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2007 : l'année qui a fait taire Hugo Chavez

Il avait rêvé d'en faire la date fondatrice de sa "révolution", mais l'année 2007 a cloué au pilori le Président vénézuélien Hugo Chavez, désavoué dans son pays après une série de déboires internationaux.

2007 : l'année qui a fait taire Hugo Chavez
Le Président vénézuélien, Hugo Chavez et son homologue brésilien Luiz Inacio Lula Da Silva blague lors d'une réunion au Palais présidentiel de Miraflores à Caracas. (Photos : AFP)
La défaite surprise infligée en décembre par référendum à la réforme phare de cet ex-officier putschiste de 53 ans, qui rêvait de se maintenir durablement au pouvoir, a sonné comme un coup de semonce.

Fils spirituel proclamé de Fidel Castro, le virulent dirigeant avait juré de "mettre KO l'empire américain", à la tête d'un nouvel Etat, aux principes socialiste gravés dans la Constitution.

C'est finalement lui qui a dû mettre genou à terre, après sa première défaite depuis son élection, il y a neuf ans, dans ce riche pays pétrolier, qu'il rêve d'ériger en "puissance mondiale" face aux Etats-Unis.

"Son projet de se convertir en héritier de la gauche radicale sur la scène internationale a subi un cuisant échec", selon "Edmondo Gonzalez Urrutia", directeur du Centre d'analyse diplomatique et stratégique à Caracas.

"Pourquoi tu ne te tais pas ?" : la désormais célèbre exclamation du roi d'Espagne Juan Carlos, irrité par ses excès verbaux lors du dernier sommet ibéro-américain au Chili en novembre, a marqué le début d'une série de revers.

Invité à la réunion de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) en Arabie saoudite, M. Chavez échouait dans sa tentative de "politiser" le cartel, se heurtant à l'opposition des pays du Golfe, traditionnels alliés des Etats-Unis, devant lesquels il prônait une politique de prix dure.

Chavez, qui misait aussi sur sa médiation dans le dossier des otages de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) pour redorer son blason, en a été brutalement privée par les autorités de Bogota.

Une sanction d'autant plus humiliante qu'elle intervenait au retour d'une visite en grande pompe à son homologue français Nicolas Sarkozy, consacrée à ses avancées en faveur de l'otage franco-colombienne Ingrid Betancourt.

Les relations avec l'Espagne et la Colombie ont depuis été jetées au "congélateur" par le Venezuela, accentuant un isolement international, aggravé par son rapprochement avec l'Iran, que M. Chavez appelle sa "seconde patrie".

"A moins que le roi de la tactique ne sorte un lapin du chapeau, comme par exemple Ingrid Betancourt, il a peu de chance de retrouver du crédit", selon le politologue Tulio Hernandez, professeur à l'Université centrale du Venezuela.

Cette année avait pourtant démarré sous de bons augures pour l'homme fort du Venezuela, investi en janvier pour un nouveau mandat, après une réélection triomphale.

Partisan du "socialisme du XXIe siècle", il avait lancé dans la foulée un vaste plan de nationalisation des "activités stratégiques", allant du secteur pétrolier à ceux de l'électricité ou de la communication.

Mais, d'une courte majorité, les Vénézuéliens ont dit "non" à sa refonte constitutionnelle qui a divisé jusqu'aux quartiers pauvres, bastions traditionnels du régime.

"Vous avez une dette envers moi, avec la patrie, avec l'avenir", leur a lancé avec dépit Hugo Chavez.

Frappé par une limitation des mandats que sa réforme constitutionnelle cherchait à supprimer, celui qui voulait "sauver la planète" et gouverner "jusqu'en 2050", devra désormais quitter le pouvoir dans moins de six ans.
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