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Accueil next Le maroc redonne le sourire aux Européens

De gros investissements dans le pipe

Disposant déjà d'avantages naturels, comme la proximité géographique du marché européen, l'industrie automobile marocaine est en train de réunir doucement mais sûrement les autres conditions nécessaires à son essor.

De gros investissements dans le pipe
Le contrat-programme signé entre l'Etat et les professionnels pour le développement de cette industrie a jeté les bases de cette industrie qui avait pris son élan avec le lancement de la voiture économique de Fiat qui est montée dans le ateliers de Somaca dans les années 90 et l'enchaînement par la production de nouveaux modèles des constructeurs français, à savoir les véhicules utilitaires Berlingo, Parteners et Kango.

Le rachat en 2003 de la Somaca par Renault et le démarrage de la production de la Logan a marqué un tournant dans l'histoire de l'industrie automobile nationale. Une autre étape très importante a été franchie avec l'annonce de l'implantation de l'usine Renault-Nissan dans la région de Melloussa, au sud-est de Tanger. Ce qui permettra non seulement de donner un coup de pouce à un tissu industriel qui s'est déjà mis en place dans cette région, avant même l'annonce de ce projet, mais également d'attirer d'autres équipementiers à s'installer au Maroc. Depuis l'annonce de cet important investissement, le constructeur français s'est investi à en faire la promotion auprès de ses partenaires.

Il en est ainsi d'une rencontre qu'il a organisée, à la fin de la semaine dernière à Paris, pour ses équipementiers à travers le monde (plus de 200 sous-traitants), dont 4 marocains, dans le but de les inciter à délocaliser leur production au Maroc pour accompagner son nouveau projet au Maroc. Il est à noter que Renault prévoit d'investir un milliard d'euros pour un volume de production de 400.000 voitures par an.

Ce complexe industriel permettra la création de près de 6.000 emplois directs et 30.000 indirects. Ceci en plus du site Somaca, dont la capacité sera de 100.000 véhicules/an en 2009, soit une capacité installée au Maroc de 500.000 véhicules/an.

Le potentiel qu'offre ce marché est très important, puisque le constructeur doit atteindre un taux d'intégration de 60 à 70%, alors qu'il n'est même pas de 10% actuellement. Pour ce faire, il ne suffit pas d'encourager les équipementiers étrangers à s'installer au Maroc, selon Ali Moamah, président de l'Association marocaine pour l'industrie et le commerce de l'automobile (Amica).

Il faudra également, insiste-t-il, accompagner les industriels nationaux à se mettre à niveau, sinon, ils risquent de disparaître. Parmi les moyens qui s'offrent pour cet accompagnement figurent les mises en partenariat avec des industriels étrangers qui souhaitent s'implanter au Maroc. Surtout ceux d'entre eux qui n'osent pas investir tous seuls, mais avec un partenaire local.

En tout cas, l'implantation de l'usine de Renault dans le Nord est désormais un argument fort pour convaincre les équipementiers étrangers à s'installer au Maroc. Plus que la proximité des marchés européens, ceux-ci exigeaient, en effet, une industrie locale de construction forte qui est en mesure d'absorber leur production d'équipements. Ce problème a été, par exemple, soulevé notamment lors d'une mission organisée par les professionnels marocains l'année dernière en Espagne pour faire la promotion de l'offre marocaine.

L'industrie marocaine de l'automobile est également en train de dépasser un autre obstacle. Il s'agit, selon Moamah, de la concurrence des pays de l'Europe de l'Est. En effet, se réjouit le président de l'Amica, avec l'élargissement de l'Union européenne à ces pays, leur main-d'œuvre migre de plus en plus vers l'Europe de l'Ouest. Ce qui atténue la concurrence qu'ils livraient au Maroc
auparavant.

