Qualité de l’emploi : bien du chemin à rattraper !

Premier constat du Haut Commissariat au Plan (HCP) : Près d’un jeune sur quatre âgés de 15 à 24 ans, soit 1.685.000 de personnes, au niveau national ne travaille pas, n’est pas à l’école et ne suit aucune formation. Et ce constat est d’autant plus inquiétant quand on spécifie que 44% de ces jeunes sont des femmes contre 11,7% pour les hommes.

Quant à la population active, le HCP a fait le diagnostic de la qualité de leur emploi et a observé une faible qualification de la main-d’œuvre et une faible qualité de l’emploi. En effet, sur un effectif de 10.642.000 actifs occupés âgés de 15 ans et plus, 6.426.000 n’ont aucun diplôme, soit 60,4%, 2.900.000 ont un diplôme de niveau moyen (27,2%) et 1.316.000 celui du niveau supérieur (12,4%). Cette disparité énorme se traduit directement sur le type d’emploi occupé. Ainsi, parmi les actifs occupés n’ayant aucun diplôme, 3.337.000 travaillent dans le secteur de l’agriculture, forêt et pêche, soit 82,5% de l’emploi total de ce secteur, 676.000 dans les BTP (64,9%), 603.000 dans l'industrie (50,3%) et 1.802.000 dans les services (41,5%).

Autre indicateur alarmant, les conditions de travail des salariés.
Le HCP indique que parmi 10.642.000 actifs occupés, 2.178.000 (20,5%), exercent un emploi non rémunéré et 958.000 (9%), un travail à titre d’occasionnel ou de saisonnier.
Près de 5% des actifs occupés travaillent le jour et la nuit, 3% alternent le jour et la nuit et 1% travaillent uniquement la nuit. Alors que quatre actifs occupés sur dix travaillent plus de 48 heures par semaine au niveau national.
Au niveau des contrats de travail, le HCP relève une grosse défaillance. Près des deux tiers, des salariés ne disposent pas de contrat qui formalise leur relation avec leur employeur. De plus, 96,6% des actifs occupés ne sont pas affiliés à une organisation syndicale ou professionnelle et 78,4% ne bénéficient pas d’une couverture médicale. Par ailleurs, 98,2% des salariés au niveau national n’ont bénéficié d’aucune formation prise en charge par l’employeur au cours des 12 derniers mois.

Cette situation morose donne bien évidemment des perceptions négatives sur l’emploi. Ainsi, près d’un actif occupé sur cinq n’est pas satisfait de son emploi et exprime le désir d’en changer. 71% d’entre eux évoquent le niveau de rémunération, 9,4% des conditions de travail plus favorables, 9,1% l’instabilité de l’emploi, et 5,1% l’inadéquation de l’emploi à la formation reçue. 3,5% des actifs occupés n’arrivent pas, malgré tous les efforts déployés, à concilier aisément entre leur vie privée et leur vie professionnelle.