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Éco-Conseil : Pourquoi est-il essentiel de prendre du recul ?
Malgorzata Saadani : Prendre du recul c’est surtout voir les choses d’une perspective différente. C’est toujours utile et enrichissant et, dans certaines situations, absolument nécessaire. Premièrement, prendre du recul permet de voir les éléments que nous n’avons même pas remarqués avant : la tête dans le guidon, nous voyons les 50 prochains mètres, pendant que depuis une colline nous voyons plusieurs kilomètres à la ronde. C’est parfois physique. Tout comme se regarder dans un miroir et confronter cette image à un enregistrement vidéo à angle large. Deuxièmement, prendre du recul est très bénéfique pour la solution des problèmes : tant que nous réfléchissons en boucle sur les mêmes obstacles ou contraintes, nous ne sommes pas créatifs de propositions alternatives, nous ne les voyons pas. Prendre du recul c’est faire table rase et poser de nouveau tous les éléments existants. C'est en quelque sorte faire le grand ménage dans les pensées. Troisièmement, prendre du recul c’est aussi sortir des engrenages émotionnels qui accompagnent toutes les situations difficiles, que ce soit dans la vie personnelle ou en entreprise. C’est avoir la sagesse de dire un mot de moins, plutôt qu’un mot de trop, qui pourrait hypothéquer tout un business ou une relation humaine.
Comment prendre du recul ?
Prendre du recul signifie couper son cours habituel de pensées et d’actions pour une brève période afin d’y revenir ensuite avec plus d’énergie, d’efficacité et des idées nouvelles. Cette coupure doit être réelle, parfois même accompagnée d’un changement de lieu où se trouve la personne. Pour faire une vraie pause intellectuelle et physique, les méthodes sont multiples : sortir 10 minutes sur un balcon et respirer l’air frais, résoudre une grille de mots croisés, observer une plante avec un regard de peintre (particulier), écouter de la musique (bien choisie) – chacun sait ce qui lui procure cette détente ou minute d’évasion. Prendre du recul, c’est ensuite s’autodiscipliner, reconfigurer les données disponibles et en trouver d’autres pour visualiser différemment le problème à résoudre. C’est en quelque sorte élargir son horizon
en explorant les angles morts. Attention : prendre du recul ne signifie pas reculer !
Quelles sont les méthodes utilisées par le coach pour permettre de relativiser et de garder confiance en soi ?
La relativisation vient souvent naturellement avec l’expérience de la vie, tout comme la rapidité dans la priorisation des missions à exécuter en situation d’urgence. Quelqu’un qui a déjà été confronté à une telle situation sera moins perturbé en en affrontant une semblable de nouveau. S’il est intelligent, il apprendra de ses expériences passées et s’en servira pour éviter les erreurs et accélérer la solution des problèmes. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Les gens n’aiment pas analyser objectivement leurs échecs, même si cela peut être bénéfique pour eux.
Relativiser, c’est aussi acquérir une conscience accrue de soi-même : de ses valeurs de cœur, de sa place dans les structures sociales et professionnelles (ou carrément à l’échelle de l’humanité), de ses compétences et ses lacunes. Et c’est précisément l’ensemble de ces facteurs qui constitue la base de la bonne et rationnelle confiance en soi.
Ce travail tout en profondeur fait régulièrement l’objet de coaching dans son approche holistique. Pour le réussir, il n’y a pas de technique miracle ou d'outil-baguette magique. En revanche, il y a toujours beaucoup de questions et la recherche continue, consciente et intelligente des réponses par chacun des coachés.
L’efficacité de ce processus dépend également de la finesse de l’analyse et de la pertinence des questions posées par le coach.
