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Une remise en question s'impose !

Perdre son emploi est toujours une expérience difficile à vivre. L'angoisse et l'inquiétude quant à l'avenir s'installent, mais le chômage peut être également l'opportunité d'un nouveau départ. Les explications de Ali Serhani, directeur associé et consultant RH Gesper Services.

Une remise en question s'impose !
La première démarche est de se poser les questions fondamentales sur sa personne et sur ce qui a marché et qui n’a pas marché dans sa carrière et, à partir de là, faire une sorte d’autocritique.

Éco-Conseil : Le chômage est toujours difficile à vivre. Comment faire
face à une telle expérience ?
Ali Serhani : Le chômage est synonyme d’angoisse sinon de dépression, c’est l’une des pires choses que peut rencontrer un humain, surtout celui qui a à sa charge une famille, des traites et des factures périodiques à payer. Le chômage peut même détruire des familles. Pour faire face à une telle expérience, la seule solution est tout d’abord de ne pas perdre espoir (c’est la réponse classique), puis chercher chaque jour un travail en activant son réseau, si bien sûr la personne a un réseau solide qu’elle a pu constituer dans sa vie professionnelle ou extra professionnelle. La personne doit également savoir se poser les questions qu’il faut, à savoir pourquoi elle se retrouve au chômage et si c’est répétitif, elle doit admettre que si elle est dans le tort, elle doit revoir sa manière d’être et donc revoir de manière drastique son comportement.

Par exemple : beaucoup de personnes sont exécrables et incompétentes et ne veulent pas l’admettre. Elles ne veulent rien savoir, car pour elles, elles demeurent des «Einstein», sinon des personnes incomprises. Résultat des courses : là où elles vont, elles sont virées comme des malpropres. Et elles ne veulent rien savoir, la faute incombe toujours à l’autre. Donc quand la personne est complètement «à côté de la plaque», elle doit faire une sérieuse autocritique. Pour moi, cela demeure la première et plus importante étape avant d’aller perdre son argent dans des bilans de compétences ou des formations. Deuxième étape : Si la personne a un bon réseau, qu’elle l’active ! Si c’est une personne qui est détestée par toute la place, qu’elle change de ville ou de pays, car personne ne la recrutera. Ne jamais oublier que le Maroc est un micromarché. En revanche, s'il s'agit d'une personne qui a été licenciée, car elle a volé ou escroqué quelqu’un ou a été complice de choses non recommandables, etc., je n’ai pas de conseil à lui donner, car elle est grillée pour toute la vie. Chaque fois, on lui fera ressortir cette tache noire dans son parcours et même si elle trouve du travail, l’étiquette qui lui est collée déteindra sur son évolution. Donc, encore une fois, que la personne se pose les questions fondamentales avant d’aller chercher du boulot.

Dans ce cas, comment rebondir après une période de chômage ?
La première des choses c’est d’oublier d’avoir comme référence son dernier emploi ou son dernier salaire. Ce sont les pires choses que font les chercheurs d’emplois qui ont été remerciés ou licenciés par leur ancien employeur. Je m’explique : une personne qui a été DG ne doit pas oublier une chose, c’est qu’elle aura une chance sur 100 d’avoir un autre poste de DG, sauf si elle a un bon réseau et que ses compétences parlent pour elle. Par contre, si elle trouve un poste inférieur à son dernier poste, mais dans une bonne entreprise et une bonne équipe avec laquelle elle pourra travailler, alors elle a intérêt à l’accepter et à ne surtout pas rester prisonnière de son passé. Elle rebondira plus tard. Il vaut mieux avoir quelque chose sous la main plutôt que rien. Deuxième point, ce n’est pas parce que vous aviez un salaire de 40.000 ou 50.000 DH nets dans votre dernier poste que vous ne pourriez pas accepter un poste à un salaire moindre. C’est la faute la plus grave que nous rencontrons chez des candidats qui, hélas, restent chômeurs pendant des périodes longues et donc restent exclus du marché du travail. Ce qui fait que leur employabilité devient parfois nulle.

Quelle démarche pour prendre en main son employabilité ?
La première démarche est celle que j’ai citée plus haut : se poser les questions fondamentales sur sa personne et sur ce qui a marché et qui n’a pas marché dans sa carrière et, à partir de là, faire une sorte d’autocritique. Le domaine de l’emploi n’accepte pas les gens têtus ! Ensuite, se dire : et pourquoi ne pas changer de secteur d’activité ? si possible. Sinon, si la personne est compétente, accepter de s’expatrier, même dans des contrées pas très paradisiaques. Cela est dur à dire, mais que voulez-vous, on ne peut pas avoir et le beurre et l’argent du beurre. Que la personne évite d’aller faire un Master ou je ne sais quoi d’autre pour avoir une sorte de plus dans son CV, surtout si cette personne a par exemple plus de 10 ans d’expérience. Elle risque de perdre et son argent et son temps, car parfois cette coupure risque d’être mal interprétée par les recruteurs.


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