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2005, désastres et terrorisme

L'année 2005 a commencé dans la douleur, en raison des énormes dégâts causés par le tsunami dans l'océan Indien, et s'est terminée de manière plus optimiste en Irak et en Afghanistan, sur le plan politique en tout cas, avec l'élection de l'Assemblée natio

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Quatre attentats ont fait 56 morts le 7 juillet dans les transports en commun londoniens, dont les quatre poseurs de bombes, des islamistes radicaux. Deux semaines plus tard, de nouvelles tentatives d'attentats ne faisaient cette fois aucune victime.

Le 23 juillet, des attentats à la bombe contre un hôtel de luxe ont tué 64 personnes, dont des touristes étrangers, dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, dans le désert du Sinaï.

D'autres attaques meurtrières ont fait des victimes à New Delhi, Bali, Amman et Beyrouth, où l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri a été tué. Une enquête ayant conclu à l'implication de responsables syriens dans cet assassinat, la Syrie a été contrainte sous la pression populaire et internationale à retirer ses troupes du Liban.

Les images terribles de cadavres, de maisons et d'hôtels dévastés après les catastrophes du tsunami, Katrina, Rita, Stan et Wilma ont marqué les mémoires. Pendant toute l'année, la communauté internationale s'est mobilisée pour venir en aide aux rescapés.

D'autres drames ont également fait des milliers de morts, déclenchant de véritables crises humanitaires. Le plus grave de l'année : le séisme du 8 octobre qui a dévasté le Cachemire pakistanais, faisant quelque 87.000 morts et laissant des millions de personnes sans abri.

Selon des climatologues, 2005 a relancé le débat sur le réchauffement climatique. Sur ce point, l'accord de Montréal sur le lancement de négociations formelles sur la réduction des gaz à effet de serre après 2012 est quand même une bonne nouvelle.

D'autres craintes, concernant cette fois des risques de pandémie, ont vu le jour cette année. La grippe aviaire, confinée pendant longtemps essentiellement en Asie, a fait son apparition en Europe, conduisant les autorités du Vieux Continent à mettre en quarantaine des villages entiers pendant des semaines, et les gouvernements à stocker à la hâte des médicaments.

L'Asie doit aussi faire face à un désastre écologique d'origine humaine : l'explosion survenue le 13 novembre dans une usine chimique chinoise qui a entraîné une pollution au benzène, substance cancérigène, dans le fleuve Songhua privant d'eau courante des millions de Chinois pendant plusieurs jours.

L'Irak et ses efforts pour construire une démocratie ont aussi dominé l'actualité cette année. Saddam Hussein est devenu le premier dirigeant arabe à être jugé et les absurdités n'ont pas manqué cette année en Irak : du zéro pour le nombre d'armes de destruction massive laissées par Saddam Hussein aux 18 000 soldats américains tués et blessés, dont 94 % depuis la chute de Bagdad. Tout indique d'ailleurs que le scrutin du 15 décembre, à l'issue duquel ont été élus les 275 membres du nouveau Parlement, n'aura pas valeur de cessez-le-feu.

L'administration Bush n'a pas davantage cherché à se faire des alliés chez les Irakiens. Elle a immédiatement renvoyé dans leurs foyers tous les cadres militaires et politiques de l'ancien régime et installé dans le pays «un régime colonial». «Les Irakiens ont été marginalisés, et leur opinion a été ignorée».
Mais de plus en plus d'Américains demandent un retrait d'Irak et au moins une demi-douzaine de membres de la coalition menée par les Etats-Unis, dont plusieurs alliés de poids, ont commencé à évoquer publiquement la possibilité de réduire ou retirer leurs troupes. A l'orée de l'année 2006, qui sera marquée par les élections de mi-mandat, M. Bush et les républicains du Congrès font face à un profond mécontentement dans le pays.

Les deux tiers des Américains estiment que les Etats-Unis vont dans la mauvaise direction. Sans parler d'une image encore dégradée à l'étranger avec l'affaire des prisons secrètes de la CIA. La carte électorale et l'argument selon lequel le parti de l'ancien président Bill Clinton n'a pas de programme clair devraient certes jouer en faveur des républicains, mais les démocrates semblent davantage en phase avec l'opinion sur l'Irak. Le blason de l'administration Bush a également été terni par la lenteur de la réaction des autorités après les ravages de l'ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans et dans les régions alentour. La Maison-Blanche a aussi pâti de la hausse des prix de l'énergie.


Le retrait israélien de la bande de Gaza en septembre dernier a aussi été un événement marquant de l'année, même si Israéliens et Palestiniens continuent de se quereller pour des questions de sécurité.

Au lieu de la solution des deux Etats «viables» souhaitée, Sharon a mis en place sa «propre solution» et fait construire une barrière de sécurité qui «empiète sur le territoire palestinien au mépris du droit international». Les Palestiniens craignent que si le parti récemment fondé par Sharon (Kadima) l'emporte aux prochaines élections, il ne cherche à imposer de nouvelles frontières avec une mainmise sur Al Qods-Est et d'autres portions de territoire en Cisjordanie.
Non loin de là, l'Iran a été condamné par des gouvernements du monde entier après les déclarations incendiaires du Président Mahmoud Ahmadinejad envers Israël. Téhéran risque aussi d'avoir affaire au Conseil de sécurité des Nations unies dans le cadre de ses activités nucléaires.

Les pressions se sont aussi accrues sur la Corée du Nord pour qu'elle abandonne son programme nucléaire.
Pour les Iraniens, il n'est nullement exclu qu'en chassant Saddam Hussein, les Américains aient incité le gouvernement à s'obstiner à développer l'arme nucléaire. Et qu'en déclarant, à la veille du dernier scrutin présidentiel, que «le processus électoral iranien ignore les données fondamentales de la démocratie», Bush ait encouragé les Iraniens à se rendre nombreux aux urnes et à élire Mahmoud Ahmadinejad, lequel a, depuis, déclaré que l'Holocauste et ses 6 millions de morts étaient un «mythe» inventé par les Européens pour installer un Etat juif au coeur du monde arabe, et qu'il fallait «rayer Israël de la carte». L'Union européenne a pour sa part traversé une grave crise avec le rejet de la première Constitution dont elle voulait se doter lors de référendums en France et aux Pays-Bas, ainsi que les difficultés à trouver un accord sur le budget européen, finalement obtenu à l'arraché.

Sur le plan électoral, l'année 2005 aura été favorable aux femmes dans plusieurs pays. Angela Merkel est devenue la première chancelière allemande, alors que la victoire d'Ellen Johnson-Sirleaf au Liberia en a fait la première femme à remporter une élection présidentielle en Afrique. Au Chili, l'ancienne ministre socialiste Michelle Bachelet pourrait être la première femme à accéder à la présidence.
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