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L'œuvre de Abdelmajid Zouitina s’invite à Mine d’art

Les cimaises de la galerie Mine d’art de Casablanca abritent à partir du 6 mai une exposition de l’artiste Abdelmajid Zouitina. L’occasion pour le public de découvrir l’univers de ce plasticien fait de cubisme analytique, de rêve fugace et de poésie impalpable. Il y exposera en duo avec l’artiste Mustapha Ghizlani jusqu’au 20 mai.

L'œuvre de Abdelmajid Zouitina s’invite à Mine d’art
Une œuvre de l’artiste Abdelmajid Zouitina.

Sans conteste, le plasticien Abdelmajid Zouitina est considéré comme l’un des artistes-peintres marocains les plus performants dans la pratique picturale. Ce natif de Casablanca en 1952 dont la première exposition remonte à 1987 avait fait ses études en France aux Beaux-arts de Paris 17e entre 1971 et 1975. L’art qu’il pratiquait à l’époque et jusqu’en 1992 s’inscrivait dans l’abstraction paysagiste propre à l’École de Paris et qui était représentée par des artistes tels Nicolas de Stael, Tal Coat, Ubac, etc. Mais Zouitina avait fini par s’en lasser, ayant compris que ce genre de création était pratiquement épuisé et qu’il y avait risque de redondance. Il opte pour le cubisme dans sa dimension analytique, y voyant en l’appliquant à l’actualité courante de nouvelles possibilités visuelles et une plus grande liberté dans la gestion de l’espace. «Axée sur une forme en trois dimensions, la démarche de Zouitina assujettit celle-ci à un géométrisme pictural où le jeu abstractif n’abandonne pas pour autant la représentation ; il garde à l’objet son épaisseur tout en le soumettant à une “architecturation” corsée et minutieuse», indique à ce propos le critique d’art Abderrahmane Benhamza.

L’intérêt d’Abdelmajid Zouitina pour le cubisme implique un traitement spécifique de la couleur qui prête à une lecture plurielle. Celle-ci peut être monochrome ou polychrome, toujours est-il qu’elle est conçue en larges plages comme en petits fragments concomitants. Zouitina s’applique à faire vibrer les tons en un jeu serré et très équilibré de l’ombre et de la lumière, au point de déboucher sur une étrange synchronie plastique formaliste, comme dans son tableau «L’homme architecte» ou celui intitulé «La femme stylisée». Le vert olive autant que le rouge que l’artiste affectionne y brillent d’éclats vibratiles. «Dans le cubisme analytique, les éléments géométriques (cercle, demi-cercle, angles, lignes droites, courbes, ondulées, brisées, ou encore horizontales et verticales) en appellent à un traitement des surfaces riches en couleurs et en dégradés.

La veine artistique de Zouitina leur donne une extension et une force. Chaque cas de figure reçoit la tonalité lumineuse qui convient. Chaque élément connaît un développement technique en adéquation avec l’ensemble», poursuit-il. La naissance à l’œuvre est ainsi une opération tactique complexe, menée avec un sens microcosmique des formes, afin d’y fixer la juste valeur, le tout répondant à une stratégie sensitive à toute épreuve. Rien ne doit être laissé au hasard, la disponibilité morale de l’artiste se fait inconditionnelle. «Ma peinture est un perpétuel dépassement de soi par la couleur et le trait. Elle a toujours obéi à une nécessité subjective, sans quoi il serait difficile de parler d’originalité. D’autre part, le réel dont je m’inspire passe par le biais de l’imaginaire où mon inconscient affleure sous forme de visions fantasmatiques», nous confie l’artiste Abdelmajid Zouitina. Soulignons enfin que cette exposition se poursuit à la galerie Mine d’art jusqu’au 20 mai prochain.

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