La croissance démographique et l'accélération des innovations technologiques ont fait doubler en 40 ans la quantité de minerais extraits dans le monde, ce qui conduira à des pénuries de certains métaux stratégiques, pointe un récent rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement. «Si le développement économique dans le monde se poursuit au rythme actuel, les réserves minières actuelles pourraient ne pas suffire pour faire face à la demande même avec le recyclage», a relevé Thomas Graedel, professeur d'écologie industrielle à l'Université de Yale (États-Unis). Face à ces incertitudes et ces craintes, Graedel a souligné l'importance potentielle des ressources minières des fonds marins tout en relevant les risques environnementaux.
Outre le cuivre, il s'agit du cobalt, du fer, du manganèse, du platine, du nickel, de l'or ou des terres rares, qui se situent généralement à des profondeurs variant de quelques centaines à plusieurs milliers de mètres. Mais «les estimations actuelles des réserves sous-marines de ces minerais sont encore incertaines», a indiqué le professeur Mark Hannington, directeur du Groupe pour les ressources marines au Centre GEOMAR-Helmmholtz à Kiel en Allemagne. Ce dernier estime à partir des observations faites jusqu'à présent que les cheminées hydrothermales résultant de l'activité volcanique pourraient contenir de 600 à mille millions de tonnes de minerais dont 30 millions de tonnes de cuivre et de zinc. À ce jour, 27 pays ont conclu des contrats pour explorer ces ressources avec l'Autorité internationale des fonds marins, l'organisation onusienne qui contrôle l'exploration et l'exploitation de cet espace situé au-delà des juridictions nationales.