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Un vivier de compétences pour les investisseurs en Afrique

Les analystes du monde entier ne cessent de le répéter et ils en sont convaincus : l’Afrique est le continent d’avenir. Promise à une belle croissance économique et objet de toutes les convoitises, l’Afrique est forte de son capital humain, estimé à 1 milliard d’habitants, dont 200 millions de jeunes. Une importante ressource économique encore sous-exploitée. Le défi pour le continent est d’intégrer les jeunes dans ses grands projets de développement.

Un vivier de compétences  pour les investisseurs en Afrique

C’est un fait. Le continent africain regorge d’un potentiel économique non négligeable qui fait de lui l’avenir de l’humanité. L’Afrique est, en effet, une terre fertile où il reste beaucoup à faire, d’où la course aux projets sur le continent. Conscients de cette réalité, les pays africains ne sont pas restés les bras croisés. Ils sont décidés à profiter de cette ruée en mettant en place des programmes win-win, dans le principal but de faire bénéficier les populations de cet intérêt économique.

Or si l’Afrique compte une population estimée à 1 milliard d’habitants, dont près de 200 millions de jeunes, ces derniers semblent dépassés par l’engouement que suscite leur continent.
Pour renverser cette situation, 19 pays africains se sont réunis en Réseau africain des politiques et services d'emploi (RAPSE), dont l’objectif est de fédérer les politiques et stratégies de création d’emploi et d’insertion professionnelle afin de concrétiser des projets d’intérêt commun liant les acteurs des secteurs public et privé. Concrètement, le réseau se veut un levier de promotion de l’emploi à l’échelle du continent et concrétisation de projets notamment la création de différentes plateformes pour mutualiser les efforts des services publics d’emploi (SPE). «La naissance de cette plateforme de coopération Sud-Sud en matière d’emploi est le fruit de tout un processus de réunions et de concertations entre les pays africains membres depuis plus de 15 mois. Il s’agit d’une pierre de plus qui s’ajoute à notre édifice institutionnel à l’échelle de notre continent et un moment solennel dans notre histoire collective en tant qu’acteurs majeurs du monde de l’emploi et de l’économie en Afrique. Un moment qui marque notre volonté de travailler ensemble pour mener à bien notre noble mission», a souligné Anass Doukkali, directeur général de l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (Anapec), en marge du séminaire international «Quel capital humain pour accompagner le développement des entreprises en Afrique», organisé à l’occasion de la constitution du RAPSE, les 15 et 16 mai 2017 à Casablanca. Déclinés en de deux tables rondes, les travaux du séminaire ont traité plusieurs thématiques. Ainsi, le premier panel a abordé les besoins en compétences, les pratiques de recrutement des Ressources humaines et les dispositifs de formation adéquats, avec la participation de plusieurs entreprises actives en Afrique. La 2e table ronde s'est penchée sur l'accompagnement des employeurs par les SPE africains et identifié les pistes d’amélioration de cet accompagnement.

«La jeunesse représente 37% de la population active en Afrique, un continent où la croissance économique est parmi les plus importantes du monde. L'enjeu de l'Afrique est donc d'accélérer le rythme des investissements tout en veillant à faire profiter ses ressources humaines des opportunités d'emploi que ces investissements vont générer», a déclaré Sidi Tiemoko Toure, ministre de la Promotion de la jeunesse, de l'emploi de jeunes et du service civique de Côte d'Ivoire. Et d’ajouter : «accroître l'investissement dans l'éducation pour développer des ressources humaines compétentes qui contribueront à une transformation structurée et durable de nos économies». En effet, trouver les compétences nécessaires est, semble-t-il, le principal défi qu’affrontent les entreprises installées en Afrique. «D’une manière générale, il y a une rareté des profils ayant une expérience managériale confirmée ou une expertise pointue dans les domaines dans lesquels nous opérons. À titre d’exemple, au Cameroun, notre métier est à ses débuts et les profils de managers ont souvent été recrutés depuis l’étranger», indique Saad Berrada, directeur des ressources humaines d'Intelcia. Cette situation implique une autre problématique. Celle des Marocains expatriés en Afrique. «Les collaborateurs souhaitant s’expatrier préfèrent d’abord partir pour des missions de courtes durées avant de prolonger. C’est une manière de découvrir le pays d’accueil, d’en comprendre la culture avant de décider de s’y installer le cas échéant.

