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Depuis quelques années, de plus en plus de Marocains choisissent de faire leurs courses dans les supermarchés et grandes surfaces, pour la diversité des produits proposés, la possibilité de faire différents achats en même temps, mais aussi pour les prix réduits annoncés. En effet, les grandes surfaces publient régulièrement des dépliants publicitaires dans lesquels ils mettent en avant les produits en promotion étalée sur une courte période pour attirer toujours plus de consommateurs. Seulement, il arrive souvent que des clients se plaignent de ne pas trouver les produits en promotion qu’ils recherchent dans les magasins ou bien qu’ils ne soient pas au même prix que celui annoncé.
«J’ai l’habitude de faire mes courses dans les grandes surfaces et je sais qu’ils font pas mal de pratiques qui induisent souvent les clients en erreur. Comme je suis une habituée de ces surfaces, je connais les prix par cœur et je sais que les fameuses étiquettes rouges de promo sont mensongères, car elles indiquent pas mal de fois le prix initial. Parfois, le prix de certains produits annoncés dans les prospectus n’est pas le même sur place, il faut souvent débourser quelques centimes en plus. Et le pire c’est quand ces produits n’existent pas. Par exemple, durant la période de Aïd Al-Adha, j’ai fait le tour de 3 magasins pour un couteau que j’ai vu sur un dépliant, mais à chaque fois on me répétait la même chose : il n’est plus en stock. Je me demande s’il a vraiment existé», se plaint Ghita, fonctionnaire.
Si la différence entre les prix annoncés et les vrais tarifs est souvent insignifiante, il arrive parfois que les prix soient nettement supérieurs à l’offre présentée sur le dépliant publicitaire. «Je me suis rendue le week-end dernier à une enseigne de grande distribution après avoir vu dans leur prospectus un grand nombre de produits à des prix cassés. Je me suis dit que j'allais m'y rendre le premier weekend, de cette façon, j’aurais de fortes chances de trouver les produits qui m’intéressent. Et à ma grande surprise, j’ai découvert que les promotions dans leur brochure n’existaient pas du tout», fustige Souad, mère de famille. Et d’ajouter : «Je voulais prendre un blender à 79 DH comme annoncé sur le dépliant, mais le moins cher que j’ai trouvé était à 350 DH et comme j’en ai absolument besoin j’étais obligé de le prendre. Je voulais aussi prendre un lot de 3 sous-vêtements pour mon fils annoncé à 39 DH, mais je ne l’ai pas fait, car le lot était à 119 DH soit trois fois plus cher. C’est aberrant et inacceptable».
Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC) assure que ce genre de pratiques rentre bel et bien dans le cadre de la publicité mensongère et du manque d’information au niveau de l’affichage des prix. «Ce genre de pratique, qui est malheureusement fréquent, trompe le consommateur, puisqu’il l’induit en erreur simplement pour l’attirer. Selon les spécialistes de la consommation, il s’agit d’une technique de marketing appelée “des produits d’appels” qui allèchent le consommateur et le font venir en grande surface. Du coup même s’il est déçu et qu’il n’achète pas ce produit il en achètera d’autres et c’est ça leur objectif. Il y a aussi l’emploi du terme “à partir” qui est utilisé par un grand nombre de commerçants et pas seulement dans les grandes surfaces qui induit également les consommateurs en erreur», explique Kherrati. «Pour se protéger contre ce genre de pratiques, le consommateur a le droit de contester sur place, mais malheureusement ce genre de réaction est très rare. Outre le vide juridique, notre grand handicap pour lutter contre ces publicités mensongères est que les gens, même s’ils ne sont pas satisfaits, refusent de formaliser les réclamations surtout par écrit. Il y a donc beaucoup d’efforts à fournir en matière de sensibilisation pour avoir des consommateurs avertis qui défendent leurs droits et qui contribuent au développement de notre pays», poursuit le président de la FMDC.