Il reste maintenant à relever le défi de la formation et de la logistique. En ce qui concerne le premier point, la mise en service du complexe portuaire Tanger-Med ne manquera pas, selon Moamah, de résoudre en grande partie ce problème pour les industriels qui sont installés dans le Nord. Par contre, pour ceux qui sont localisés dans les autres régions, comme à Casablanca, ils continueront à subir ce surcoût. Il est à noter que la région du Nord a accueilli une bonne partie des nouveaux investissements réalisés au Maroc dans le domaine de la sous-traitance automobile. Cette ruée vers le nord s'explique en partie par les avantages fonciers accordés aux investisseurs dans cette région.

S'agissant de la formation, le défi à relever est d'orienter les 10.000 ingénieurs que l'on prévoit de former vers les métiers de l'avenir au lieu de focaliser sur les mêmes créneaux comme les faisceaux, selon Moamah. Pour ce faire, ajoute-t-il, il faudra réaliser des études de marché pour déterminer les activités les plus prometteuses.
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Nouvelle stratégie

Le développement de la stratégie pour le secteur automobile, dans le cadre du programme Emergence, où le Maroc dispose d'avantages comparatifs et de potentiel important, repose sur la création de « MED ZONES », dont l'objectif est de donner une impulsion décisive au positionnement du Maroc dans l'espace d'opportunité de la sous-traitance industrielle au Maroc à destination de l'Europe.

Ces zones dédiées feront l'objet d'une campagne promotionnelle à l'échelle européenne avec une proposition de valeur objective pour les investisseurs, en termes d'opportunités et d'alternatives pour l'internationalisation des PME, notamment européennes, en tirant profit d'énormes atouts dont dispose le Maroc en termes de proximité et d'accès aux marchés, de qualité de main-d'œuvre et de réactivité (coûts et délais).

La zone Nord, avec Tanger-Med, est en train de se positionner comme une plateforme de production et d'exportation, d'investissement importante au niveau de la Méditerranée. La proposition de valeur pour le secteur automobile vise à le positionner à travers la zone dédiée « Tangier Automotive City » autour du port Tanger-Med dans un premier temps, sachant qu'une base industrielle existe déjà au niveau de Tanger Free Zone.

Le potentiel du secteur automobile au Maroc s'appuie sur la présence de plusieurs sites d'assemblage majeurs en France, en Espagne et au Portugal, accessibles en moins de 3 jours de transport par camion depuis Tanger.

Ces sites produisent chaque année près de 7 millions de véhicules et absorbent plus de 54 milliards euros de matières premières et d'équipements. Le Maroc, avec sa combinaison favorable de coûts de facteurs de production et de proximité logistique, est bien positionné pour bénéficier des projets actuels d'élargissement du rayon de sourcing engagés par les équipementiers et constructeurs (projets Global Sourcing et Low Cost Sourcing). Le Maroc table sur un marché accessible de 14 milliards euros en première monte sur les 54 milliards euros consommés en France, en Espagne et au Portugal.

La démarche adoptée repose essentiellement sur deux volets distincts, à savoir un micro-ciblage des filières d'intérêt, accompagné d'un Market testing, et une proposition de valeur intégrée Maroc ciblée sur les filières d'intérêt et reposant sur 5 axes : la formation, un cadre incitatif, des offres de services sur site, une offre immobilière et une offre logistique.

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«TEC AUTO» à CasablancaLe

Salon méditerranéen des technologies et des services de l'automobile «TEC AUTO» a ouvert ses portes hier à l'Office des foires et expositions de Casablanca, sous le thème «Nos atouts créent des opportunités». Il sera clôturé le 25 novembre. Il est organisé par l'Association marocaine pour l'industrie et le commerce de l'automobile (AMICA), sur une superficie nette de 3.800 m2, qui accueillera 85 exposants.

Plusieurs secteurs sont représentés lors de cette édition dont le montage automobile, les équipements de 1re monte, les pièces de rechange et les accessoires pour véhicules, les produits pétroliers, le matériel et les équipements de garage ainsi que les services automobiles. Il est à rappeler que
l'édition de 2005 a attiré 8 500 visiteurs.
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