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Un film dans lequel peut se reconnaître tout Marocain résidant à l’étranger

Dans le cadre de la 18e édition du Festival national du film à Tanger, un documentaire a été projeté dans le cadre de la compétition officielle. Il s’agit du film «Le voyage de Khadija» de Tarik El Idrissi, réalisé totalement dans la région du Rif et plus précisément au village Beni Chiker, dans la province de Nador.

Un film dans lequel peut se reconnaître tout Marocain résidant à l’étranger

C’est un film où l’héroïne n’est autre que la jeune Khadija El Morabit, originaire du Rif, native d’Amsterdam de parents marocains, qui n’est plus revenu au Maroc depuis 20 ans. Mais il faut dire que l’idée du documentaire est née après la rencontre avec le scénariste Abdelkader Benali, qui n’a pas hésité à dire à Khadija qu’il souhaitait faire un documentaire sur le Maroc. «Abdelkader connaissait notre famille et surtout ma grand-mère, qui était très réputée dans le village à travers ses histoires de femmes capables et courageuses qui n'hésitent pas à affronter les hommes», souligne Khadija.

Donc, ensemble, ils ont décidé de refaire tout le trajet jusqu'au village en revisitant les lieux et les souvenirs de la famille, dont le père a disparu depuis plusieurs années. «Dans ma tendre jeunesse, je venais chaque année avec la famille. Mais après, quand j’ai grandi un peu, je refusais de venir parce que je ne supportais pas les exigences de ma famille conservatrice, surtout mon père qui ne me laissait pas aller à la plage et voulait que je me marie. Les vacances étaient une vraie corvée pour moi. Après toutes ces années, j’ai eu envie de revoir mon village, ma famille et d’en savoir plus sur ma grand-mère qui était très connue par sa forte personnalité et son caractère très audacieux. De son vivant, mon père parlait souvent d’elle, de son personnage rare, en tant que femme différente des autres à l'époque. Donc, j’ai vécu toutes ces années très proches du Maroc. Même si je ne venais pas, je suis restée très attachée à mon pays d’origine, je voulais savoir ce qui se passait, connaître ses traditions et ses coutumes», souligne Khadija.

Le film nous renvoie, ainsi, sur un tournage spontané avec les vrais membres de la famille, notamment son oncle et sa grand-mère maternelle, avec lesquels elle entamait des discussions sur le statut de la femme et posait des questions concernant les droits de la femme dans la religion musulmane. «On s’est mis d’accord, moi et Abdelkader, pour poser toutes ces questions afin de savoir comment les gens appréhendent les questions religieuses et le comportement au Maroc vis-à-vis des femmes. Je voulais connaître mes droits en tant que femme et les conditions de la femme au Maroc». C’est un film qui met en relief l’émancipation de cette jeune femme rifaine, tout en veillant à préserver ses valeurs traditionnelles et religieuses, surtout celles de la famille. C’est un voyage identique à celui de beaucoup de Marocains résidant à l’étranger, qui vivent tous cette rupture avec leur pays.

Donc chaque RME peut s’identifier au personnage de ce film. «Le scénariste est un écrivain connu en Hollande. Notre rencontre à Tanger a abouti à l’idée de ce projet qui lui tenait à cœur et il m'a proposé de réaliser ce film. On s’est mis d’accord pour chercher une fille marocaine qui vit en Hollande. C’est là où il m’a présenté Khadija, avec laquelle l’histoire du film s’est développée. Au début, on n’allait pas filmer avec la famille. C’est venu spontanément quand Khadija a rencontré son oncle par hasard au souk. Franchement, le tournage s’est très bien passé. On n’a jamais eu de difficultés, sauf pour la scène du cimetière qui a un mur mitoyen avec Melillia. On a fait trois jours pour terminer cette séquence», précise le réalisateur Tarik El Idrissi. Ce dernier a à son actif trois documentaires et se prépare à se lancer dans la fiction à travers un long métrage soutenu par le Centre cinématographique marocain. 

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