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Paris dénonce les «violences inacceptables» contre les Rohingyas

Paris «réitère sa profonde préoccupation au sujet des violences inacceptables subies par les personnes appartenant à la minorité Rohingya en Birmanie, et appelle à l'arrêt de ces violences», a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay Romain Nadal.

Paris dénonce les «violences inacceptables» contre les Rohingyas
50.000 musulmans rohingyas ont fui une opération de l'armée birmane dans le nord-ouest du pays, lancée en représailles de l'attaque de postes-frontières dans cette région par des groupes d'hommes armés.

La France a dénoncé jeudi les «violences inacceptables» subies par la minorité musulmane des Rohingyas en Birmanie et rappelé qu'il était «de la responsabilité des autorités birmanes de protéger les populations civiles». Paris «réitère sa profonde préoccupation au sujet des violences inacceptables subies par les personnes appartenant à la minorité Rohingya en Birmanie, et appelle à l'arrêt de ces violences», a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay Romain Nadal. Depuis octobre, 50.000 musulmans rohingyas ont fui une opération de l'armée birmane dans le nord-ouest du pays, lancée en représailles de l'attaque de postes-frontières dans cette région par des groupes d'hommes armés. Arrivés au Bangladesh, ces réfugiés ont décrit les exactions de l'armée birmane : viols collectifs, meurtres, tortures... «Il est indispensable que toute la lumière soit faite sur ces violences, et que les personnes s'étant rendues coupables d'exactions rendent compte devant la justice», a ajouté le porte-parole, en insistant également sur la nécessité d'une aide humanitaire pour les Rohingyas. Considérés comme des étrangers en Birmanie, pays à plus de 90% bouddhiste, les Rohingyas musulmans sont apatrides, même si certains vivent dans le pays depuis des générations. Ils n'ont pas accès au marché du travail, aux écoles, aux hôpitaux et la montée du nationalisme bouddhiste ces dernières années a attisé l'hostilité à leur encontre.

La semaine dernière, plus d'une douzaine de lauréats du prix Nobel de la Paix ont demandé au Conseil de sécurité des Nations unies une intervention pour éviter cette «tragédie humaine, le nettoyage ethnique et les crimes contre l'humanité», et critiqué la passivité de la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, elle-même lauréate du Nobel de la Paix. Le gouvernement birman a annoncé lundi l'arrestation de plusieurs policiers après la diffusion d'une vidéo montrant des forces de l'ordre s'en prendre physiquement à des villageois de la communauté rohingya dans le nord-ouest du pays.

Exactions policières Pour la première fois depuis le début des troubles en octobre, le gouvernement a ouvert lundi une enquête. «Ceux qui ont été identifiés ont été arrêtés», ont déclaré les services d'Aung San Suu Kyi, conseillère spéciale pour l'État et de facto à la tête du gouvernement, dans un communiqué. Le gouvernement a nommément cité quatre officiers et notamment l'auteur de la vidéo où on voit des policiers frappant un jeune homme assis par terre, mains sur la tête, aux côtés d'autres villageois. On voit ensuite trois officiers en uniforme battre à l'aide d'un bâton l'un des hommes au sol, puis lui asséner des coups de pieds dans le visage. Depuis octobre, des dizaines de vidéos ont été diffusées sur les réseaux sociaux, mais la zone étant interdite d'accès aux médias internationaux et aux ONG notamment, les informations sont très complexes à vérifier. «Malheureusement, la scène (de la vidéo) n'est pas unique ou isolée», estime Matthew Smith, directeur général de Fortify Rights, une ONG locale. «Il est important que le gouvernement ait reconnu la vidéo, mais reste à voir ce qui va se passer maintenant. L'impunité règne toujours en État Rakhine», déplore-t-il. 

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