D’ailleurs, nous avons opté pour des modèles mixtes. Pour le lancement de nouveaux sites, nous offrons des opportunités de missions de six mois à deux ans pour des collaborateurs basés au Maroc qui souhaitent avoir une expérience internationale. Cela nous garantit d’avoir une cohérence et un alignement avec les pratiques du Groupe. Ces personnes passent ensuite le relai à des ressources recrutées localement. Mais nous avons aussi des personnes qui choisissent l’expatriation ou une mobilité définitive dans les pays d’accueil. C’est le cas, par exemple, de notre responsable de recrutement à 

Dakar ainsi que du nouveau directeur de ce site», précise Berrada. Ce dernier affirme aussi que pour motiver ses collaborateurs marocains à s’expatrier en Afrique, Intelcia leur offre un package attractif. «Nous leur offrons en plus une occasion pour être de véritables ambassadeurs de l’entreprise dans nos nouvelles implantations et d’avoir une exposition internationale. C’est une expérience riche humainement et professionnellement et peut être un véritable accélérateur de carrière dès leur retour au Maroc», conclut le DRH.

Anass Doukkali, DG de l’Anapec

«Le RAPSE est une plateforme qui regroupe les offres d’emploi en Afrique et qui mutualise les guides et les outils entre les services publics d'emploi et les structures privées et associatives d'emploi. L’objectif est d’améliorer la transparence du marché de l’emploi africain et permettre le partage des expériences et des outils de travail entre les membres du réseau de telle manière à booster leurs performances. L’agence n'agissant pas en tant qu'intermédiaire direct sur le marché du travail au niveau du continent africain. Les entreprises marocaines implantées en Afrique pourront, à travers le RAPSE, bénéficier de l'accompagnement dans la satisfaction de leurs besoins en ressources humaines, par le biais du relais des autres services publics d'emplois africains membres du réseau, et à terme via la plateforme numérique des emplois et des compétences. C’est pourquoi le Réseau est ouvert sur tous les acteurs économiques et ne se limite pas uniquement aux autorités gouvernementales chargées de l’emploi et aux services publics de l’emploi».

Saâd Berrada, DRH Intelcia

«Nous recherchons différents types de profils de conseillers clients en Afrique, mais aussi de managers intermédiaires au sein des opérations, des responsables et contributeurs au niveau des fonctions de support.
Par exemple pour le lancement du site d’Abidjan, nous aurons des relais de l’ensemble des fonctions de support que nous avons au siège à Casablanca pour accompagner la réalisation des opérations sur place. Actuellement, nous sommes en pleine expansion aussi bien au Maroc qu’en Afrique subsaharienne.
Au Maroc, nous avons ouvert un nouveau site à Rabat et nous lançons de nouvelles opérations et continuons à développer les opérations existantes pour nos clients à Casablanca, mais aussi à El Jadida et à Meknès. Au Sénégal, nous sommes en pleine montée en charge pour atteindre les 500 emplois créés sur le premier site prévu à Dakar.
Au Cameroun, nous avons déjà 650 collaborateurs et nous explorons l’opportunité d’étendre notre site pour créer 200 nouvelles positions. Enfin, nous venons de lancer les opérations de recrutement pour notre premier site en Côte d’Ivoire à Abidjan. Ce seront à terme 1.000 nouveaux emplois créés dans le pays. Sur 2017, nous devrions recruter 3.000 collaborateurs à la fois pour les nouveaux postes et pour
remplacer les départs naturels».

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