Connexion
Tous ceux qui ont pris part à ce premier jet de la Rencontre culturelle de Tahla ont attesté sa réussite et la volonté des organisateurs, notamment l'Association «Adrar» pour le développement et l'environnement avec le précieux soutien du Conseil municipal de Tahla, de s'impliquer effectivement dans le développement de toute la région, réputée pour ses ressources humaines et naturelles.
Trois jours pleins où un public des plus assoiffés de ses artistes locaux et nationaux ou encore africains était là en masse pour savourer des moments de plaisir et le contact direct avec ceux dont les mélodies et les rythmes l'ont accompagné depuis son enfance ou encore avec les jeunes talents qui augurent d’un bel avenir pour la chanson marocaine. Que ce soit avec le folklore local ou régional, avec des troupes invitées qui se sont produites avec brio devant des milliers de spectateurs, à savoir Ahidous Izli Nait, Rayne, Iârimen et Izmaouen, puis Hait Lahyayna et Tamidoulit Aït Seghrouchen, ou encore en compagnie des artistes qui ont enflammé la scène du Stade de Tahla, notamment Aïcha Maya, Nasr Mégri, Amanay, Twarjit, Mohamed El Garwani, Tijaoui et Ichou, Mouchahat Asdiqae Al Moussiqa et la troupe Mohamed Chrif, les spectateurs étaient ravis et ils l'ont bien montré.
Un moment des plus émotionnels fut aussi celui des hommages rendus à Latifa Ahrar, Mohamed Choubi et Cheikh Al Ouardi, des artistes qui ont brillé, chacun dans son domaine : les deux premiers dans le théâtre, la télévision et le cinéma, et le troisième reconnu en tant que grand poète de zajal dans l'art d'Ahidous, et ce depuis plus de 40 ans. Cette première Rencontre culturelle de Tahla, initiée sous la thématique de «La valorisation du patrimoine culturel populaire», a été, également, un rendez-vous avec les cinéphiles à travers la projection de plusieurs courts métrages du talentueux réalisateur et cinéaste marocain Farid Regragui. Sans oublier les activités sportives programmées en collaboration avec les clubs locaux, comme le championnat provincial des jeux olympiques, le match de minifoot, le championnat régional de pétanque et une matinée éducative en faveur des enfants à besoins spécifiques. Cette Rencontre culturelle a aussi permis de mettre en exergue le produit local, avec l'organisation d'expositions de coopératives et associations de la région.
Signalons qu'au cours de cette rencontre, un débat collectif a réuni la société civile, les communes, l'administration publique, les organisations professionnelles et les médias autour d’une vision de développement intégrée basée sur une approche participative. Ce débat a constitué un espace d'échange des points de vue sur des questions liées au développement local, au patrimoine, à l'économie sociale solidaire et aux mécanismes de relance économique. De nombreux chercheurs, académiciens et représentants d’associations ont participé à ce forum, organisé avec le soutien de l'assemblée provinciale de la région Fès-Meknès.
Questions à Mustapha Elouizi, directeur de la Rencontre
«Nous sommes conscients que la culture peut constituer un vrai levier du développement d'une petite ville»
Comment est venue l'idée d'organiser cet événement et pourquoi le choix de Tahla et pas une autre ville ?
La proposition est venue du conseil municipal dont l'idée principale était d'organiser une rencontre culturelle et artistique. Nous étions bien sûr preneurs du projet, à travers un partenariat concrétisé par une convention bilatérale. Nous avons proposé notre programme et nous nous sommes mis d'accord sur la tenue de cette manifestation multi-facettes. Le choix émane également d'une prise de conscience de l'impératif de promouvoir la culture en tant que levier du développement dans une petite ville où l'on manque d'infrastructure nécessaire pour un acte culturel constructif.
Quels sont les objectifs poursuivis par cette Rencontre culturelle ?
Nous espérons, par cette rencontre, instaurer une tradition culturelle et artistique à même de rapprocher les jeunes générations de leur patrimoine et de le présenter sous un autre regard évaluatif, afin de lui permettre de jouer son rôle dans l'épanouissement de la personnalité locale. Nous aspirons aussi à mettre en relief le brassage culturel adéquat entre les cultures marocaines et africaines, puis à débattre de quelques questions d'ordre local et national. Et enfin, nous ne pouvons écarter l'idée de faire entrer la joie chez les populations locales, à travers des programmes et des activités récréatives et ludiques.
La programmation de cette Rencontre englobe, également, des volets économiques et sociaux. Pensez-vous ainsi contribuer au développement économique de la région et de quelle manière ?
Bien évidemment, notre volonté est de contribuer au développement, à travers l'aspect culturel qui peut s'ériger en levier essentiel, sachant qu'un acte de développement nécessite impérativement la prise en considération de cet aspect artistique et culturel qui assure l'équilibre de toute personne voulant agir à n'importe quel niveau. Notre conférence sur l'économie sociale et solidaire ainsi que la table ronde autour du rôle de l'industrie culturelle dans la préservation du patrimoine populaire sont révélatrices de nos ambitions et de notre engagement dans ce sens.
