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Oui à la polyvalence, non à la médiocrité !

Devenir polyvalent au sein de l’entreprise ou changer de métier pour mieux s’accomplir professionnellement : diverses raisons peuvent nous pousser à changer de spécialité. Un virage professionnel qui doit être bien négocié au risque de tomber dans la médiocrité. Les recommandations d'Imane Hadouche, coach personnelle et professionnelle certifiée.

Oui à la polyvalence, non à la médiocrité !
Il est bon d’être «polyvalent», ce qui consiste à avoir des notions sur tout, afin d’assurer un minimum de tâches opérationnelles, si besoin est.

Éco-Conseil : Est-il possible de réussir dans un domaine sans y être spécialisé  ?
Imane Hadouche : On ne peut réussir dans un domaine sans y être spécialisé et la spécialisation dépend de trois points essentiels : la formation, l’expertise et la pratique. Pour prétendre être «spécialiste», il est nécessaire de remplir au moins deux sur les trois exigences. Soit la formation et beaucoup de pratique, soit la pratique avec une grande expertise et des années d’expérience. Le maître dans son domaine remplit les trois conditions : il a été formé dans le domaine (la formation peut, cela dit, se faire avant ou pendant la pratique), il a exercé dans le même domaine et il a accumulé différentes expériences. La notion de «polyvalence» a été malmenée et a fait naître une tendance à la médiocrité, puisque tout le monde prétend savoir tout faire et, malheureusement, il le fait sans maîtriser le sujet ni le domaine, ce qui impacte négativement la qualité du rendu final. Il est bon d’être «polyvalent», ce qui consiste à avoir des notions sur tout, afin d’assurer un minimum de tâches opérationnelles, si besoin est. Le «spécialiste» ou «expert», par contre, est amené à tout savoir et tout maîtriser sur un sujet précis. Bien évidemment, l’un n’empêche pas l’autre : on peut être un «spécialiste» qui sait tout à propos d’un sujet, tout en étant un «polyvalent» qui a des notions sur tout. En d’autres termes : un spécialiste peut être polyvalent, mais un polyvalent ne peut prétendre être «un spécialiste» sans formation, ni pratique, ni expertise.

Que recommandez-vous aux personnes qui désirent changer de spécialité ?
Avant toute reconversion, il est vital de réfléchir mûrement au choix fait et de s’assurer que la perception qu’on a de cette spécialité est la bonne : on a souvent une vision erronée des métiers et des spécialités. Pour cela, prenez contact avec les spécialistes du domaine, questionnez-les, lisez à propos du domaine, recueillez des témoignages et des avis. Une fois que le choix est fait, il est important de s’approprier les outils nécessaires. Chaque domaine a une boîte à outils et un kit de démarrage, qui sont indispensables et sans lesquels vous serez perçu, au mieux, comme un expert médiocre et, au pire, comme un arnaqueur. Suivez les formations reconnues qu’il faut et pratiquez en même temps : un spécialiste qui n’exerce pas n’en est pas un. Essayez de trouver «un Mentor» ou un «maître expert», qui accepte de vous accompagner pour votre reconversion et de vous transmettre son expérience et son savoir-faire. Cela vous permettra de démarrer vos activités en toute confiance et vous fera gagner en reconnaissance-métier auprès des pairs.

À votre avis, qu'est-ce qui prime : la formation ou l'expérience ?
La formation et l’expérience sont intimement liées : pour accéder à l’expérience, il est nécessaire d’être formé. Et sans la pratique et l’expérience, la formation à elle seule ne peut être reconnue. Sauf que l’expérience, avec une pratique encadrée par des experts dans le domaine, est une formation en soi. Tandis que la formation, sans expérience, nécessite obligatoirement le passage par la pratique.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui veut réussir dans un domaine ?
Je reviens à la notion de médiocrité. Un des problèmes que nous vivons aujourd’hui et qui explique la médiocrité ambiante dans beaucoup de domaines est la «non-spécialisation». Quand on ne maîtrise pas un sujet, il est vital de s’y former et de le pratiquer, avant de s’autoproclamer et de s’improviser «expert». Si vous vous présentez comme un «expert» dans un domaine dans lequel vous n’êtes ni formé, ni reconnu et que vous ne maîtrisez pas, vous serez vite détecté et reconnu en tant qu'un expert médiocre, ou pire : vous serez perçu comme un imposteur ou un arnaqueur. Dans les deux cas, vous ne survivrez pas longtemps en tant que «spécialiste». Votre image et votre réputation seront à jamais entachées, puisque vous perdrez en fiabilité et en confiance et, quelle que soit la reconversion que vous pourrez entamer par la suite, votre carrière sera compromise à jamais.

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