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Ramadan : ambiances de piété, de solidarité et de… «tramdine»

Chaque année durant le Ramadan, mois de piété, de recueillement, de partage et de générosité, la solidarité est au rendez-vous dans la cité ocre, comme, d’ailleurs, d’autres habitudes qui se trouvent chamboulées en pareille période. Outre l’ambiance spirituelle, festive et chaleureuse, ainsi que l’élan d’entraide, le Ramadan est également le mois où léthargie et anarchie font bon ménage.

Ramadan : ambiances de piété,  de solidarité et de… «tramdine»
Le mois du Ramadan est marqué par cette tradition qui consiste à offrir des repas de ftour aux plus démunis.

Le phénomène le plus frappant en ce mois du Ramadan n’est autre que ce sentiment et cette volonté d’entraide. Mais bien plus que cette charité «à la sauvette», le mois du Ramadan est marqué par cette tradition qui consiste à offrir des repas de ftour aux plus démunis.

À ce titre, il convient de citer l’exemple de l’Association Al-Massira pour le développement et la solidarité qui a pris l’habitude d’offrir des repas non seulement aux démunis marocains, mais aussi aux Subsahariens et aux Syriens résidant à Marrakech. Tous les jours, une demi-heure avant le ftour, les gens se ruent sur les lieux où toutes les commodités et les mets dignes d’une rupture du jeûne en famille sont offerts. «Le bouche-à-oreille fonctionne bien. L’affluence est croissante de jour en jour. Quelque 200 repas sont servis quotidiennement», explique la présidente de l’Association, Fatiha Bourous.

Par ailleurs, si les soirées sont plus animées que d’habitude et si télévision et Ramadan font bon ménage, le rendement se fait sentir dès les premiers jours, étant entendu que les services publics tournent toujours au ralenti en ce mois de rituel sacré. Moins d’activité et plus de repos semblent être le mot d’ordre pour la plupart des administrations. Le réveil est très difficile après des heures d’insomnie passées entièrement à digérer le repas de la rupture du jeûne et quelques petites heures après, le dîner.

En outre, tout est prétexte à la bagarre. Polémique, accrochages, disputes et joutes verbales font partie du décor dans nos administrations et plus particulièrement dans nos marchés et sur nos routes. Un spectacle désolant et triste auquel l’on assiste malheureusement tous les jours du Ramadan.
Un tour dans quelques marchés fréquentés de la ville permet d’ailleurs de se rendre compte du calvaire qu’endurent les ménagères. Ces dernières se plaignent à la fois des mots orduriers lancés à longueur de journée par quelques commerçants «mramdnine» (du singulier mramdane, qualificatif exprimant l’état colérique sous prétexte de faire le Ramadan) et de la flambée des prix de moult produits de grande consommation en ce mois sacré dans la mesure où elles doivent désormais suer sang et eau pour joindre les deux bouts.

Pour ce qui est des prix, justement, ce n’est toujours pas l’accalmie. Ils n’arrêtent pas de grimper. «Ces commerçants sont de véritables sangsues. Ils font leur loi et imposent leur dictat. Certains produits, dont le poisson, caracolent en tête des prix, frisant même le ridicule», nous a confié une ménagère visiblement courroucée par ces pratiques. «C’est prohibitif, ce sont des prix insolents. Les services de contrôle n’interviennent que rarement pour réguler. Cela donne lieu à un marché sauvage qui arrange certains et qui fait leur fortune en l’espace d’un mois», s'insurge-t-elle.
En dehors de tout cela, de cet élan de solidarité et de ces problèmes liés à la fois à l’apathie, à l’anarchie et aux prix exorbitants des produits de première consommation, l’ambiance du Ramadan reste spéciale. Elle bouleverse tout, change tout et rythme le quotidien de tous. 

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