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«Nous continuerons sur notre lancée, cette fois avec l’ADD, pour accompagner les administrations et le secteur privé»

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Quelle lecture faites-vous de la digitalisation de l’économie nationale ? 
Le processus de digitalisation dans lequel s’est engagé le Maroc a connu, comme tout processus structurel, une phase d’adaptation avant de trouver son orientation et sa vitesse de croisière. Son essor passera impérativement par l’opérationnalisation de l’Agence de développement du digital, organe de gouvernance créé à cet égard. D’aucuns avancent que sa mise en place a pris du temps, mais nous sommes rassurés de constater une accélération en ce début d’année 2019. En effet, la récente nomination par S.M. le Roi Mohammed VI de Drissi El Melyani est un signal fort pour l’écosystème IT marocain, car les administrations tout comme les entreprises sont en attente du lancement effectif de l’ADD pour réduire la fracture numérique existante et engager le Maroc sur la vague de la transformation digitale. 
Nous avons donc un retard à rattraper très rapidement pour faire avancer les différents chantiers en cours. La réussite de ces projets ambitieux passe par des infrastructures télécoms performantes et surtout par une véritable révolution dans le mode de management pour qu’il soit plus agile et basé sur des cycles courts de développement. Nous veillerons davantage à la promotion de la digitalisation à travers les Data centers et l’utilisation du cloud, l’introduction les solutions IoT combinées à des solutions innovantes, et co-construites avec les clients. Des concepts novateurs tels que mobilité dans les fonctions Supply Chain, Gestion Client, Usine 4.0 doivent être plus présents dans nos entreprises. L’objectif étant d’être capable de rompre avec les cycles classiques qui se mesurent en mois ou en années. Cette transformation nécessite de nouveaux profils qui sauront s’adapter rapidement aux changements et à l’évolution des besoins métiers centrés sur les valeurs de l’innovation, du travail collaboratif, de la réactivité et de la flexibilité. Afin d’améliorer la compétitivité des entreprises et de préparer les industries marocaines à accélérer leur digitalisation, booster leur compétitivité et accroitre le doing business, nous n’avons eu de cesse d’informer, vulgariser et bousculer des paradigmes. Nous continuerons sur notre lancée, cette fois avec l’ADD, pour accompagner les administrations et le secteur privé, quelle que soit la taille ou la situation géographique des organisations. 

Quel est le rôle de l’APEBI dans cette dynamique ?
La Fédération des technologies de l’information et de l’offshoring, investie de sa mission de représentativité du secteur IT au Maroc, y joue un rôle crucial. Nous agissons à travers notre écoute active du quotidien de nos membres, dans toutes leurs composantes, en alertant sur les problématiques conjoncturelles auxquelles ils font face et qui peuvent menacer leurs activités (des blocages administratifs, douaniers ou exigences normatives…). Nous agissons également à titre curatif pour trouver des solutions pérennes à d’autres problématiques structurelles en partenariat avec les institutions compétentes. Citons par exemple la protection des données personnelles, exigence à laquelle les entreprises ne peuvent plus échapper. Nous collaborons activement avec la CNDP afin d’accompagner nos membres dans leur processus de conformité aux normes RGPD (Règlement général sur la protection des données) et de démystifier l’information auprès de l’opinion publique. Nos Pôles & commissions travaillent activement pour produire des recommandations pratiques. Les relations privilégiées entretenues avec différents partenaires ont valu à la Fédération la confirmation de son rôle de référent et d’interlocuteur privilégié du secteur IT Marocain auprès des pouvoirs publics et des partenaires institutionnels. L’APEBI contribue activement à la sensibilisation autour des enjeux de la transformation digitale à travers des interventions dans plusieurs événements organisés ou co-organisés en phase avec les dernières tendances mondiales en technologies disruptives…

Quels sont les challenges à réussir et les principales contraintes à dépasser à court terme ? 
Il y a des sujets qui sont clairement identifiés actuellement comme des challenges ! La rareté et l’attrition des ressources IT est typiquement un sujet d’actualité sur lequel nous avons agi. Nos ingénieurs sont entre 50 et 100 à quitter le pays chaque mois en laissant des postes vacants et des contrats clients suspendus. Cette situation crée une tension notable chez les professionnels locaux et nous nous devons d’agir…
Nous sommes partis du constat évident de disponibilité de milliers de diplômés scientifiques et d’à peine 8.000 diplômés IT annuellement au niveau national, chiffre que je qualifierais de «dérisoire». Pour combler ce déficit en compétences requises, il ressort un besoin important de compétences en codage et en développement pour accompagner la déferlante digitale. Face à cette équation compliquée, une seule solution : former vite et plus pour constituer un vivier de compétences. Une réflexion a ainsi été menée pour concevoir des programmes de formation afin de parer à ce fléau qui érode la compétitivité de la plateforme Maroc. Un benchmarking nous a également permis de proposer un Certificat de qualification professionnelle comme solution de reconversion des licenciés scientifiques en partenariat avec l’ANAPEC avec l’appui de l’ADD sur une courte durée et en alternance pour impliquer le recruteur potentiel très tôt dans le parcours de ces stagiaires.
La disponibilité des ressources qualifiées constitue pour l’activité stratégique de l’offshoring, un atout de différentiation qui pèsera demain (avec une batterie de mesures incitatives en faveur du Maroc) comme destination privilégiée offshoring devant une concurrence acharnée d’autres pays. Il est capital pour le positionnement de notre pays et la croissance de ce segment de capter l’attention des investisseurs. Notre ministère de tutelle se mobilise avec l’ADD, l’AMDIE et l’ensemble des partenaires pour porter le contrat d’application, adossé au contrat programme (signé en 2016), avec ses 5 filières majeures. 
Le sujet des startups et de l’innovation occupe aussi le devant de la scène. Nos jeunes ne conçoivent plus l’avenir de manière classique et nous assistons à un profond shift de paradigme dans l’entreprise.
Les générations Z. Millenials ont le cran de défendre leurs idées créatives et de se frotter au défi de l’entrepreneuriat pour se forger leur propre avenir. Ils intéressent de plus en plus les grands groupes en passe de vivre leur transformation digitale et qui souhaitent bénéficier de cet élan de renouveau observé au niveau mondial. L’APEBI a su fédérer les Startup-tech marocaines pour être à l’image de l’écosystème qu’elle représente en définissant un statut adapté à la startup et leur assurer une visibilité accrue dans plusieurs manifestations tout en leur facilitant la mise en relation avec les corporates. En 2019, nous ambitionnons de faire émerger le «start-up act» marocain et de soutenir nos start-ups dans leur développement à l’international. 

 

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