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Le mois de décembre a été encore une fois décisif dans l’évolution globale du financement bancaire de l’économie en 2016. En effet, 76% de la croissance annuelle des crédits accordés par les banques l'année écoulée ont été réalisés sur le seul mois de décembre ! C’est ce qu’a révélé Mohamed Benchaâboun, PDG de la Banque Centrale Populaire (BCP), qui confirme la reprise des crédits bancaires en 2016. «Bien que les crédits soient actuellement en phase de décélération depuis plus de trois ans, il convient de noter le rebond enregistré en 2016 avec une hausse de l’encours de 30 milliards de DH, notamment en fin d’année», détaille Benchaâboun. «Une tendance qu’il faudra toutefois confirmer en 2017, dans un contexte économique plus favorable», nuance-t-il.
Le PDG de la BCP explique cette reprise par l’explosion des prêts octroyés aux opérateurs pour s’équiper. Les crédits à l'équipement ont ainsi totalisé 10 milliards de DH le dernier mois de 2016, «suite vraisemblablement à la baisse des taux d’intérêt», estime le banquier, contre 11 milliards pour le reste des crédits. À noter que, selon la Banque centrale, les prêts accordés au secteur public avaient affiché en 2016 la plus forte progression (+12,9%), ceux destinés au secteur privé n'ayant augmenté que de 3,4% sur un an. Une tendance qui s'est poursuivie début 2017 (www.lematin.ma).
À rappeler également qu’en 2016, l’encours du crédit bancaire a augmenté de 4,2% par rapport à 2015, pour atteindre 817,75 milliards de DH, selon Bank Al-Maghrib (BAM). Cet accroissement est supérieur aux prévisions de la Banque centrale, qui tablait sur 3,5% et celles du Haut Commissariat au Plan (HCP) qui pronostiquait 4%.
Cette embellie a profité à pratiquement tous les segments du marché. Il en est ainsi des crédits à l’équipement (+11,7% à 158,01 milliards), des crédits à la consommation (+5,5% à 48,77 milliards) et du financement de l’habitat (+5,1% à 188,66 milliards). En revanche, les prêts aux promoteurs immobiliers ont poursuivi leur repli, perdant 3,7% à 50 milliards à fin décembre dernier. L’encours des comptes débiteurs et crédits de trésorerie s’est établi, quant à lui, à 172,28 milliards, en légère hausse de 0,3%.
Ce trend haussier est appelé à se poursuivre. BAM table sur une appréciation du crédit au secteur non financier de 4,5% en 2017 et de 5% en 2018. De même, le Haut Commissariat au Plan s’attend à une amélioration du crédit bancaire dans sa globalité de 4,6% cette année.
En janvier dernier, le crédit bancaire a progressé globalement de 4,4% avec un encours de 799,279 milliards de DH, tiré notamment par le crédit à l’équipement (+7,7% à 152,953 milliards). Cette relance du financement bancaire serait due notamment au net repli du coût du crédit. «En dépit de l’accentuation des risques, les taux débiteurs empruntent une tendance baissière depuis plusieurs années. Ce mouvement s’explique aussi bien par la recrudescence de la concurrence, du fait de la rareté des crédits de qualité, que par la baisse tendancielle des taux de référence des Bons de Trésor (BDT)», estime le PDG de la Banque Centrale Populaire. En effet, les taux débiteurs ont enregistré une baisse totale depuis le troisième trimestre 2014 de 86 points de base pour une réduction de 75 points de base au total du taux directeur, a révélé Abdellatif Jouahri, gouverneur de la Banque centrale, lors de la première réunion trimestrielle de l’année du conseil de BAM qui s’est tenu mardi dernier. Pour les crédits à l’équipement, cette baisse a été de 158 points de base.
Par ailleurs, la baisse des BDT, amorcée en 2013, est attribuée par Mohamed Benchaâboun, à l’amélioration des finances publiques, avec notamment la réforme de la Caisse de compensation et la baisse du prix du baril, et à l’apaisement des tensions sur les liquidités bancaires (ralentissement des crédits, amnistie fiscale, etc.)
