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Les participants appellent à la construction d’un destin collectif

«Le vivre ensemble entre le droit et les valeurs» était le thème d’un colloque international qui s’est déroulé, les 27 et 28 avril à Marrakech, à l’initiative du Groupement de recherche sur espace et territoire (GRET), l’École supérieure de commerce (Sup de Co) et la Fondation allemande Hanns Seidel.

Les participants appellent à la construction d’un destin collectif
L’accent a été mis lors de ce colloque sur la nécessité d’apprendre à vivre avec nos différences, et de rejeter les discours de haine et de racisme.

Initiée en partenariat notamment avec la délégation interministérielle des droits de l’Homme et l’Institut français de Marrakech, cette vingt-deuxième édition a réuni savants, chercheurs, universitaires, sociologues, juristes et anthropologues aussi bien marocains qu’étrangers qui ont planché sur la définition du vivre ensemble et ses modalités d’inscription au cœur des sociétés. Cette rencontre avait pour objectif à la fois de comprendre, d’analyser et de décrypter les facteurs de cette discorde qui caractérise les sociétés ainsi que de prospecter les conditions et les processus de restauration des «liens» qui «libèrent» et qui ne confinent pas à une aliénation.

Pour le président du GRET, Ali Sedjari, le choix de cette thématique s’est imposé en raison notamment de la dégradation des valeurs dans les sociétés contemporaines, de la régression des liens de solidarité et d’humanité entre les peuples et les nations ainsi que de la montée en puissance de l’incompréhension, de la violence, des conflits et des radicalités. Les discours de haine, de peur et d’apologie de la violence véhiculés un peu partout dans le monde interpellent notre conscience collective, a-t-il dit, faisant observer que le vivre ensemble, qui est le socle de la cohésion sociale, est aujourd’hui menacé par la violence et des considérations d’ordre culturel, économique, social, religieux, moral et identitaire. Il a, dans ce contexte, souligné l’importance de remettre le concept du vivre ensemble au cœur des systèmes d’éducation et des politiques publiques car leurs défaillances sont à l’origine d’une grave crise de la pensée humaine. Et M. Sedjari de relever que les seules valeurs constituant le référent aujourd’hui pour cimenter et consolider le vivre ensemble sont les valeurs humaines qui s’incarnent dans la solidarité, la tolérance et la fraternité.

Dans le même ordre d’idées, le président de Sup de Co, Ahmed Bennis, a fait remarquer que «le vivre ensemble semble être le reflet d’une nouvelle expression de la notion d’inclusion qui intègre l’importance du respect des réalités multiples qui cohabitent dans un contexte de crises identitaire et culturelle». À ses yeux, les droits et les valeurs doivent s’incarner à travers plusieurs comportements, dont le respect d’autrui, le sens du dialogue, la civilité et le rejet des stéréotypes et des discriminations.

À son tour, le délégué régional de la Fondation Hanns Seidel, Jochen Lobah, a estimé que le vivre ensemble et la mise en œuvre des valeurs humaines exigent un effort constant dans l’optique de prévenir «l’inversion du vivre civilisé en barbarie».

S’exprimant au nom du ministère de la Justice, le premier président de la Cour d’appel de Marrakech, Ahmed Nahid, a souligné que le vivre ensemble est fondé sur les principes de la confiance et du respect mutuel entre les différentes composantes de la société, quelle que soit leur appartenance religieuse ou idéologique, ainsi que sur les valeurs humaines, dont la tolérance et la garantie des droits d’autrui. À ce titre, il a fait observer que le Maroc a, de tout temps, œuvré pour une meilleure compréhension entre les religions et ne cesse de lancer des initiatives visant à promouvoir le dialogue entre les cultures, citant à cet égard la Déclaration de Marrakech sur les droits des minorités religieuses et la mise en place par la Rabita Mohammadia des oulémas d’un Centre de recherche et de formation en matière de relations entre les religions.

L’accent a, également, été mis lors de ce colloque sur la nécessité d’apprendre à vivre avec nos différences, de rejeter les discours de haine, de racisme et d’incitation à la violence et de mieux enseigner les valeurs de reconnaissance, de tolérance et d’ouverture pour contrecarrer les idées tendant à faire s’affronter les cultures et à troubler les identités. 

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