Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Spécial Marche verte

Nouvelles perspectives de traitement de la maladie de Parkinson

Une équipe germano-américaine a découvert que la protéine impliquée dans la maladie de Parkinson migrait du cerveau à l'estomac. Et ce via le nerf vague. Une découverte qui laisse entrevoir de nouvelles perspectives de traitement de cette maladie pour laquelle on recense annuellement 4.000 nouveaux cas au Maroc.

Nouvelles perspectives de traitement  de la maladie de Parkinson
4.000 nouveaux cas seraient déclarés chaque année. Bien que généralement la maladie soit diagnostiquée chez les patients de plus de 55 ans, des formes juvéniles existent.

Si l’on savait déjà que l’alpha-synucléine, protéine naturellement présente dans le système nerveux, détériorait les neurones à dopamine quand elle s’y amasse, finissant par engendrer les troubles moteurs caractéristiques de la maladie de Parkinson, on sait aujourd’hui que cette protéine migre du cerveau à l’estomac via le nerf vague. La découverte a été faite par les chercheurs du German Center for Neurodegenerative Diseases (DZNE) de Bonn, en Allemagne, associés à l’Université Purdue (États-Unis) qui viennent de publier leurs travaux dans la revue Acta Neuropathologica.

En effet, la diffusion de cette protéine demeure encore mal connue, mais des études antérieures ont montré qu’elle pouvait «sauter» d’un neurone à l’autre et se retrouver dans des organes périphériques comme l’intestin des malades. En 2014, une équipe de l'Université de Lund (Suède) montrait que la protéine pouvait remonter de l'intestin vers le tronc cérébral (qui relie le cerveau et la moelle épinière) chez le rat. «En partant de ces observations intrigantes, l’hypothèse a été faite que le processus pathologique sous-jacent de la maladie de Parkinson pouvait en fait débuter dans le tractus gastro-intestinal puis se déplacer vers le cerveau», explique le professeur Donato Di Monte, chercheur au DZNE, co-auteur de l'étude. «Notre approche actuelle a été d’observer cette transmission longue distance, mais dans l’autre sens, cherchant la possibilité que l’alpha-synucléine puisse voyager du cerveau à l’intestin». Les chercheurs ont donc reproduit cette migration chez le rat. Et le voyage a eu lieu, sous leurs yeux. Une migration du tronc cérébral à l’estomac qui aura pris 6 mois.

Cette nouvelle donnée pourrait avoir des implications intéressantes pour de futurs traitements qui cibleraient le blocage de la transmission de cette protéine. Donato Di Monte cite une étude récente qui montre que le risque de maladie de Parkinson a été significativement réduit chez des personnes ayant subi une vagotomie (ablation du nerf vague) pour des raisons médicales. «Nous ne préconisons pas la vagotomie comme traitement général de la maladie de Parkinson. Les études futures pourraient toutefois identifier des mécanismes spécifiques de transfert inter et intra-neuronal de la protéine qui pourraient être ciblés pour le développement de médicaments et, finalement, pour le traitement de la maladie», conclut le spécialiste.

À noter que, selon les estimations épidémiologiques, 4.000 nouveaux cas seraient déclarés chaque année. Bien que généralement la maladie soit diagnostiquée chez les patients de plus de 55 ans, des formes juvéniles existent. De même, on constate une prédominance de la maladie chez les sujets masculins. Comme bon nombre de maladies neurodégénératives, on constate un retard au diagnostic, de l’ordre de 3 ans après l’apparition des premiers signes. Au-delà du tremblement, qui touche «seulement» 64% des malades, les symptômes les plus fréquents sont la lenteur de mouvement (88%), la sensation de raideur (85%), les difficultés à écrire (79%) et les douleurs (73,5%).

Lisez nos e-Papers