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La Cour suprême conforte le Président Musharraf

La Cour suprême du Pakistan, remaniée dans un sens plus favorable au pouvoir à la faveur de l'état d'urgence, a écarté lundi la quasi-totalité des recours de l'opposition contre la réélection du Président Pervez Musharraf le 6 octobre, le confortant sans surprise dans son bras de fer avec l'opposition et la communauté internationale.

La Cour suprême conforte le Président Musharraf
Le Président pakistanais Pervez Musharraf parle lors d'une cérémonie à Quetta. Photos : AFP
Dans le même temps, l'ex-Premier ministre Benazir Bhutto semble avoir légèrement assoupli sa position après que Washington eut appelé à renouer le dialogue qu'elle avait entamé avec M. Musharraf pour un partage du pouvoir avant qu'il ne décrète l'état d'urgence le 3 novembre.

"Cinq recours ont tous été rejetés, il n'en reste qu'un, qui sera examiné jeudi", a annoncé à l'AFP, Malik Mohammad Qayyum, procureur général du Pakistan, le principal avocat du gouvernement dans le droit pakistanais.

La Cour suprême devait examiner des recours sur la validité du scrutin présidentiel du 6 octobre.

Selon l'opposition, c'est parce que la majorité de ses juges étaient hostiles au général Musharraf, que ce dernier a instauré l'état d'urgence, invoquant la menace des islamistes qui multiplient les attentats.

Dès le lendemain, M. Musharraf, au pouvoir depuis un coup d'Etat il y a huit ans, évinçait sept des onze juges qui refusaient de prêter serment, dont le président de la Cour, le juge Iftikhar Muhammad Chaudhry, symbole de l'opposition au régime.

La décision lundi d'une Cour suprême recomposée, prélude à une très probable confirmation de la réélection de M. Musharraf, risque de plonger un peu plus le pays dans la crise politique: l'opposition, mais aussi la communauté internationale unanime, soupçonnent le général de maintenir l'état d'urgence dans le but de remporter les législatives prévues avant le 9 janvier.

Le 6 octobre, M. Musharraf avait remporté haut la main l'élection présidentielle, au suffrage indirect du Parlement et des assemblées provinciales sortantes qui lui étaient largement acquises.

Mais l'opposition avait saisi la Cour suprême invoquant deux motifs: d'une part que le futur président devait être élu par les futures assemblées et non les sortantes, d'autre part que la Constitution imposait au général Musharraf de démissionner de son poste de chef des armées avant le scrutin, ce qu'il n'a promis de faire qu'une fois réélu.

Ces derniers jours, sous la pression essentiellement de Washington, M. Musharraf a répété qu'il renoncerait à sa casquette de chef d'état-major des armées une fois sa réélection proclamée officiellement. Mais il a refusé de lever l'état d'urgence, invoquant la multiplication des attentats et la progression, dans le nord-ouest du pays, des combattants islamistes proches d'Al-Qaïda.

Or lundi, Benazir Bhutto, après avoir juré il y a une semaine qu'elle ne négocierait plus avec un "dictateur", a ostensiblement refusé de répéter cette promesse, au lendemain d'un entretien téléphonique avec John Negroponte, bras droit de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice.

A Islamabad, M. Negroponte avait répété à M. Musharraf que la Maison Blanche réclamait la levée de l'état d'urgence avant les élections.

De même lundi, de nouveau questionnée sur sa stratégie à l'issue d'une rencontre avec l'ambassadrice américaine au Pakistan Anne Patterson, Mme Bhutto a simplement répondu à la presse: "J'ai demandé des mesures qui permettent la tenue d'élections, libre, justes et transparentes".
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