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Misez sur les femmes pour booster la croissance !

Les politiques en faveur d’une plus forte intégration des femmes dans la vie économique contribueraient à accroître le revenu global et à améliorer considérablement les perspectives de croissance du Maroc. Dans une nouvelle étude, le FMI estime également que des mesures plus décisives et mieux ciblées s’imposent pour augmenter le taux d’activité et d’emploi des femmes.

Misez sur les femmes pour booster la croissance !

Relancer la croissance au Maroc passe, nécessairement, par l'égalité homme-femme. Selon une nouvelle étude du Fonds monétaire international (FMI), publiée le 1er mars, une plus forte participation des femmes dans la vie économique contribuerait à accroître le revenu global et à améliorer nettement les perspectives de croissance du pays. D’après l’institution, l’économie nationale est marquée par une faible proportion de femmes dans la population active : 25% de taux d’activité pour la gent féminine, contre plus de 66% pour les hommes (le taux d’activité est la part de la population active dans le total de la population âgée de 15 à 64 ans).

«Dans le cadre de notre évaluation de l’économie marocaine, nous avons observé la relation entre les inégalités hommes/femmes et la croissance. Nous avons constaté que les politiques en faveur d’une meilleure intégration des femmes dans l’économie pouvaient considérablement stimuler la croissance du pays. Si les femmes, par exemple, étaient aussi nombreuses à travailler que les hommes aujourd’hui au Maroc, le revenu par habitant pourrait être près de 50% supérieur à ce qu’il est actuellement», soulignent les économistes du FMI.
En outre, analysent-ils, la croissance démographique au Maroc s’essouffle, et les projections des Nations unies tablent sur une augmentation, d’ici 2040, du rapport de dépendance économique (rapport inactifs/actifs). Il est donc fort possible que le nombre de personnes inactives augmente au cours des prochaines décennies. «Pour compenser cette évolution négative, il conviendrait de poursuivre la mise en œuvre de politiques qui éliminent les disparités hommes/femmes, en améliorant notamment l’accès des filles à l’éducation, en développant les transports publics -pour faciliter et sécuriser les trajets des femmes vers leur lieu de travail-, et en dispensant des programmes d’alphabétisation et de formation professionnelle dans les zones rurales», est-il recommandé. Le FMI reconnait, à cet effet, que les autorités marocaines ont commencé à mettre en œuvre des politiques en faveur d’une meilleure intégration des femmes dans la vie économique. Cela porte notamment sur la révision en 2004 du code de la famille, renforçant les droits des femmes, la promulgation en 2011 d’une garantie constitutionnelle de l’égalité hommes/femmes ainsi que l’instauration dès 2004 d’un congé de maternité de 14 semaines avec maintien total du salaire. S’y ajoute le lancement en 2002 de la budgétisation différenciée en fonction du genre qui repose sur des politiques budgétaires et des administrations des finances publiques aux niveaux national, provincial ou local.

Cependant, des réformes plus poussées s’imposent, selon le FMI. «Notre analyse montre que, malgré ces améliorations, des mesures plus décisives et mieux ciblées s’imposent pour augmenter le taux d’activité et d’emploi des femmes et combler le fossé éducatif entre garçons et filles au Maroc». L’étude montre, par exemple, que les abattements ou crédits d’impôts ne sont actuellement accessibles qu’aux hommes, qui en tant que contribuables, peuvent demander un abattement fiscal pour personne à charge, à la fois pour leur épouse et leurs enfants. Une femme contribuable ne peut pas prétendre à de tels avantages fiscaux, à moins de prouver son statut de tutrice légale.

En outre, les programmes de transfert conditionnel à des fins éducatives favorisent un meilleur accès des filles à l’éducation secondaire, mais peuvent aussi être conçus pour accompagner des programmes d’alphabétisation et de formation professionnelle des femmes ainsi que promouvoir l’entrepreneuriat féminin. 

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