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Le Plan “Emergence” : un new deal industriel

Face au démantèlement des barrières tarifaires, l'élargissement de l'Union Européenne vers l'Est, l'entrée en vigueur de l'Accord multifibres et l'adhésion de la Chine à l'OMC, l'industrie marocaines locales est exposée à de sérieuses contraintes structur

Le Plan “Emergence” : un new deal industriel
Au niveau intérieur le marché demeure étroit et au niveau international, l'ensemble des branches d'activité ont dû mal à percer. Pour l'heure, il s'agit, pour le pays, de se positionner dans une nouvelle approche, plus agressive du marché international et de fonder son économie sur les secteurs à fort potentiel.

Cercle vertueux pour l'accès à de nouveaux sentiers de croissance, le programme "Emergence", qui vient à point nommé, compte mettre à profit les opportunités majeures de la délocalisation, impulser le développement de nouveaux métiers et secteurs, stimuler la croissance et repositionner les secteurs structurants tout en anticipant les évolutions futures.

La nouvelle stratégie industrielle nationale repose sur quatre piliers fondamentaux relatifs au développement de nouveaux métiers de délocalisation de services, la création de zones de sous-traitance industrielle orientées vers l'Europe, la modernisation, la relance des piliers existants et l'accélération de la modernisation compétitive.

Elle tient compte de la nécessité d'assurer la préservation d'un environnement macroéconomique stable et de poursuivre le travail à long terme sur des chantiers transversaux structurants pour l'économie.
Le jeu en vaut la chandelle puisque, devant se traduire par la réalisation d'un PIB additionnel de 91 milliards de dirhams et la création d'environ 440.000 emplois, cette nouvelle stratégie échelonnée sur une dizaine d'années, permettrait la réduction de 50% du déficit commercial et un apport annuel de 1,6% en terme de taux de croissance.

Ainsi et pour ce qui est de l'industrie du textile-habillement, outre l'accord-cadre axé sur la promotion de l'investissement en amont du secteur et l'appui à la restructuration des entreprises en difficulté, il a été peaufiné une kyrielle d'autres mesures relatives à l'amélioration des mécanismes de financement, à la réforme tarifaire, à la logistique des transports, à l'opérationnalisation des avantages accordés aux exportateurs indirects ainsi qu'à la promotion du label Maroc.

Concernant le secteur automobile et malgré les potentialités économiques et sociales, certaines contraintes bloquent son repositionnement sur le marché international.

Le site national de construction automobile est en compétition avec d'autres sites mondiaux (Espagne, Roumanie, Tunisie, Egypte) en liaison avec leurs capacités d'absorption et leurs potentialités. D'autre part, la sous-traitance automobile est caractérisée par la faible diversification des marchés destinataires (orientation de 87% des produits vers le marché local et le marché de l'Union européenne).

Face à cette situation, la stratégie de repositionnement dédiée au secteur est basée sur la réussite du projet Logan, la pérennisation de l'activité de montage automobile, la mise à niveau de la sous-traitance automobile, le développement des équipements déjà exportés vers l'Europe, l'attraction de nouveaux équipementiers pour approvisionner le marché de l'Europe du Sud ainsi que la fabrication de composants à forte technicité et l'assemblage de modules/systèmes simples pour l'Europe du Sud. On s'attend à ce que cette démarche puisse attirer d'autres investisseurs étrangers connus pour leur compétitivité internationale dans le domaine et qui ont déjà choisi le Maroc en tant que site de production et d'exportation compétitif (Volkswagen, Yazaki, Delphi,Valeo, etc.).

Par ailleurs, pour élaborer une vision ambitieuse du développement du secteur des équipements automobiles à l'horizon 2014, un contrat-programme a été arrêté pour mobiliser le potentiel de croissance que recèle le secteur et mettre à profit ses gisements de productivité et son potentiel compétitif.

Au chapitre de l'électrique-électronique, en dépit de ses avantages compétitifs et de sa réussite à attirer de grands donneurs d'ordre, cette industrie, caractérisée par la prédominance de la sous-traitance, demeure confrontée à l'étroitesse du marché par manque de métiers complémentaires permettant de produire un bien fini.

Dans ce sens, il est prévu le développement de zones de sous-traitance intégrées pour l'exportation vers l'Europe. Ainsi, des niches d'exportation ont-elles été identifiées au niveau de l'électronique spécialisée (automobile, aéronautique, …), alors qu'au niveau de l'électrique électronique grand public, ont été distingués les produits bruns (téléviseurs, matériel audiovisuel, équipement informatique…) des produits blancs (réfrigérateurs, machines à laver..).

Pour l'industrie de la pêche, la transformation des produits de la mer occupe une place importante dans le secteur des ressources halieutiques. Cependant, force est de constater que ces mêmes industries sont caractérisées par leur petite taille, la faiblesse de leur structure et la sous-utilisation de leur capacité de production. A cela s'ajoutent l'absence de stratégie de commercialisation ainsi que la rigidité de la structure de l'exportation aussi bien au niveau des marchés que des produits.

La levée de ces obstacles vise l'amélioration de la compétitivité et du positionnement sur le marché international. Les actions seront ainsi orientées notamment vers l'application d'une pêche responsable et l'amélioration de la qualité des débarquements, le développement d'une stratégie de promotion de nouveaux produits, une transformation plus élaborée des produits congelés et la préparation des plats cuisinés, le renforcement de la formation des employés et le développement du partenariat.

Mais c'est certainement l'offshoring qui s'avère la pièce maîtresse de cette stratégie nationale. Le regain d'intérêt pour cette activité, regroupant les call centers, le commerce, la technologie et les finances, est d'autant plus compréhensible qu'il faut dire que le Royaume est leader par rapport à ses concurrents en termes d'acteurs, du chiffre d'affaires réalisé et du nombre d'emplois. Néanmoins, nonobstant les nombreux atouts du Maroc, l'absence d'une politique de prospection de nouveaux marchés, la lenteur de mise en œuvre du commerce électronique et la faible promotion de l'offre nationale entravent le développement de cette activité.

Dorénavant et pour capitaliser les avantages, la stratégie de promotion de l'offshoring est basée sur l'essor des télécommunications, l'amélioration du système juridique et le renforcement de la formation. D'autres actions sont mises en œuvre pour atteindre les standards de qualité, en l'occurrence la certification et l'adoption de la réglementation protégeant les données confidentielles et le commerce électronique.

Le développement de l'offshoring sera davantage soutenu par la dynamisation de la délocalisation, la diversification des zones d'accueils et, à terme, la régionalisation de la stratégie et le développement des clusters d'entreprises permettant des économies d'échelle. Cette activité permettra l'accès à un nouveau savoir-faire et au développement de nouveaux métiers dont les standards se situent à une échelle mondiale.

Somme toute, et à l'instar des grands chantiers, cette stratégie plurielle gagnerait à être relayée par l'investissement dans le développement humain qui constitue un des vecteurs essentiels du développement économique.
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