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Près de 30 morts dans des attentats à Baghdad à la veille de Nouvel An

Deux kamikazes se sont fait exploser quasi simultanément à une heure matinale où vendeurs et acheteurs sont très nombreux. Les devantures et les étals ont été soufflés par les déflagrations.

Près de 30 morts dans des attentats à Baghdad à la veille de Nouvel An
Ce double attentat endeuille la fête du Nouvel An à Bagdad, que les habitants entendaient célébrer dans les rues, malgré l'insécurité.

Près de 30 personnes ont péri samedi dans un double attentat suicide sur un marché de Bagdad revendiqué par le groupe jihadiste État islamique (EI), cible d'une vaste offensive des forces irakiennes dans son bastion de Mossoul. La double attaque est survenue à la veille du Nouvel An sur le marché de mi-gros d'Al-Sinek, en plein cœur de Bagdad, où sont vendus pêle-mêle des pièces détachées de voitures et des vêtements. Deux kamikazes se sont fait exploser quasi simultanément à une heure matinale où vendeurs et acheteurs sont très nombreux. Les devantures et les étals ont été soufflés par les déflagrations. «Il y a 27 morts et 53 blessés», a déclaré un colonel de la police à l'AFP. Un bilan confirmé par un responsable du ministère de l'Intérieur et une source hospitalière. «De nombreuses victimes étaient des employés des magasins de pièces détachées. Ces derniers s'étaient réunis autour d'un étal pour prendre le petit-déjeuner quand les explosions ont eu lieu», a déclaré Ibrahim Mohammed Ali, un commerçant.

Le groupe extrémiste vise fréquemment la capitale irakienne au moyen d'attentats suicide ou à la bombe et plus particulièrement les chiites qu'il considère comme «hérétiques». Ce double attentat endeuille la fête du Nouvel An à Bagdad, que les habitants entendaient célébrer dans les rues, malgré l'insécurité. Jan Kubis, envoyé spécial de l'ONU en Irak, a condamné cet attentat survenu «le dernier jour de 2016, au moment où les Irakiens se préparent à accueillir la nouvelle année, pleins d'espoirs de paix». Ce nouvel attentat rompt une période de calme relatif dans la capitale irakienne. Le dernier attentat d'envergure à Bagdad s'était produit mi-octobre lorsqu'un kamikaze s'était fait exploser au milieu d'une cérémonie de condoléances dans un quartier chiite tuant 34 personnes. Bagdad était en alerte depuis le lancement le 17 octobre de l'offensive militaire d'envergure pour reconquérir Mossoul, deuxième ville du pays, aux jihadistes qui l'occupent depuis juin 2014. L'attentat de samedi souligne également combien la sécurité en l'Irak reste précaire, même dans des zones qui ne sont pas occupées par les jihadistes ou dans d'autres d'où l'EI a été chassé. Depuis le 17 octobre, les forces irakiennes, appuyées par les raids aériens américains, ont repris de nombreux quartiers de l'est de Mossoul, mais l'EI tient toujours intégralement le secteur ouest. Dans l'est de la ville, les soldats et policiers, épaulés par les frappes de la coalition internationale emmenée par les États-Unis, peinent dans la bataille urbaine dans une ville qui compte une importante population civile. Mais, étape importante, dans la journée de samedi deux unités d'élite des forces irakiennes, la Force d'intervention rapide et les forces d'élite du contre-terrorisme, se sont rejointes dans l'est de la ville et comptent avancer ensemble vers le fleuve Tigre, tout en affrontant les jihadistes.

Pour autant, la promesse du Premier ministre Haider al-Abadi de reprendre Mossoul avant la fin de l'année est désormais caduque et, plus tôt cette semaine, il avait avancé une nouvelle échéance. «Les informations disponibles montrent que l'Irak a besoin de trois mois pour éliminer Daech», a-t-il déclaré en utilisant un acronyme arabe de l'EI. Mossoul revêt une importance particulière aux yeux des jihadistes. C'est à la grande mosquée Al-Nouri, dans le centre-ville, que son chef Abou Bakr al-Baghdadi avait fait en juillet 2014 sa première apparition publique en appelant les musulmans à lui «obéir». Le 29 juin, son groupe l'avait désigné «calife» en proclamant l'établissement d'un califat sur les territoires qu'il contrôlait en Irak et en Syrie voisine. Mais depuis, l'EI a perdu beaucoup de terrain face aux multiples offensives lancées contre lui. Le très discret Baghdadi «est vivant et dirige toujours l'EI», a déclaré le porte-parole du Pentagone. «Nous faisons tout ce que nous pouvons» pour le détecter et l'éliminer. 

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