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Accueil next Des soubassements pour l'édifice social

De nouveaux sillons pour la croissance

Mise à niveau ou mise en valeur ? Les points de clivage entre les tenants de la première approche et les fervents de la seconde ne peuvent que s'amplifier.

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Bien que les uns et les autres s'accordent sur le fait que désormais la contrainte climatique devrait être appréhendée comme une donnée structurelle, les tergiversations ont fini par gagner en intensité. Au demeurant intenables, ces divergences ont constitué autant de pierres d'achoppement pour la modernisation des activités primaires prises dans leur globalité.

Pourtant et aussi paradoxal que cela puisse paraître, une kyrielle d'études élaborées ont bel et bien révélé, depuis des années, l'impérieuse nécessité de revoir les copies de ce secteur autrement plus stratégique. A moult égards, on s'est rendu à l'évidence que l'agriculture est à même de faire jouer pleinement des retours de balancier sur tous les indicateurs économiques nationaux. La forte vulnérabilité du PIB agricole, en lien avec la récurrence de la sécheresse, entraîne une baisse des revenus des agriculteurs et en filigrane la baisse de régimes de bien de pans de la texture économique.

L'ensemble des centres de conjoncture qu'ils soient privés ou publiques, nationaux ou internationaux, l'ont démontré : la croissance économique a été fortement affectée par les contre-performances de l'agriculture. Voilà pourquoi, pour l'heure on s'évertue toujours à trouver certaines parades susceptibles de limiter les dégâts. Bien qu'il s'agisse de simples palliatifs, les mesures récemment mises en branle pourraient atténuer certaines contraintes.

Pour améliorer la compétitivité du secteur, la stratégie agricole 2002-2007 devrait ainsi renforcer les capacités techniques et managériales des agriculteurs, l'aménagement de l'espace agricole, notamment à travers le développement de l'irrigation et la promotion des filières de production faiblement consommatrice en eau et à forts avantages comparatifs.

Ce dernier objectif consiste, d'une part, à reconvertir la céréaliculture en arboriculture et plus spécialement l'oléiculture dans les zones bour et irriguées et d'autres part, à promouvoir l'élevage ovin et caprin. Dans la perspective d'améliorer la productivité du secteur agricole, différentes mesures sont prévues, notamment l'appui accordé par le MCC pour le renforcement de la politique de reconversion de la céréaliculture et la mise en œuvre du contrat-programme conclu entre l'Etat et le Crédit Agricole du Maroc.

Ce contrat-programme devrait permettre la création de sociétés de financement régionales, qui constitueront un cadre de financement spécifique pour l'accompagnement de la mise à niveau de 800.000 exploitations non éligibles aux financements bancaires. Ces efforts seront accompagnés par le développement des techniques économes en eau sur près de 30% de la superficie globale irriguée en 2015, l'équipement des périmètres (108.000 ha) dominés par les barrages et l'adoption d'un second plan de rattrapage tarifaire.

Les pouvoirs publics comptent également poursuivre la promotion de l'approche de partenariat public-privé en zones irriguées, la promotion de la gestion déléguée des terres au privé et l'assainissement des statuts fonciers. Aussi, le transfert en cours, de la deuxième tranche, des sociétés publiques Sodea et Sogeta, portant sur une superficie de 38.731 ha, permettra, à travers des locations de long terme, de générer des investissements de l'ordre de 6 milliards de dirhams et créer prés de 20.000 emplois.

L'étude stratégique pour mettre en route la modernisation des filières agricoles qui serait fin prête dans moins de quatre mois pourrait, elle aussi, donner plus de visibilité. Dotée par le fonds Hassan II d'une enveloppe budgétaire de 25 MDH, l'étude devrait élaborer les grandes lignes du programme de modernisation. L'approche pourrait donner plus de tonus à l'industrie de la conserve végétale qui, par son potentiel de production, le nombre d'emplois qu'elle peut offrir et l'importante valorisation qu'elle apporte aux produits agricoles, revêt une grande importance dans le développement économique et social du pays.

Cette industrie, qui ne représente que 10% de la production, assure près de la moitié des devises générées au niveau de la branche. En outre, elle participe à la politique de décentralisation industrielle et au développement rural notamment à travers la création des unités intégrées. Toutefois, le développement de l'activité de la filière est ralenti, notamment, par l'irrégularité d'approvisionnement en matières premières, engendrant une sous-utilisation de la capacité des unités de transformation et affectant leur compétitivité. La logique veut aussi que cette feuille s'imbrique à la philosophie instaurée à travers l'INDH.
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Revalorisation des subventions

En termes de réalisations, la hausse de 30% du montant des investissements occasionnés sur la période 2002 à 2007 a permis la revalorisation des subventions accordées au titre de l'équipement en matériel d'irrigation économe en eau, la mécanisation des exploitations, l'utilisation des semences certifiées et l'extension des plantations fruitières.

L'aménagement de l'espace agricole, quant à lui, s'est traduit durant cette période par l'aménagement pour irrigation de 18.880 ha et la réhabilitation des infrastructures hydro-agricoles dans les périmètres de grande hydraulique (42.200 Ha), les PMH (23.850 ha) et les périmètres traditionnels (30.000 Ha).

Ces efforts ont également favorisé le développement des zones bourg sur une superficie totale de 1,4 million d'hectares au profit de 709.000 bénéficiaires. En matière de lutte contre les effets de la sécheresse, les pouvoirs publics préconisent la mise en place du programme d'urgence 2007, la poursuite des efforts d'appui aux agriculteurs et la sécurisation de leurs revenus.

Ce programme porte sur la baisse des coûts d'approvisionnement en orge destiné au cheptel, la compensation de 25 millions de journées de travail perdues à travers le lancement de chantiers de développement générateurs d'emplois en milieu rural, ainsi que l'approvisionnement en eau. De son côté, le système d'assurance anti-sécheresse permettra d'alléger les dégâts causés sur près de 107.000 ha, soit 7.800 agriculteurs.
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