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L'Espagne s'attaque à la montagne allemande

De retour au sommet après 24 ans d'attente, l'Espagne s'attaque en finale de l'Euro-2008 à l'Allemagne, monument du football européen et mondial, dimanche à Vienne, dans une affiche en or qui oppose deux des équipes les plus attrayantes du tournoi.

L'Espagne s'attaque à la montagne allemande
L'Espagnol Fernando Torres relève tout en lice conter le milieu de terrain Russe, Yuri Zhirkov, au stade Ernst-Happel de Vienne, Autriche. (Photo : AFP)
Quatre ans après le surprenant sacre de la Grèce, l'Europe du football renoue avec un certain classicisme avec cet ultime affrontement entre deux super-puissances.

Même si "la Roja" a toujours vécu dans l'ombre des grands clubs du pays et qu'elle s'est souvent montrée incapable de confirmer son énorme potentiel lors des phases finales, la retrouver à ce stade de la compétition est tout sauf une surprise tant elle recèle des individualités brillantes et reste fidèle à sa philosophie : tout pour l'attaque et l'offensive.

Pour l'Allemagne, le poids de l'histoire semble l'emporter sur toute autre considération. Sans grande vedette, hormis le meneur de jeu de Chelsea, Michael Ballack, malgré une défense battue à six reprises et un gardien (Jens Lehmann) loin de donner des gages de sécurité, elle a réussi à puiser dans ses valeurs éternelles pour se hisser en finale : un mental de fer, un jeu d'une redoutable efficacité, à défaut d'être spectaculaire, et un instinct de compétiteur.

Un gouffre
Sortie, non sans peine (défaite face à la Croatie, victoires étriquées contre la Pologne et l'Autriche), d'un groupe pourtant taillé à sa mesure, la Nationalmannschaft s'est soudainement réveillée lors des rencontres couperets. Elle a d'abord écarté de sa route l'un des grands favoris de l'Euro, le Portugal de Cristiano Ronaldo (3-2), avant de venir à bout de la folle résistance des miraculés turcs (3-2, avec un but à la dernière minute de Lahm).

Les grandes stars européennes ont depuis longtemps disparu de la compétition après les sorties prématurées des champions du monde italiens (quart de finale), des vice-champions du monde français (1er tour), voire des Pays-Bas, impressionnants lors de la première phase avant de s'écrouler face aux Russes en quarts (3-1 a.p.). Mais les Allemands restent indéboulonnables et il faudra beaucoup de vaillance aux Espagnols pour dominer des joueurs qui portent en eux les gènes de la victoire.

Car, là aussi, le passé jouera sans doute un rôle non négligeable. L'Espagne n'a participé jusque-là qu'à deux finales au cours de son histoire (victoire à l'Euro-1964 contre l'URSS, défaite face à la France lors de l'Euro-1984). L'Allemagne pèse, elle, sept finales de Coupe du monde (3 succès) et cinq de Championnat d'Europe (trois victoires en 1972, 1980 et 1996, finaliste en 1976 et 1992) avant le rendez-vous de Vienne. Autant dire qu'un gouffre sépare les deux équipes.

L'Espagne, avec ses onze buts marqués au cours de l'Euro, n'a pas non plus le monopole du jeu offensif, les Allemands ayant trouvé à dix reprises le chemin des filets, dont six fois en quarts et en demi-finales.

Legs précieux
L'incertitude sur la présence de David Villa, meilleur buteur du tournoi (4 buts), touché aux ischio-jambiers droits en demi-finales, nuance également le danger représenté par les attaquants espagnols, son compère Fernando Torres étant très discret depuis trois semaines (1 seul but inscrit).

Mais la Seleccion mise avant tout sur le savant travail de reconstruction entamé dès 2004 par Luis Aragones et qui semble enfin porter ses fruits. Le technicien ibérique va quitter l'équipe nationale à l'issue de l'Euro pour s'engager avec le club turc de Fenerbahçe. Mais son legs restera précieux puisqu'il est parvenu en quatre ans à donner une identité de jeu à l'équipe nationale, subtil dosage de jeunesse (Villa, Torres, Silva, Ramos, Fabregas, Iniesta) et d'expérience (Casillas, Puyol, Marchena, Xavi, Senna).

Reste un dernier détail à régler et pas des moindres : l'Allemagne.
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