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Le nouveau Code antidopage, un chef d'œuvre consensuel

Flexibilité des sanctions et individualisation des peines sont les principales innovations du chef d'oeuvre consensuel qu'est le nouveau Code antidopage dont l'adoption clôturera la Conférence mondiale de Madrid qui s'ouvre jeudi.

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Plus de 18 mois ont été nécessaires à la réfection de ce document de plus de 80 pages et vieux de seulement quatre ans. Un an et demi à tenter de concilier l'inconciliable pour les techniciens de l'Agence mondiale antidopage (AMA) chargés de coucher au fur et à mesure sur le papier les changements proposés par les partenaires (fédérations, sportifs, gouvernements, comités olympiques, etc...), puis validés par le conseil de fondation de l'AMA.

Car les positions du monde sportif en matière de répression du dopage sont souvent très éloignées, voire antinomiques. Comment respecter, par exemple, les attentes de la Fédération internationale de football (Fifa), longtemps désireuse de gérer les positifs au cas par cas -et si possible avec clémence-, et son homologue de l'athlétisme (IAAF) qui vient d'annoncer unilatéralement qu'elle infligerait quatre ans de suspension à tout athlète contrôlé positif pour la première fois?

Plus d'automaticité des sanctions

Comment, surtout, ménager la grande majorité des fédérations internationales réticentes à se voir dépossédées de leur pouvoir "législatif" au profit d'un texte commun à l'ensemble du monde sportif.

La "flexibilité", l'"individualisation", idées force du Code révisé qui entrera en vigueur le 1er janvier 2009, se sont donc imposées à ses concepteurs, guidés en cela par la jurisprudence établie par le Tribunal arbitral du Sport (TAS), principal observateur des carences du premier texte.

Auparavant sanction normative en cas de première infraction, les "deux ans" deviendront une moyenne autour de laquelle il sera toujours possible de fluctuer en fonction de circonstances atténuantes -prise d'un produit par négligence- ou aggravantes -participation à un réseau de trafic, prise de plusieurs substances interdites, par exemple.

Une manière également de répondre aux attentes des gouvernements en s'adaptant aux principes juridiques de nombreux pays, à commencer par la France, qui rejettent l'automaticité et prône la personnalisation des sanctions. En se conformant au plus près aux règles de la justice civile, le Code veut éviter de prêter le flanc aux procès, devenus quasiment automatiques de la part des fautifs qui remettent tout en cause, du déroulé d'un contrôle au concept même de la lutte antidopage.
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