Menu
Search
Jeudi 28 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next Spécial Elections 2007

Deux entraîneurs, deux générations, deux styles

La finale de l'Euro-2008 entre l'Allemange et l'Espagne, dimanche à Vienne, sera également une opposition de styles et de générations entre Joachim Löw et Luis Aragones, deux sélectionneurs aux antipodes.

Deux entraîneurs, deux générations, deux styles
Les entraîneurs allemand, Joachim Loew et l'espagnol Luis Aragones gestent, au stade Ernst-Happel de Vienne en Autriche. (Photo : AFP)
Luis Aragones
69 ans, en poste depuis juillet 2004. Bilan : 53 matches, 37 victoires, 12 nuls, 4 défaites

. Personnalité: doyen des sélectionneurs de l'Euro, "le sage d'Hortaleza", du nom de son quartier de naissance à Madrid, joue volontiers de son image de grand-père, qui lui vaut le respect de ses troupes. Mais il est également têtu, n'hésitant pas à se passer d'un monument tel que Raul, malgré les appels du pied répétés de l'attaquant du Real Madrid. Autre particularité: cette manie de s'habiller uniquement en survêtement de sport, loin des costumes-cravates en vogue chez la nouvelle génération de techniciens.

Mais Aragones a aussi défrayé la chronique avec des propos racistes contre Thierry Henry, tenus en octobre 2004 lors d'une séance d'entraînement de la sélection et destinés à motiver José Antonio Reyes, à l'époque coéquipier du Français à Arsenal. "Dis-lui au Noir de merde que tu es meilleur", avait-il déclaré.

Style de jeu : pragmatique et réaliste, Aragones n'est pas cantonné dans des schémas préconçus. Il est ainsi capable d'aligner une seule pointe et de renforcer son milieu de terrain, loin des canons esthétiques en vogue en Espagne. Sa grande force est surtout d'avoir réussi à renouveler la Seleccion en y incorporant la fine fleur du football local (Torres, Villa, Silva, Ramos), associée aux éternels Casillas, Puyol, Xavi ou Marchena.

Carrière : le parcours d'Aragones n'a pratiquement pas d'équivalent en Espagne. Avant d'endosser la responsabilité de la sélection, il avait déjà officié à la tête de pratiquement tous les grands clubs du pays (FC Barcelone, Valence, Atletico Madrid, Espanyol Barcelone, Betis Séville, Majorque, FC Séville, Oviedo). Seul le Real Madrid s'est refusé à cet ancien attaquant des grands rivaux de l'Atletico (1964-1974), avec lequel il a remporté quatre titres de champion d'Espagne (trois comme joueur, un en tant qu'entraîneur).

Avenir : Aragones avait prévenu avant même le début de l'Euro qu'il quitterait son poste de sélectionneur à l'issue du tournoi. Il devrait s'engager en faveur de Fenerbahçe, même s'il a jusqu'ici soigneusement refusé de confirmer l'annonce faite par les dirigeants du club turc.

Joachim Löw
48 ans, en poste depuis juillet 2006. Bilan : 27 matches, 20 victoires, 4 nuls, 3 défaites

. Personnalité : il est l'incarnation du calme et du contrôle de soi. "Jogi", comme il est surnommé en Allemagne, n'est pas entraîneur à hurler sur ses joueurs, même lorsque son équipe est malmenée, comme contre la Croatie (1-2) et la Turquie (3-2).

Son élégance vestimentaire et ses cheveux noirs de jais en font l'une des personnalités les plus appréciées de ses compatriotes, des femmes en particulier.

Mais durant l'Euro-2008, son premier tournoi comme sélectionneur, Löw a révélé des aspects bien cachés de sa personnalité : il a été exclu lors de la rencontre Autriche-Allemagne (0-1). Suspendu pour le quart de finale Allemagne-Portugal (3-2), il a suivi le match d'une loge, fumant cigarette sur cigarette, à la stupéfaction de toute l'Allemagne, qui le croyait parfait.

. Style de jeu : comme son prédécesseur, Jürgen Klinsmann, dont il a été l'adjoint de 2004 à 2006, Löw est partisan d'un football total reposant sur un rythme de jeu élevé et une condition physique irréprochable.

Après la phase de groupes, où la Nationalmannschaft a peiné (une défaite, deux victoires), Löw a dû improviser : il a abandonné son traditionnel 4-4-2 pour un 4-5-1 où Miroslav Klose évolue seul en pointe et ses milieux de terrain prêtent main-forte à une défense fragile.

. Carrière : sa nomination comme adjoint de Klinsmann avait suscité bien du scepticisme. A l'époque, cet ancien milieu de terrain de Fribourg et Francfort était sans emploi. Sa carrière d'entraîneur l'a mené en Suisse (Winterthur), Turquie (Fenerbahçe, Adanaspor), Autriche (FC Tyrol, Austria Vienne) et bien sûr en Allemagne (Karlsruhe, Stuttgart). Son palmarès est plutôt maigre avec un titre de champion d'Autriche et la Coupe d'Allemagne 1997, mais Löw fait désormais l'unanimité.

. Avenir : son contrat avec la Fédération allemande expire en 2010 après la prochaine Coupe du monde en Afrique du Sud.
Lisez nos e-Papers