Le Maroc fait face depuis plusieurs mois à une flambée générale des prix d’une ampleur inédite au cours des 30 dernières années. En 2022, l’indice des prix à la consommation du HCP a progressé de 6,6%, avec une hausse de 11% pour les produits alimentaires et de 4% pour les produits non alimentaires. Même si ces chiffres sont élevés, la réalité est encore plus grave pour le citoyen lambda qui constate une hausse beaucoup plus prononcée des prix de quasiment tous les produits. Viandes et poissons, fruits et légumes, céréales et légumineuses, conserves et divers produits ménagers… Les augmentations de prix sont à deux chiffres dans la plupart des cas, voire à trois chiffres.

Les principaux facteurs ayant généré cette flambée des prix font l’unanimité : l’inflation importée, la hausse des coûts de production des entreprises en raison d’une conjoncture mondiale difficile (injections de liquidités post-covid, perturbation des chaines d’approvisionnement, crise énergétique, guerre en Ukraine…), la sécheresse... Mais d’aucuns diront que certaines pratiques et situations de marché au niveau local ont amplifié et propagé la hausse : multiplicité des intermédiaires dans le circuit de distribution de certains produits, spéculation et monopoles, répercussion exagérée de la hausse des coûts de production sur les prix de vente, augmentations injustifiées des prix…

Pour faire face à l’inflation, Bank Al-Maghrib a relevé à deux reprises son taux directeur pour le porter à 2,50%, et il pourrait continuer sur cette voie. Et le gouvernement a pris une série de mesures : augmentation de l’enveloppe dédiée à la Caisse de compensation, maintien des prix de l’électricité, suspension des droits et taxes d’importation sur certains produits…

Certainement sans ces mesures, l’inflation aurait été plus importante. Il n’en demeure pas moins que le citoyen n’en ressent pas l’impact sur son quotidien et continue de subir, désarmé, les fortes hausses de prix. A l’approche de certaines périodes où la consommation connait un sursaut, la situation pourrait devenir encore plus tendue.

Qu’est-ce qui explique exactement la hausse généralisée des prix que le Maroc subit actuellement ? Quelle est la part des facteurs extérieurs dans cette inflation ? Quelles sont les pratiques et réalités au niveau local qui exacerbent la flambée des prix ? Les mesures budgétaires et monétaires auront-elle un effet sur le terrain ? Y a-t-il des mesures plus impactantes pouvant être prises par les pouvoirs publics et les régulateurs pour juguler cette inflation ?

Pour répondre à ces questions et bien d’autres, Groupe Le Matin organise une Matinale sous le thème « Hausse générale des prix au Maroc : Quelles causes et quelles mesures pour y faire face ? ».

  Prendront part à ce débat :

•  El Hassan Bousselmame, Directeur de la Concurrence, des Prix et de la Compensation au Ministère de l’Economie et des Finances
•  Mohamed Assouli, Chef de la Division des Projections et de la Prospective au Haut-Commissariat au Plan
•  Abdelghani Youmni, Économiste et spécialiste des politiques publiques
• Ouadi Madih, Président de la Fédération Nationale des Associations du Consommateur