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Coup de filet du Hamas dans les rangs du Fatah à Gaza

Le Hamas a lancé un coup de filet dans les rangs du parti du Fatah à Gaza où un deuil était observé mardi après la mort de sept personnes tuées la veille par des miliciens islamistes lors d'un grand rassemblement en hommage à Yasser Arafat.

Coup de filet du Hamas dans les rangs du Fatah à Gaza
Les Palestiniens partisans du mouvement Fatah lancent des pierres sur la police du Hamas lors d'affrontements à un énorme rassemblement dans la ville de Gaza. Photos : AFP
Le coup de filet du Hamas est intervenu au cours de la nuit, plusieurs heures après la tenue de la plus grande manifestation, dans la ville de Gaza, organisée depuis la création de l'Autorité palestinienne en 1994.

"Des dizaines de cadres de premier plan et des membres de la base du Fatah ont été arrêtés cette nuit dans la bande de Gaza", a affirmé à l'AFP Ibrahim Abou Al-Najja, un haut responsable du Fatah.

Un autre responsable du Fatah, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat, a assuré qu'environ "400 membres et cadres" du Fatah avaient été interpellés par la police du Hamas depuis lundi soir.

Il a ajouté que de nombreux responsables d'antennes locales du Fatah, dans plusieurs villes comme Gaza et Khan Younès, figuraient parmi les personnes interpellées.

"Le Hamas a réalisé des descentes dans de nombreuses maisons qui ont été fouillées. Des effets personnels ont été saisis", a poursuivi ce responsable.

Une autre organisation, le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), a condamné une "vaste campagne d'arrestations", qui ne peut "que tendre davantage la situation interne et empêcher une sortie de crise".

Le "ministère de l'Intérieur" du Hamas a indiqué dans un communiqué que ces arrestations n'avaient rien de "politique" mais étaient dirigées contre ceux qui avaient "troublé l'ordre et la sécurité publique, semé le chaos et instigué les émeutes".

Le chef de l'aile politique radicale du Hamas à Gaza, Mahmoud Zahar, a de son côté appelé son mouvement, qui a acusé le Fatah d'être à l'origine des violences, de "prendre toutes les mesures nécessaires, en coopération avec les services de sécurité officiels, pour éviter que ces troubles ne se répètent".

Sept Palestiniens ont été tués lundi par les tirs des forces du Hamas et 130 autres blessés, dont des femmes et des enfants, au terme de la manifestation organisée par le Fatah du Président Mahmoud Abbas à la mémoire du leader palestinien Yasser Arafat, décédé le 11 novembre 2004.

Les heurts ont éclaté alors que des centaines de milliers de Palestiniens se dispersaient. Des miliciens en civil ou en uniforme du Hamas, qui a pris le pouvoir par la force en juin à Gaza, ont ouvert le feu sur les manifestants, dont certains scandaient des slogans contre le mouvement islamiste et lançaient des pierres sur sa police, selon des témoins.

Le Président Abbas a dénoncé les "crimes horribles commis par une bande de rebelles (...) sous les yeux du monde entier". La presse palestinienne proche des autorités de Ramallah, a de son côté dénoncé le "massacre" commis selon elle par le Hamas

Mardi, de nombreux magasins et écoles de la bande de Gaza sont restés fermés en signe de deuil.

"Nous n'avons pas accueilli les élèves ce matin et avons respecté l'appel à trois jours de deuil du ministère de l'Education de Ramallah (Cisjordanie) après les évènements de lundi", a affirmé un directeur d'école sous couvert de l'anonymat, de crainte de représailles du Hamas.

A Ramallah et à Bethléem, en Cisjordanie, environ 3.000 personnes ont manifesté à l'appel du Fatah. Conspuant Mahmoud Zahar, les manifestants de Ramallah l'ont appelé à "tenir en laisse (ses) chiens de la Force exécutive", la police des islamistes à Gaza.
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