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Une ouverture en grande pompe

La soirée du 3 mars fut un peu spéciale, parce que les organisateurs ne pouvaient commencer les activités de cet événement cinématographique national sans rendre un dernier hommage à des personnes qui ont beaucoup donné au septième art, chacune dans sa spécialité.

Une ouverture en grande pompe
Un vibrant hommage a été réservé à la cinéaste Farida Belyazid.

Un ultime adieu a été réservé au grand Mohamed Hassan El Joundi, aux cinéastes Larbi Yaâcoubi, Abdellah Mesbahi, Ahmed Reddani, au directeur de photo Mohamed Sekkat et au chef monteur Abdellah Rmili. Ces derniers se sont tous dévoués à leur métier et ont laissé une empreinte qui a marqué leur travail à jamais. À ce propos, le maire de Tanger, Mohamed Amine Abdellaoui, n’a pas manqué de rappeler le rôle du cinéma, ainsi que les nobles messages qu’il véhicule pour faire évoluer les goûts à travers des créations artistiques de qualité. C’est pour cela que le festival rend, chaque année, hommage à tous ceux dont le parcours mérite d’être reconnu et applaudi.
C’est le cas, dans cette 18e édition, de Farida Benlyazid, cette grande dame qui a brillé dans le ciel du cinéma avec des travaux respectables, distingués par des Prix et des reconnaissances. Un parcours qui fut également marqué par son long souffle, ses principes et son intelligence dans le travail.

À ces mots prononcés par son amie Fatéma Loukili, Farida n’a pu que se dire honorée de cet hommage, de surcroit dans sa ville natale où est née sa passion pour cet art, quand les salles de cinéma étaient encore nombreuses et attiraient le public cinéphile. Ainsi, en dehors du trophée qu’on lui a remis, Farida Benlyazid fut heureuse d’apprendre, au cours de cette même soirée, que la Salle du Centre culturel Ahmed Boukmakh fut baptisée en son nom. Une belle récompense. Un autre moment émouvant de cette soirée d’ouverture était l’hommage rendu au comédien et metteur en scène Jamal Eddine Dkhissi. Malgré sa maladie, ce dernier a tenu à être présent pour remercier tous ceux qui lui ont fait confiance pour jouer des rôles importants, dont Rachid El Ouali, qui a prononcé de belles paroles de reconnaissance à son égard. «Je tiens à remercier les gens de Tanger qui sont devenus les piliers de ce festival. J’ai envie de guérir seulement pour jouer des rôles dans le cinéma», renchérit Jamal Eddine Dkhissi, sous les applaudissements de l’assistance. C’est bien le message que ce festival désire faire sien : reconnaitre le travail des femmes et des hommes du secteur. 


Questions à Driss Roukh, comédien

«Je dois à Jamal Eddine Dkhissi le sérieux dans le travail, le dévouement et le respect du métier»

Comme vous êtes très proche de Jamal Eddine Dkhissi, que pouvez-vous nous dire sur l’homme et l’enseignant qui vous a fait aimer le métier de comédien ?
C’est un homme modeste, qui possède beaucoup de qualités et maitrise bien son métier et le respecte. Depuis que je l’ai vu au concours d’entrée à l’Isadac (Institut supérieur d'art dramatique et d'animation culturelle), j’ai compris qu’il allait m’accompagner durant toute ma vie. Effectivement, j’ai appris avec lui les principes du théâtre. Je lui dois beaucoup dans ma vie professionnelle, notamment le sérieux dans le travail, le dévouement et le respect du métier. Car selon lui, toute chose dans la vie doit être travaillée avec cœur, si on veut la réussir. Je souhaite qu’il se rétablisse parce qu’on a encore besoin de lui, de son expertise et de son encadrement. Comme je souhaite travailler avec lui et être toujours son élève.

Concernant le festival, est-il arrivé à refléter les aspirations des cinéastes marocains ?
Je ne peux pas vous dire qu’il est arrivé à cela, car nous sommes encore à l’étape de construction. Nous sommes dans un dynamisme continu, pour consentir les efforts nécessaires pour offrir le meilleur et pour qu’il trouve sa place parmi les autres festivals. Mais il reste un événement qui a sa force et sa convivialité et qui nous permet, à nous tous, de nous rencontrer et d'échanger durant la période du festival. C’est déjà un grand atout. Cela nous permet aussi de poser les problématiques du secteur et d'essayer de les résoudre ensemble. Mais également de poser la question de l’identité du cinéma marocain.

Pensez-vous que le cinéma marocain soit sur la bonne voie ?
Il y a des cinémas de différentes formes : le cinéma de jeunes, le cinéma professionnel, le cinéma amateur... Notre cinéma est aussi un cinéma qui se cherche, nous avons plusieurs chantiers sur lesquels nous travaillons. Le cinéma national est arrivé à réaliser un produit. Mais nous aspirons à plus, avec des sujets diversifiés, avec un cinéma qui crée l’événement, au Maroc et ailleurs. Notre rêve est que le cinéma retrouve son public d’antan.

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