«En tant qu'investisseurs, nous croyons que l'atténuation des changements climatiques est essentielle pour la sauvegarde de nos investissements», ont écrit dans une lettre plus de 200 grands investisseurs qui représentent plus de 15.000 milliards de dollars d'actifs sous gestion à l'intention des représentants des 196 pays réunis jusqu'au 18 mai, à Bonn en Allemagne, pour la mise en œuvre de l'Accord de Paris. Fin 2015 à Paris, 195 pays et l'Union européenne sont parvenus à sceller un accord pour lutter contre le changement climatique, qui implique notamment une transition énergétique radicale aux dépens des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz). Lors de ces réunions, les sujets qui seront traités vont de la transparence des communications des nations sur l'action climatique aux financements en faveur du climat.
À la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) de Copenhague en 2009, les pays industrialisés s'étaient fixé l'objectif de mobiliser 100 milliards de dollars par an d'ici à 2020 pour soutenir les activités d'atténuation et d'adaptation dans les pays en développement. Selon la CCNUCC, le financement devra provenir d'un large éventail de sources, publiques et privées, bilatérales et multilatérales, et inclure le recours à des sources alternatives, ainsi que l'accroissement des contributions venant des sources existantes et des flux en provenance du secteur privé.
Cependant, ces financements tardent à se concrétiser. En 2015, seulement 62 milliards de dollars ont été mobilisés par les pays développés vers les pays en développement. Les banques multilatérales de développement et plusieurs pays se sont engagés à apporter des financements supplémentaires afin d’atteindre la cible de 100 milliards de dollars en 2020. Stephanie Pfeifer, patronne du Groupe des investisseurs institutionnels sur le changement climatique en Europe, qui a aussi coordonné la lettre, estime que les pays doivent se diriger vers une économie qui utilise peu d'énergies à base de carbone, «indépendamment de ce que fait l'administration américaine». Allusion faite à la menace des États-Unis, deuxième pollueur mondial, de se retirer de l'Accord de Paris ratifié par l'administration Obama.