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«Le street art c'est cool pour les minots». Ce message, la scénographe Badria El Hassani l'a bien compris et l'a utilisé dans un concept pédagogique. L'artiste a mené jusqu'au 21 juillet le projet «Peindre sa ville» avec les enfants d'Assilah. «L'idée de ce projet est de partager mes acquis avec les enfants Assilah, ses anges gardiens», explique Badria El Hassani. L'objectif de cette artiste est de protéger les murs blancs et colorés de sa ville, ses portes et fenêtres de teinte bleue.
L'intérêt pour elle est de susciter des vocations pour cet art engagé, percutant et parfois drôle. Pour leur part, les artistes en herbe «adorent» le street art qui leur permet d'exprimer leur créativité. Ils sont une quinzaine à participer à cet atelier ludique. À la fin de cette expérience, ils vont réaliser une fresque murale sur le mur arrière du collège Maghreb Al Arabi. Mais tout au long du projet, ils s'approprieront les lieux. «Ensemble, nous repeindrons la ville. Nous atteindrons de nouveaux quartiers et places en dehors de l’ancienne de la médina, loin des remparts, nous innoverons. Dans un jeu de miroirs, ces espaces refléteront notre amour et projetteront notre désir de renouveler l’âme enfantine de cette ville», souligne Badria El Hassani. L'artiste transmet son savoir-faire aux petits stagiaires. Elle leur apprend à manier le pinceau et à se concentrer sur les formes et les couleurs. En même temps, les enfants donnent libre cours à leur créativité et talents d'artistes. Le côté de ludique de l'atelier n'occulte pas son caractère pédagogique. En décorant leur ville, les enfants apprennent à aimer tout le mobilier urbain et à le protéger.
Grâce à ce projet, Badria El Hassani rend à Assilah ce qu'elle lui a donné quarante ans auparavant : «J’étais moi-même une petite graine qu’on a semée dans le Moussem d'Assilah. On m’a appris à bouger la main avec un crayon, un pinceau, une brosse... On m’a aussi appris à aimer les couleurs et les formes et à m’amuser avec. Et j’ai commencé à réfléchir puis à exprimer mes petites pensées qui ont évolué.» En effet, le Moussem d'Assilah, qui en est à sa 39e édition cette année, a formé au fil des années plusieurs artistes qui ont trouvé leur vocation dans l'écriture, le dessin ou la sculpture. L'atelier «Street Art», comme d'autres ateliers pour enfants, constitue une expérience unique dans le cadre du 39e Moussem culturel international de la ville.
