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Dubaï veut battre son propre record

Crise financière mondiale ou pas, la boulimie immobilière de Dubaï ne connaît pas de limite : l'émirat, qui construit actuellement une tour qui est déjà la plus haute du monde, s'est lancé un nouveau défi avec le projet d'un gratte-ciel dont la hauteur dépassera un km.

Dubaï veut battre son propre record
Les visiteurs regardent une maquette d'un projet de développement intitulé «Ville d'Arabie», à l'ouverture du Salon international immobilier 2008 «Cityscape», à Dubaï. (Photo : AFP)
L'annonce de ce projet grandiose a marqué la septième édition de "Cityscape", un Salon immobilier qui s'achevait jeudi à Dubaï, et frappé les imaginations, alors même que s'étendait la crise financière mondiale qui risque fort de ralentir le développement de l'émirat.

Comme tous les autres marchés boursiers du monde, la Bourse de Dubaï a connu quatre journées d'horreur, perdant le quart de sa valeur entre dimanche et mercredi. Le secteur de la construction a été l'un des plus touchés.

Pourtant, les promoteurs immobiliers locaux font comme si ce carnage n'affectera pas leurs activités.

"Nous ferons toujours des projets spectaculaires", a déclaré le P.-D.G. de Nakheel, firme contrôlée par le gouvernement de Dubaï et maître d'oeuvre du projet, Chris O'Donnell, à propos de cette future tour.

Nakheel développe déjà trois îles artificielles en forme de palmiers gagnées sur la mer, ainsi qu'un ensemble de 300 îles artificielles représentant une mappemonde.

"Il y aura des gens qui vivront à 1.000 mètres de hauteur", a-t-il promis.

M. O'Donnell a indiqué que les travaux de terrassement avaient déjà commencé sur le site du projet, situé à la sortie sud-ouest de Dubaï, près de l'avenue Cheikh Zayed, artère principale de la ville.

Le projet se situera à l'embouchure d'une nouvelle voie d'eau qui doit encore être creusée en plein désert, le "Canal des Arabes", un autre projet pharaonique qui vient à peine d'être lancé.

Ce nouveau quartier, qui portera le nom de "Nakheel Harbour and Tower", doit être achevé en 2020 pour un coût de quelque 38 milliards de dollars.

Quelque 55.000 personnes vivront dans ce quartier, alors que 45.000 autres y travailleront.

A plus de un km de hauteur, la tour relèguera au second plan "Burj Dubai" (la Tour de Dubaï), actuellement en construction dans une autre partie de la ville et qui, avec 688 mètres, est d'ores et déjà la plus haute du monde. Elle pourrait même dépasser les 800 mètres.

Ces tours gigantesques sont devenues une spécialité des pays du Golfe.

Au Koweït, un projet de tour de 1.001 mètres dans la "Ville de la Soie", un imposant projet immobilier, a ainsi été évoqué durant une conférence, tandis qu'en Arabie Saoudite, certaines informations ont fait état de l'intention du milliardaire Al-Walid Ibn Talal d'Eriger à Jeddah, sur la mer Rouge, une tour haute d'un mile (1.609 mètres).

"Le projet (de Nakheel) a surtout un effet psychologique. Il est destiné à consolider l'attrait de Dubaï" aux yeux des investisseurs, estimait un investisseur iranien devant la maquette du bâtiment à "Cityscape".

"Il me semble que Dubaï se trouve dans un cercle vicieux: si elle ne va pas chaque jour plus haut et plus loin, c'est qu'elle va mal", a-t-il ajouté sous couvert de l'anonymat.

Le P.-D.G. de Nakheel a toutefois balayé les doutes concernant ce projet, estimant qu'il coïnciderait avec deux ou trois cycles économiques.

Comme c'est la pratique à Dubaï, les travaux doivent être partiellement financés par des ventes sur plan, c'est-à-dire avant même que la construction commence.

Ces ventes démarreront dans environ 30 mois au prix modique d'environ 38.000 dollars le mètre carré, selon le patron de Nakheel.

Une autre partie du financement proviendra de la vente de terrains autour du site qui ont été alloués à la firme par l'émirat de Dubaï.

Certains investisseurs qui ont acheté à "Burj Dubai" se disent déjà frustrés par ce nouveau projet.

"J'ai investi pour trois millions de dollars à 'Burj Dubai', mais elle ressemble maintenant à une étoile qui s'est éteinte avant même de briller", se plaint ainsi un homme d'affaires palestinien, qui a demandé à ne pas être nommé.
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