Menu
Search
Samedi 20 Avril 2024
S'abonner
close
Samedi 20 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Fête du Trône 2004

Les autorités américaines travaillent à un sauvetage

Les autorités américaines envisageraient un plan d'aide au géant bancaire Citigroup, alors que ce dernier, qui lutte pour traverser la crise financière en restant indépendant, est balayé en Bourse par une crise de confiance sans précédent.

Les autorités américaines travaillent à un sauvetage
Les autorités fédérales ont planché sur les moyens de venir en aide rapidement à l'ex-numéro un bancaire mondial. (Photo : AFP)
Les autorités fédérales ont planché le week-end sur les moyens de venir en aide rapidement à l'ex-numéro un bancaire mondial, rapportait dimanche soir le New York Times, citant des sources proches du dossier.

Selon les principaux éléments, l'Etat fédéral endosserait les pertes de la banque, jusqu'à un certain montant. Au-delà, l'Etat prendrait une participation dans l'entreprise.

Cette intervention viendrait s'ajouter à l'aide de 25 milliards de dollars à Citigroup consentie par Washington dans le cadre du plan de soutien au système financier, doté de 700 milliards.

Le Wall Street Journal et le Financial Times rapportaient pour leur part que le plan prévoit que Washington aide Citigroup à nettoyer ses comptes de ses actifs invendables, qui s'avèrent être des pertes sèches pour le groupe, via la création d'une structure permettant de loger ces actifs.

"Le plan faisait encore l'objet de discussions dimanche après-midi, et la manière dont il pourrait être mis en oeuvre n'était pas claire à ce stade", selon le New York Times, citant des sources proches du dossier.

L'un des principaux points faisant débat serait l'établissement du seuil des pertes de Citigroup au-delà duquel l'Etat deviendrait actionnaire, ainsi que le type d'actions à distribuer à l'Etat fédéral.

Une autre question en suspend est de savoir d'où proviendraient les fonds permettant d'éponger les pertes de Citigroup, entre le plan d'aide de 700 milliards, des fonds émanant de la Réserve fédérale (Fed) ou du régulateur bancaire américain FDIC. Une question d'autant plus importante que le secrétaire au Trésor Henry Paulson a récemment annoncé qu'il ne toucherait plus au solde du plan de 700 milliards, après en avoir déjà utilisé une première tranche pour renflouer plusieurs banques --dont Citigroup--, afin de laisser des marges de manoeuvre à l'administration du Président élu Barack Obama.

Citigroup s'est brûlé les ailes avec les produits financiers complexes adossés à des créances à risques, dont les "subprime".

Selon plusieurs analystes, le montant de ces placements, désormais invendables sur le marché, est difficile à évaluer de par le fait qu'ils ne trouvent plus preneurs.

Le scénario d'une structure logeant les actifs toxiques de Citigroup surgit alors que le Trésor a récemment annoncé qu'il renonçait à racheter ces actifs aux banques. Si le plan d'aide à Citigroup est approuvé, cela signifierait que Washington se résout à absorber ces actifs invendables, mais "sur une base ciblée", selon le Wall Street Journal.

A ce titre, le plan Citigroup "pourrait servir de modèle pour d'autres banques", a avancé le New York Times.

La mobilisation de Washington au chevet de Citigroup, l'une des banques les plus affectées par la crise financière, survient alors que son action a perdu plus de 70% de sa valeur sur le seul mois de novembre, le marché doutant de plus en plus de la capacité du groupe à traverser la crise en conservant son indépendance.

Les propos de la direction de Citigroup ces derniers jours, sur la solidité financière, les progrès dans le nettoyage des comptes et sur un nouveau plan social de 50.000 emplois, n'ont pas convaincu le marché.

Vendredi, plusieurs observateurs ont appelé à une intervention d'urgence des autorités, s'appuyant sur les précédents des derniers mois: mise sous tutelle, nationalisation, ou pilotage du rachat d'un établissement par un tiers.

Citigroup cumule plus de 20 milliards de dollars de pertes nettes sur les quatre derniers trimestres consécutifs.

Le groupe a levé depuis l'an dernier plus de 50 milliards de dollars pour se renflouer, et réduit son portefeuille d'actifs douteux, liés essentiellement au "subprime", de plus de 100 milliards de dollars.
Lisez nos e-Papers