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Le ciel n'est pas complètement dégagé pour l'avion «vert»

Le lancement d'un nouvel avion "vert" par le constructeur canadien Bombardier, au nez des géants Boeing et Airbus, a reçu lundi un accueil plutôt favorable des marchés, mais des doutes persistent sur les commandes futures et une possible plainte de ses rivaux devant l'OMC.

Le ciel n'est pas complètement dégagé pour l'avion «vert»
Le lancement d'un nouvel avion «vert» par Bombardier, au nez des géants Boeing et Airbus, a reçu un accueil plutôt favorable des marchés. (Photo : industry.bnet.com)
L'action du fleuron québécois de l'aéronautique a fait l'objet lundi du plus grand nombre de transactions à la Bourse de Toronto au lendemain du lancement de la CSeries, une nouvelle gamme d'appareils de 110 à 130 sièges proposant une réduction de 20% de la consommation de carburant.

Après avoir bondi de 7% à l'ouverture, l'action de Bombardier ne gagnait plus que 1,6% à la clôture de la Bourse de Toronto, la réaction des marchés traduisant un mélange d'enthousiasme et de doute à l'égard de ce nouvel appareil.

Bombardier, qui se limitait jusqu'à présent aux avions régionaux de moins de cent places, se lance dans un créneau dominé par l'européen Airbus et l'américain Boeing, le premier avec son A319 (125 places) et le second avec ses B737-600 et 700 (110-130 sièges).

"C'est clair que c'est un pari majeur de se lancer à l'assaut d'un marché dans lequel oeuvrent des géants comme Boeing et Airbus", explique à l'AFP Jacques Roy, professeur à l'école des Hautes études commerciales (HEC) de Montréal.

Le groupe canadien, troisième avionneur au monde, avait déjà indiqué qu'il visait une commande ferme d'au moins 50 appareils avant d'annoncer le décollage de cette nouvelle gamme d'avions, mais s'est finalement contenté de moins.

"Le soutien initial est moins important qu'anticipé...mais le fait qu'il provienne d'un transporteur aérien de grande qualité comme Lufthansa est assurément une nouvelle positive", a indiqué lundi Fadi Chamoun, analyste chez UBS.

Le transporteur allemand a signé une lettre d'intérêt prévoyant l'achat de 30 avions et des options pour 30 autres, une commande pouvant ainsi atteindre 2,8 milliards de dollars américains.

La demande pour ce nouveau biréacteur est "tiède", titrait lundi le New York Times à propos de la commande de Lufthansa. Mais China Southern, Shanghai Airlines, ILFC et Qatar Airways pourraient aussi passer des commandes, selon l'analyste Jacques Kavafian, de la firme Research Capital.

Le premier avion de la CSeries doit être livré en 2013. "S'il veut atteindre cet objectif de 2013, Bombardier devra très bientôt se positionner pour obtenir des matériaux et des composants parce que ses sous-traitants font aussi des affaires avec Boeing et Airbus qui sont déjà très en retard", pense M. Roy.

La direction de Bombardier a "peut-être" annoncé le décollage de la CSeries avec un seul client afin de ne pas prendre de retard dans ses livraisons, souligne-t-il.

Le développement et la construction du nouvel avion doit créer 3.500 emplois dans la région de Montréal, où le nouvel appareil doit être assemblé et une partie du fuselage fabriqué, et plusieurs centaines d'autres en Irlande du Nord.

Le Royaume-Uni, le Canada et le Québec prêteront quelque 778 millions de dollars pour assurer près du tiers des 2,6 milliards de dollars essentiels au développement de la CSeries.

Les autorités ont assuré que ces subventions ne violaient pas les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), mais des recours demeurent probables estiment certains experts.

"Je pense que les représentants du commerce des Etats-Unis (pour Boeing) vont déposer une plainte contre le Canada dans le dossier de la CSeries", a écrit au journal "The Globe and Mail", David Pritchard, professeur spécialisé dans les relations commerciales canado-américaine à l'Université de Buffalo.

Les Etats-Unis avaient porté plainte à l'OMC contre les aides au lancement d'appareils versées par les pays européens à Airbus pour son A350.
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