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Cela fait vingt-trois ans que cela dure. Et chaque année, le Salon international de l'édition et du livre (SIEL) se donne pour mission d'offrir un espace d'échange et de rencontre entre les professionnels du secteur de l'édition. Romanciers, bédéistes, poètes, philosophes, éditeurs, libraires, entre autres, ont régulièrement eu l'occasion de rencontrer leurs lecteurs dans un endroit unique et convivial : le Salon.
Cette année, jusqu’au 19 février, le SIEL a pour la première fois de son histoire choisi comme invité d'honneur la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). L’occasion pour le public marocain de découvrir le livre, la culture et l’édition de ces 11 pays. Contemporaine ou ancienne, la culture de chacun de ces pays présente, en tout cas, beaucoup de similitudes. Les éditeurs africains sont venus au SIEL dans l'espoir de trouver à Casablanca plus de visibilité et de contacts. «Le continent africain a plus que jamais besoin d'un large espace culturel à même de promouvoir la création littéraire et la lecture», remarque le directeur d'une maison d'édition au Rwanda, Jean de Dieu Munyurangabo.
La CEEAC expose divers titres, tous genres littéraires confondus. Il s’agit de mettre en lumière l'apport fécond de ces pays, de leurs littératures et leur rayonnement dans le continent. Plusieurs conférences, signatures de livres, activités pour enfants et tables rondes sont programmées dans ce sens. À l’image d’une table ronde qui a réuni, lundi à la salle d’Afrique, des intellectuels de différents pays de la CEEAC autour du thème «Les productions culturelles en Afrique centrale et leurs environnements naturels : Sahara, Sahel, Tropiques». Modérée par Sanaa Ghouati, cette table ronde a connu la participation de Jeanne de Chantal Wodobodé (République centrafricaine), Ali Djiddi Sougoudi (Tchad) et Benjamin Rendekouzou (République centrafricaine).
La rencontre se propose de susciter des interrogations sur les espaces en prenant pour point de départ les productions littéraires et intellectuelles en Afrique centrale. À travers une présentation critique des situations géo-écologiques, elle vise à contribuer à une réflexion concernant la perception culturelle du phénomène de l’espace et de ses significations par les écrivains, notamment en faisant référence à des exemples au Sahel, au Sahara, dans les Tropiques et les zones subtropicales. Les pays africains de la même communauté, à savoir le Gabon, l'Angola, le Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, la Guinée équatoriale, le Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, le Burundi et le Tchad, visent à travers leur participation à cette édition, à mieux connaître le modèle culturel marocain qui les inspire énormément. C’est ce que pense aussi Nellie Yapande, directrice d'une maison d’édition dans la République centrafricaine. «Nous cherchons à travers notre participation à nouer des partenariats et à établir des contacts avec des maisons d'éditions marocaines. Et ce compte tenu des énormes difficultés que connaissent certains de ces pays en matière de livres, qui se vendent difficilement», indique-t-elle. Le Salon international de l’édition et du livre se poursuit jusqu’au 19 février et connaît une grande affluence et une activité culturelle et artistique intense. Pour cette année, 350.000 visiteurs sont attendus sur les différents stands et salles de débat pour découvrir plus de 100.000 livres chez les 702 exposants.
