« Marché de l’immobilier : à quand le redécollage ? »

Le Marché de l’immobilier au Maroc est en berne. Demande essoufflée, production et vente de logements en forte baisse, flambée des prix des matériaux de construction, foncier inaccessible, financement plus cher et plus conditionné, taxation élevée, dispositif non renouvelé d’encouragement de l’accès au logement social… Les maux du secteur sont nombreux et leurs causes complexes, dont beaucoup remontent à bien avant la crise sanitaire et la tension inflationniste actuelle.

Depuis 2010, les promoteurs immobiliers, avec le soutien budgétaire de l’État, ont mis sur le marché un nombre important de logements sociaux ayant permis de résorber une bonne partie du déficit en habitats. Mais cette importante production a généré en même temps un grand stock d’invendus pour de multiples raisons, mettant à mal le secteur et poussant le secteur bancaire à la prudence.

Avec l’arrivée de la Covid, la fin du dispositif du logement social et actuellement la flambée des prix des intrants, face une clientèle solvable limitée et sous pression inflationniste, le secteur peine à relever la tête. Ceci sans parler de la crise de confiance qui entache les relations entre promoteurs et acquéreurs suite aux cas d’abus notamment en matière de vente en l’état futur d’achèvement.

Le gouvernement actuel a introduit dans la loi de finances 2023 l’aide directe aux primo-acquéreurs de logements sociaux. Mais le décret d’application se fait toujours attendre et aucun budget pour l’octroi de ces aides n’a été prévu en 2023. Ceci sans parler des divergences entre les promoteurs immobiliers et le gouvernement sur les conditions accompagnant cette nouvelle aide, notamment les prix des logements subventionnés.

A quoi ressemblera cette aide directe aux primo-acquéreurs et quand est-ce que sa distribution démarrera ? Quels prix fixer aux logements subventionnés pour permettre une accessibilité aux acquéreurs et une rentabilité aux promoteurs ? Ce dispositif suffira-t-il à relancer le secteur de l’immobilier ? Quid de la demande solvable, son volume, sa localisation et ses besoins par rapport à ce que le marché pourra offrir ? Les banques dont 30% de l’encours des crédits sont captés par l’immobilier pourront-elles accompagner la dynamique escomptée à des conditions favorables ? Qu’en est-il des autres freins du secteur comme l’accès au foncier, les prix des matériaux de construction et la fiscalité ? Quelle refonte de la législation pour une meilleure protection des droits des acquéreurs ? Plus globalement, le secteur n’a-t-il pas besoin d’une vision globale à long terme avec une orientation claire en termes d’urbanisme, de dispositifs, de programmes et d’accompagnement ?

Pour répondre à ces questions et bien d’autres, Groupe Le Matin organise une Matinale sous le thème « Marché de l’immobilier : à quand le redécollage ? ». Prendront part à ce débat :

Anice Benjelloun, Vice-Président de la FNPI 

Tarik Bousag, Directeur du Pôle Immobilier à CIH Bank

Khalid Iben Yaich, Principal Valyans Consulting Rabat/Casablanca