11%», indiquait alors la société dans un communiqué. La surcapacité structurelle avait entraîné la mise en place de mesures tarifaires antidumping à l’encontre des produits chinois dans les principaux marchés. En outre, la concurrence nationale s’était intensifiée au premier semestre dans un marché où la consommation de rond à béton a pourtant reculé de 11%, détaillait toujours le sidérurgiste. En dépit de tous ces facteurs, le management affirme que la situation bilancielle du groupe est solide.

«L’importation, une menace latente»

Après donc une année 2016 difficile, le secteur ne devrait pas entrevoir le bout du tunnel en 2017. Le groupe indique que le marché international restera très concurrentiel avec la montée des mesures tarifaires qui réduisent les grands marchés exportateurs. «56 mesures sont entrées en vigueur sur le rond à béton et le fil machine et le phénomène devrait s’amplifier cette année», indique le sidérurgiste. Pour le groupe, l’importation demeure une menace latente. «Les prix actuels du rond à béton sont loin des niveaux d’avant-crise et les marchés d’Afrique du Nord se protègent également. Dans ces conditions, le secteur sidérurgiste national doit se préparer en valorisant son savoir-faire par des actions normatives et tarifaires à l’image de ce qui se pratique dans le monde en raison des dysfonctionnements que connaît le secteur», développe Abrak. Dans ce contexte, le sidérurgiste affiche l’ambition de consolider durablement son leadership en fixant de nouvelles priorités stratégiques cette année. Concrètement, il s’agit de booster l’excellence industrielle du groupe avec une optimisation des coûts énergétiques et l’amélioration des process. La société entend par ailleurs poursuivre le déploiement du modèle Sonasid Distribution et diversifier ses produits. Le tout assorti donc d’un renforcement à l’export.

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