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Les parents choqués… les écoles rassurent

Depuis l’annonce de la grève des écoles privées qui aura lieu le 14 mars prochain, de nombreux parents sont inquiets et se demandent si cela ne pourrait pas se répercuter sur la scolarité de leurs enfants.

Les parents choqués… les écoles rassurent
Si pour l’Alliance de l’enseignement privé au Maroc, cette grève a pour principal objectif de défendre l’intérêt des élèves et de leurs parents, ces derniers sont très inquiets et craignent que cette grève perturbe la scolarité des élèves.

Après avoir tenu une réunion extraordinaire la semaine dernière pour appeler à des solutions pratiques pour résoudre la crise que vivrait le secteur de l’enseignement privé, l’Alliance de l’enseignement privé au Maroc vient d’annoncer que les établissements scolaires privés seront en grève le 14 mars prochain. «Le secteur de l’enseignement privé a toujours privilégié la voie du dialogue pour défendre ses locutions et régler ses litiges avec l’État. Malheureusement, l’administration a toujours tenu une attitude d’atermoiement s’agissant de nos revendications légitimes et une attitude de harcèlement consistant en un déferlement de mesures étatiques à notre encontre comme l’arrêté ministériel 15/01 interdisant aux enseignants du secteur public d’exercer dans les écoles privées et le recrutement par contrat qui déstabilisent dangereusement nos équilibres en matière de ressources humaines, pilier nodal du secteur, l’introduction qui manque de transparence de la nouvelle composante “École associée” et l’ouverture du secteur à l’investissement étranger ainsi que les campagnes massives de révisions et de contrôles menées par l’administration fiscale et la Caisse nationale e sécurité sociale qui pourraient conduire à la faillite du secteur», déplore Abdelhadi Zouiten, président de l’Alliance.

Et d’ajouter : «Cette grève générale symbolise donc un cri profond par lequel les intervenants dans le secteur ont choisi cette fois-ci d’exprimer leur incapacité et leur refus catégorique de supporter ces dernières mesures étatiques». De leur côté, les parents, exaspérés par la hausse des tarifs de ces établissements chaque année, ne croient pas en cette crise. «C’est la blague de l’année ! Vu les tarifs qui ne cessent d’augmenter, je ne peux même pas imaginer qu’ils peuvent être en crise. Ce sont plutôt les parents qui sont en crise.

Mais malheureusement, nous sommes entre le marteau et l’enclume, vu le niveau très bas des écoles publiques, on n’a pas vraiment le choix si on veut que nos enfants puissent avoir un enseignement de qualité», fustige Ahmed, père de deux enfants scolarisés dans le secteur privé. «Je pense que c’est une nouvelle façon de justifier de prochaines hausses des tarifs. Si les écoles privées annoncent qu’elles sont en crise, on doit s’attendre au pire à mon avis», s’inquiète Yasmine, maman d’un garçon en maternelle. Conscient du point de vue des parents, les écoles privées continuent de rejeter la faute sur le ministère de tutelle qui s’abstient toujours de réagir. «Tout le monde accuse les écoles privées d’abuser de leur pouvoir, “d’augmenter leurs tarifs”, j’irai même jusqu'à dire “de s’enrichir comme des vampires” et j’en passe…

Certes, il y a un malaise général exprimé qui cache une colère certaine et justifiée des parents, due aux conditions socioéconomiques tendues. Mais est-ce vraiment les intervenants dans ce secteur qui sont derrière tout cela ? Dans le modèle de l’enseignement privé, l’État a choisi de se rétracter totalement laissant les parents seuls financer la scolarité de leurs enfants. Si les tarifs augmentent de plus en plus c’est surtout à cause des mesures prises par l’État et qui sont d’ordre inflationniste. Et ce sont malheureusement les parents qui payent les pots cassés», confie Zouiten. Et de poursuivre : «Le secteur se soulève pour protéger les droits de plus de 1.500.000 enfants marocains dont les parents ont choisi le secteur privé afin de bénéficier d’un enseignement de qualité. Le secteur se soulève également pour protéger les droits de plus de 125.000 employés qui travaillent dans plus de 4.600 écoles ; et enfin le secteur se soulève pour mettre en garde les décideurs contre l’éventuel déclin du système scolaire dans sa globalité».

Inquiétude des parents

Si pour l’Alliance de l’enseignement privé au Maroc cette grève a pour principal objectif de défendre l’intérêt des élèves et de leurs parents, ces derniers sont très inquiets et craignent que cette grève perturbe la scolarité des élèves. Les écoles privées, quant à elles, assurent que c’est loin d’être le cas. «Que la grève risque de perturber la scolarité des élèves est hors de propos. Les acteurs du secteur, conscients des enjeux, sont catégoriques pour ne jamais mettre en otage leurs propres enfants pour défendre leur cause. C’est ainsi que, se départant des schémas classiques des “grèves”, l’assemblée générale a établi tout un dispositif pédagogique pour pallier ce risque : sensibilisation et mobilisation des parents, mise en place d’un programme de rattrapage avant et après grève et bien d’autres mesures…

Nous ne pouvons en aucun cas trahir la confiance qui nous unit à nos élèves et à leurs parents. Au contraire, notre action doit être perçue comme la manifestation d’un malaise et une simple déclaration d’intention. La grève peut-elle être évitée ? Sera-t-elle suffisante ? La réponse à ces questions dépend du temps et de la qualité de la réaction des décideurs et de leur volonté et compétences à participer à la sortie de cette crise», indique le président de l’Alliance. Pour sa part, la Fédération nationale des parents d’élèves du Maroc (FNAPEM) trouve que les écoles privées ont parfaitement le droit de faire grève pour exprimer leur malaise si cela est dans l’intérêt du système de l’enseignement national. «La FNAPEM essaie toujours d’éviter tout genre de grève qui pourrait nuire au temps d’apprentissage de nos enfants. Il ne faut tout de même pas oublier que l’enseignement privé au Maroc est, et a toujours été, l’un des piliers du développement de ce secteur et ce vu la qualité et la modernité de l’enseignement qu’il offre dans un cadre de développement continu.

Ainsi le fait d’exprimer son mécontentement à un certain moment par le biais d’une grève est un droit auquel personne ne peut s’opposer et qu’on doit tous soutenir afin de pouvoir trouver des solutions pour que ça ne se reproduise plus», affirme Noureddine Akkouri, vice-président de la FNAPEM. «En tant qu’association qui veille toujours à défendre l’intérêt de nos enfants, nous suivrons de très près la formation des élèves des écoles privées concernés afin que ces derniers ne soient pas pénalisés et qu’ils bénéficient de leur temps d’apprentissage complet avec la qualité requise», conclut Akkouri. 

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