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La Fondation Sidi Mchich El Alami à Kénitra crée l’événement en accueillant une grande exposition du célèbre peintre marocain Ahmed Benyessef, dont le vernissage a drainé une pléiade d’artiste et d’intellectuels. L’inauguration de cette prestation s’est poursuivie, le deuxième jour, par une rencontre-débat avec le peintre, à laquelle ont assisté plusieurs plasticiens et passionnés de la peinture. Le public de Kénitra pourra apprécier les œuvres de Benyessef jusqu’au 10 juin. Toutefois, il faut signaler que cette exposition réunit des œuvres appartenant à la collection privée de la Fondation Sidi Mchich El Alami. Des œuvres que le président de la Fondation, le docteur Mustapha Mechiche Alami, a pu acquérir durant environ les deux dernières décennies où il s’est lié d’amitié avec le peintre. «J’ai pu connaître l’artiste Benyessef grâce au regretté Mehdi Mandjra. Et depuis, nous sommes devenus de grands amis.
Je lui rendais visite, dans son atelier à Séville, à chaque fois que j'allais en Espagne. Il faut dire que j’ai été vraiment séduit par ses peintures, les sujets qu’il traitait, le choix des couleurs et l’exploitation de la lumière. Ce qui m’a motivé à acquérir plusieurs de ses toiles. Son talent ingénieux m’a motivé à lui passer des commandes pour la réalisation de portraits de ma famille, notamment celui de mon grand-père Moulay Abdesslam Ben Mchiche», souligne le président de la Fondation qui a, également, entrepris d'immortaliser plusieurs événements historiques du Maroc, à travers des toiles rappelant la lutte contre le colonialisme français et d'autres faits de notre histoire.
«C’est une opération qui a pris du temps, parce qu’il a fallu faire des recherches approfondies, dénicher d’anciennes photos de l’époque, des photos de livres, des textes pour connaître l’histoire de cette période. Puis on
s’est réuni à plusieurs reprises pour discuter des choix des lieux ou événements à peindre. Nous sommes même allés visiter les lieux où se sont déroulés ces événements, certains de ces lieux ayant complètement changé ou disparu. Le rôle de Benyessef était de redonner à ces photos leur vraie sensibilité historique. Une démarche qu’il a très bien réussie sur le plan artistique et historique», indique le Dr Mechiche Alami.
De son côté, le peintre Benyessef fut aussi ému par cet événement qui donne à son travail plus d’importance et d’ampleur. «Je considère cette exposition comme une première de la part d’un collectionneur marocain qui s’intéresse aux arts plastiques. Je suis venu spécialement pour y assister, alors que j’ai une exposition-hommage au Portugal. D'autant plus que cette grande collection rassemble plusieurs périodes de ma vie plastique, en plus des travaux que j’ai réalisés spécialement pour le Dr Mustapha, que ce soient les portraits de sa famille ou encore des scènes d’événements historiques. Et ce en plus du livre qu’il a sorti réunissant toutes ces toiles. C’est une initiative à saluer et à reconnaître. Car elle a permis au large public d'apprécier ces travaux et d’avoir un contact direct avec le travail artistique et les sujets abordés dans mes toiles», précise l’artiste Benyessef.
Ce peintre, très réputé aussi bien au Maroc qu’à l’étranger, surtout en Espagne où il vit en permanence, à Séville, n’arrête jamais d’enrichir sa carrière très foisonnante d’expositions et de distinctions honorables. «Je travaille actuellement sur les esquisses de trois grandes toiles, “La Marche verte”, “Al Hijra Annabaouiya” et une troisième sur la Place Jamaâ Lafna. Je me concentre en ce moment sur ces trois projets, en plus des expositions auxquelles je suis convié au Maroc et à l’étranger», ajoute l’artiste Benyessef.
