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Nos «chibanis» souffrent toujours

La Journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées est l’occasion de sensibiliser les citoyens du monde à cette problématique pour mettre fin à toutes les formes d’abus dont souffre cette catégorie de personnes vulnérables.

Nos «chibanis» souffrent toujours
La maltraitance des personnes âgées est un phénomène qui affecte les droits et la santé de millions de personnes âgées à travers le monde.

Le monde entier a célébré hier, jeudi 15 juin, la Journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées. Pour commémorer cette journée, qui est l’occasion pour le monde entier de se rassembler pour exprimer son opposition à l'abus et aux souffrances infligées à certains de nos aînés, le thème choisi est «Comprendre et mettre fin à l'abus financier des personnes âgées : une question qui relève des droits de l'Homme».

«La maltraitance des personnes âgées est un phénomène qui affecte les droits et la santé de millions de personnes âgées à travers le monde, et qui mérite l'attention de la communauté internationale. Le thème de cette année souligne l'importance de prévenir l'exploitation financière des personnes âgées dans la mesure où celles-ci doivent pouvoir jouir pleinement des droits de l'Homme, sans discrimination. Conformément au Programme de développement durable à l'horizon 2030 et au Plan d'action international de Madrid sur le vieillissement, les personnes âgées ont le droit de vivre dans la dignité, en sécurité et sans aucune forme d'abus. Toute forme d'exploitation financière et matérielle pourrait compromettre leur santé et leur bien-être et conduire à la pauvreté, à la faim, à l'itinérance, voire à la mortalité prématurée», souligne l’ONU à l’occasion de cette journée. Et d’ajouter : «Tous les pays du monde connaîtront d'ici à 2030 une augmentation considérable du nombre de personnes âgées, avec un taux de croissance particulièrement plus élevé dans les pays émergents. Par conséquent, le nombre de cas de maltraitance et d'abus contre les aînés risque d'augmenter. Malgré le fait que ce sujet tabou commence à être reconnu à travers le monde, il fait rarement l'objet d'enquêtes et reste quasi absent des plans d'action nationaux».

Au Maroc, selon les résultats du recensement général de la population et de l’habitat de 2014, les personnes de plus de 60 ans constituent aujourd’hui 9,6% de la population du Maroc, contre 8,1% en 2004, soit une progression relative de 35%. Ces derniers souffrent de nombreux problèmes tels que l’absence de couverture médicale, dépendance physique et matérielle, inadéquation des infrastructures des centres d’accueil… selon un rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur la situation des personnes âgées sorti en 2015.

«La situation des personnes âgées au Maroc est loin d'être satisfaisante. Si certains vivent toujours avec leurs enfants, d’autres vivent seuls dans leur maison ou avec la présence d'une tierce personne (une femme de ménage) qui assure ce maintien, avec ou sans la présence de la famille. Dans ce cas, le risque de maltraitance devient non négligeable, surtout pour les personnes âgées grabataires et totalement dépendantes d'autrui pour les activités de la vie quotidienne (déplacement, alimentation, toilette…)», explique Nadia Ben Saad, médecin généraliste, gériatre et présidente de la commission médicale de l’association Espace de protection de la personne âgée au Maroc (Espam). «Dans mon activité professionnelle au Maroc, j'ai rarement été confronté à des situations de maltraitance physique contre les personnes âgées. Mais celle-ci peut prendre différents aspects, la non-délivrance de soins, le manque d'hygiène et la négligence représentent aussi des formes de maltraitance. Et l'absence de couverture médicale constitue également un frein à la prise en charge optimale de nos aînés, car l’absence de moyens pour se faire soigner convenablement est une forme de maltraitance. Enfin, le manque d'informations des familles et des aidants sur l'attitude à avoir face à une personne âgée souffrant de démence, avec son lot de trouble du comportement, de jugement et de mémoire, peut aboutir à la maltraitance, d'où l'intérêt de consulter et de s'informer auprès des personnes compétentes dans ce domaine (neurologue, gériatre…)», poursuit-elle.

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