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Jeudi 28 Mars 2024
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Des situations humaines dramatiques en Méditerranée racontées à Marseille

La 22e édition du Prix international du documentaire et du reportage méditerranéen «PriMed» organisée du 25 au 1er décembre à Marseille a dévoilé 25 regards à travers des documentaires originaux reflétant des situations humaines et environnementales dramatiques en Méditerranée.

Des situations humaines dramatiques en Méditerranée racontées à Marseille
À la fin du festival, un jury présidé par la journaliste libanaise Gisèle Khoury a attribué des prix aux œuvres en compétition.

L’événement organisé par le Centre méditerranéen de la communication audiovisuelle (CMCA) pose le débat sur divers enjeux qui agitent l'actualité et façonnent l’avenir de la Méditerranée. Parmi les grands thèmes de la sélection de cette année, il y a «Les routes de l’exil d’hier à aujourd’hui». Ce sont celles de rapatriés dans «Les Pieds-noirs d’Algérie, une histoire française» ou de migrants économiques dans «Les Ulysses du 21e siècle». On retrouve aussi le thème «Grandir en Méditerranée». Dans cette catégorie, on a projeté quatre films, dont «Ashbal, les lionceaux du califat» où des enfants racontent leur recrutement par Daesh. Depuis une autre rive de la Méditerranée, trois mères témoignent de leur douleur dans «Marseille, ils ont tué mon fils». Dans «Le trésor», une fillette est amenée à découvrir, avec ses yeux d’enfant, le secret ultime de la vie de son grand-père. Enfin, «Naissance-mariage-mort, trois étapes de la vie» donne à voir les rites ancestraux de différentes communautés à chaque période importante de la vie. Le thème «Des humains face à la guerre» a permis de présenter, dans «Bizerte. Histoire en spirale», le vécu des habitants d’une ville tunisienne, confrontés à une violence qui les dépasse et qu’ils ne peuvent plus accepter ni taire. Le public de Marseille a pu découvrir aussi le traumatisme d’hommes violés dans «Libye, anatomie d’un crime». «The Oslo diaries» relate la tentative avortée de trouver une issue diplomatique à un conflit inextricable. Dans le cadre du thème «Méditerranéennes», on a présenté plusieurs profils de femmes dont celle d'une jeune fille mariée de force et luttant pour sa liberté dans «Missing Fetine (À la recherche de Fetine)». On a fait aussi la connaissance d'une gynécologue sans tabou dans «Dr Fatma», d'une combattante sur le front dans «Hommage à Kobané» ou encore une émouvante chanteuse de rue dans «Carmen»… Ces visages de Méditerranéennes révèlent autant de parcours et de luttes. Le PriMed a également programmé le thème «Quand l’art dépasse nos limites». Cette thématique a permis au public de rêver au hasard des rencontres avec «Au-delà de l’objectif : Lacroix, Dalí», de briser les tabous avec humour et en musique dans «Namrud (Le trublion)», mais aussi de danser pour changer les regards sur le handicap avec «With open wings (Les ailes déployées)». 
On a pu aussi rejoindre «Les amoureux des bancs publics - la rue qui résiste avec l'art» à travers le street-art et envahir l’espace public pour questionner et mobiliser les citoyens. La sixième thématique a concerné «L’environnement comme miroir de l’Homme».  
Ce thème a permis de voir un réalisateur en quête d’un retour à la terre dans «A seed for change (La graine du changement)». C'était l'occasion de voir la vie d’un quartier populaire rythmée par ses animaux dans «Des moutons et des hommes». 
À la fin du festival, un jury présidé par la journaliste libanaise Gisèle Khoury  a attribué des prix aux œuvres en compétition. Dans cette mission, Gisèle  Khoury était accompagnée par Nada Doumani, directrice du département Communication et Culture à la RFC Jordan, Fabio Mancini, Commissioning Editor de l’émission «DOC3» sur Rai 3, Janane Fatine Mohammadi, réalisatrice marocaine, Thierry Pardi, rédacteur en chef à France Télévisions, et Reda Benjelloun, directeur des magazines de l’information et des documentaires à 2M. Ce dernier a affirmé que les films présentés cette année traitent des sujets importants et des thématiques reliant toute la Méditerranée telles que la migration. Reda Benjelloun nous a confié que le documentaire permet de traiter des sujets de manière plus subjective que le reportage. Le directeur des magazines de l’information et des documentaires à la deuxième chaine marocaine a octroyé le prix à la diffusion 2M au film «Ashbal, les lionceaux du califat» de Thomas Dandois et François-Xavier Trégan. Par ailleurs, France 3 Corse a choisi le documentaire «Strange Fish» de Giulia Bertoluzzi. Ce film a raflé aussi le prix de RAI 3 (Italie). Ce film évoque la chanson «Strange Fruit» de Billie Holiday où, dans l’indifférence générale, la violence contre les Noirs est normalisée au point que «des corps noirs pendent des arbres» comme des fruits bizarres. Au sud de la Méditerranée, le sentiment est le même. Dans la ville tunisienne de Zarzis, sur la frontière libyenne, les pêcheurs partent chaque jour avec l’angoisse de trouver en mer un poisson étrange, le corps flottant d’un migrant mort. Mais «Strange Fish» ne s’arrête pas à ce drame et à l’indifférence qui l’entoure, il veut plutôt raconter la réaction profonde et humaine des héros anonymes de Zarzis. Depuis 15 ans, ces hommes de la mer ont aidé et sauvé des milliers de personnes. «Et si on les retrouve morts, on les aide aussi, on les enterre», dit Chamseddine Marzoug, un pêcheur. Le Grand Prix du festival «Enjeux méditerranéens», parrainé par France Télévisions a été octroyé à «Libye, anatomie d’un crime» de Cécile Allegra. 

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